Passer au contenu

Aller dans l’espace ne suffit pas pour être astronaute

La FAA a tranché. Il faut aller dans l’espace pour être astronaute, mais toutes les personnes qui y vont ne le sont pas.

La question était devenue brûlante, trop chaude pour que la FAA, la fédération américaine de l’aviation, ne puisse l’éviter encore longtemps. Avec les vols de Richard Branson et de Jeff Bezos au cours de ce mois de juillet 2021, la porte menant au tourisme spatial était grande ouverte. L’instance américaine, qui depuis 2004 est en charge de la remise des « ailes d’astronautes » a dû trancher sur l’épineuse question de ce petit badge, que les deux milliardaires se voyaient déjà fièrement arborer. Mais la fédération américaine ne l’entendait pas de cette oreille, et dans une ordonnance du 20 juillet dernier, elle a décidé de ne pas décerner sa précieuse récompense au premier venu. Même si ce dernier a payé un quart de millions pour aller dans un vol de Virgin Galactic.

La FAA a donc expliqué longuement dans son ordonnance la différence qu’elle faisait entre un touriste spatial et un astronaute. Ou plus exactement, elle a donné les conditions nécessaires pour prétendre à ce titre. Originellement, la médaille des « ailes des astronautes » était remise par le département de la défense américain à toutes les personnes qui dépassaient la ligne des 50 miles (80 kilomètres) la limite de l’espace, version américaine.

Ce badge des « ailes d’astronautes » a permis de récompenser toutes les personnes qui avaient été dans l’espace, les premiers étant les pilotes du X15, un avion-fusée militaire américain qui a volé de 1959 à 1968. Parmi les pilotes célèbres de cet avion, on retrouve Neil Armstrong, plus connu pour avoir été le premier homme sur la Lune.

Le tourisme spatial n’aura pas le droit à sa médaille

Mais alors que le tourisme spatial se développe à la vitesse de l’éclair, l’instance américaine a trouvé une parade à ce nouveau problème. Ainsi ne pourront être définies comme astronautes que les personnes ayant démontré « des activités pendant le vol qui étaient essentielles à la sécurité publique, ou ont contribué à la sécurité des vols spatiaux habités. » De quoi rayer les noms de Branson, Bezos et consorts qui espéraient glaner cette récompense avec leur « saut de puce » au travers des plus hautes couches de notre atmosphère. Ces derniers n’ayant rien fait « d’essentiel » au cours de leur vol, si ce n’est admirer le ciel et vivre quelques minutes de pur bonheur en impesanteur.

Depuis que la FAA décerne des ailes d’astronautes, l’agence américaine avait surtout récompensé des pilotes de Virgin Galactic, la seule entreprise du New Space à ne pas faire de vol totalement automatique. Les premières ailes décernées par la FAA l’ont été en 2004, alors que SpaceShipOne, le premier avion-fusée de l’entreprise de Richard Branson venait de passer les 80 kilomètres d’altitude. Les deux premiers pilotes étaient alors Mike Melvill et Brian Binnie.

Pas de médailles pour Branson ou Bezos

Alors qu’ils viennent tous les deux de rejoindre l’espace, Richard Branson et Jeff Bezos ne pourront donc pas ajouter le badge de la FAA à leur collection personnelle, eux qui ne sont donc pas reconnus par l’agence comme des « astronautes ».

Le 18 juillet dernier, deux jours avant le vol de Jeff Bezos, Bob Smith un des cadres du projet New Shepard chez Blue Origin assurait qu’il n’y avait « rien à faire » pour les personnes à bord. Une déclaration qui se voulait à l’époque rassurante, quant à la fiabilité du vol, mais qui joue maintenant à l’encontre du fondateur d’Amazon, ce dernier ayant été un simple passager d’un vol suborbital.

Dans le monde très scientifique du spatial, les experts de notre ciel se creusent toujours la tête pour trouver des noms à chaque phénomène, et ce nouveau genre des voyageurs de l’espace n’y fait pas exception. Plusieurs personnes parlent alors de « milliardonautes », un néologisme assez barbare et plutôt péjoratif. Dans une nuance plus clémente envers ces nouveaux explorateurs d’autres parlent de « suborbitonautes », faisant ainsi la nuance entre les vols « saut de puce » en parabole que réalisent Bezos et Branson, et les vols orbitaux, bien plus complexes techniquement à mettre en œuvre, qui sont eux, du ressort des astronautes.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Newsletter 🍋

Abonnez-vous, et recevez chaque matin un résumé de l’actu tech

Cliquer pour commenter
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *