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Agitprop : quand Facebook paye une agence de RP pour dénigrer Google

Vous pensiez que la Silicon Valley était la vallée des bisounours, un petit monde d’amour et d’eau fraîche où des créatures célestes chaussées Havayanas vivent en parfaite harmonie dans une sorte d’abondant paradis terrestre fait de douces collines et de verts canyons ?

Vous pensiez que la Silicon Valley était la vallée des bisounours, un petit monde d’amour et d’eau fraîche où des créatures célestes chaussées Havayanas vivent en parfaite harmonie dans une sorte d’abondant paradis terrestre fait de douces collines et de verts canyons ? Revenez sur terre les gens : même si certains s’évertuent à ne pas faire le mal (mais le font quand même un peu parfois), l’ambiance n’est pas tout à fait au beau fixe entre les mammouths du web, et des combats homériques se trament derrière le décor cool des campus peuplés de jeunes surdoués en bermuda.

Ainsi apprend-on que le méchant Facebook aurait engagé une agence de relations publiques, Burson-Marsteller pour ne pas la nommer, afin de lui confier un boulot pas très clean : diffuser via certains blogs des articles de propagande anti-Google. C’est Dan Lyons, un chroniqueur du Daily Beast qui révèle l’affaire :  Burson-Marsteller avait pour mission de publier des contenus négatifs à l’encontre de Google, et d’encourager les journalistes à enquêter du côté de Gmail Social Circle, qui violerait certaines lois fédérales sur la confidentialité des données de millions d’utilisateurs.

Le blogueur Chris Soghoian, l’un des chroniqueurs contactés par Burson-Marsteller pour diffuser la mauvaise parole à l’encontre de Google, a fait l’inverse de ce qui était attendu de lui : il a diffusé les mails de l’agence. USA Today, qui a découvert le pot-aux-roses, a enfoncé le clou en publiant une enquête complète sur ce petit scandale.

Facebook, pris sur le vif la main dans le pot de confiture, n’a pu que reconnaitre le forfait, et s’est justifié en invoquant deux raisons à sa tentative de campagne de dénigrement : d’une part Facebook pense que Google emploie des méthodes qui ne respectent pas la vie privée de ses utilisateurs, et d’autre part, Facebook accuse Google d’essayer de récupérer et détourner ses données pour les utiliser dans ses propres algorithmes de réseaux sociaux.

Rappelons à ce sujet que la guerre larvée que se livrent les deux géants ne date pas d’hier, et qu’à l’automne 2010 déjà, Google avait coupé l’accès de ses données à Facebook en fermant son API au réseau social. Après l’échec de Buzz, Google cherche à investir les réseaux sociaux par d’autres moyens, et on peut comprendre que chez la firme de Mountain View on soit un peu sur les dents vis-à-vis de Facebook.

Maintenant, pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que cette initiative un peu foireuse de Facebook vise avant tout à détourner l’attention sur ses propres pratiques. Il est en effet assez cocasse de voir Facebook accuser un concurrent de violer la vie privée de ses utilisateurs, surtout quand dans la même semaine on apprenait – une fois de plus – que chez ce même Facebook tout n’était pas parfaitement étanche.

Cela étant, je pense qu’il vaut mieux éviter de tomber à bras raccourcis sur Facebook : ces pratiques de déstabilisation entre concurrents sont certainement plus fréquentes que nous l’imaginons, et font partie de la culture américaine du business, où derrière les jolis sourires pleins de dents blanches, tous les coups sont à peu près permis.

Entre Dallas et guerre froide 2.0, qu’est-ce qu’on se marre.

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6 commentaires
6 commentaires
  1. Facebook qu dénigre Google au sujet de données privées divulguées, c’est un peu la lol-attitude au pays des bisounours.

  2. Je hais Google.
    Je hais Facebook.

    En somme, c’est un article qui ne fait que me conforter dans mon opinion.

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