- Toshiba, ancien fleuron de l’industrie nippone, a accepté une offre de rachat de 15,3 milliards de dollars par un consortium japonais mené par le fonds JIP.
- L’opération met fin à des mois d’incertitude et de pression des actionnaires qui réclamaient une meilleure valorisation du groupe aux activités stratégiques.
- Le rachat de Toshiba s’inscrit dans un contexte de consolidation du secteur des semi-conducteurs
Toshiba a dit oui à JIP. Le groupe japonais, dont les origines remontent à 1875, a annoncé jeudi avoir approuvé une offre de rachat de 15,3 milliards de dollars (13,7 milliards d’euros) émanant d’un consortium mené par la société de capital-investissement Japan Industrial Partners (JIP). Le prix proposé est de 4 620 yens par action, soit une prime de moins de 10% par rapport au cours de clôture de mercredi.
Le conseil d’administration de Toshiba n’a pas recommandé l’offre à ses actionnaires “pour le moment”, se réservant la possibilité de le faire ultérieurement. L’OPA devrait être lancée fin juillet au plus tôt, selon le communiqué du groupe.
Le rachat de Toshiba met fin à une saga qui durait depuis deux ans, marquée par des scandales financiers, des pertes massives, des départs en cascade de ses dirigeants et une fronde de ses actionnaires activistes. Ces derniers, qui détiennent environ 25% du capital, reprochaient au groupe ses performances décevantes et sa sous-valorisation boursière. Ils poussaient pour une solution de rachat ou une scission du groupe.
Toshiba, un rachat à la japonaise
Toshiba avait longtemps résisté à cette option, avant de s’y résoudre en avril 2022 sous la pression des investisseurs. Mais le caractère sensible de nombreuses activités du groupe (nucléaire, défense, technologies quantiques…) rendait difficile un rachat par des acteurs étrangers. C’est pourquoi une solution japonaise s’est dessinée avec JIP, qui s’est associé à 17 entreprises nippones et 6 banques du pays pour monter son offre.
JIP est déjà connu pour avoir racheté en 2014 la division PC de Toshiba, rebaptisée Dynabook. Le fonds a également acquis en 2019 la filiale d’imagerie médicale du groupe Hitachi.
Le rachat de Toshiba s’inscrit également dans un contexte de consolidation du secteur des semi-conducteurs, où le groupe détient 40% du fabricant de puces mémoire Kioxia (ex-Toshiba Memory), qui envisage une introduction en Bourse cette année. Toshiba avait dû céder cette activité en 2018 pour survivre à la déroute de sa filiale américaine d’équipements nucléaires Westinghouse.
Toshiba a réalisé un chiffre d’affaires de 3 076 milliards de yens (23 milliards d’euros) sur l’exercice clos en mars 2022, en baisse de 6% sur un an. Son bénéfice net a chuté de 20% à 114 milliards de yens (860 millions d’euros).
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