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Au-dessus de la France, 2 avions volent à moins de 100 m pendant 3 h

Le vol rapproché a duré 3 heures pour un exercice indispensable au développement d’un avion 80 % plus propre que la normale.

Vous avez déjà vu un avion renifler les émissions de CO2 d’un autre ? Non, je ne parle pas ici du retour de l’affaire des avions renifleurs, ces faux aéronefs promis par la société Elf Aquitaine pour trouver des puits pétroliers depuis les airs. Mais plutôt d’un exercice d’Airbus, cette semaine, pour mener à bien le développement du futur A321 XLR. Le compte rendu de leur trajectoire est visible sur cette carte de FlightRadar24 :

essai a321 xlr falcon 20
© FlightRadar24

Pendant trois heures, depuis Toulouse, le nouvel appareil ultra économe européen a été suivi de seulement 100 mètres par un Falcon 20. Le but : mesurer le niveau de ses gaz d’échappement. L’avion suiveur a été exceptionnellement équipé pour l’occasion, alors que le futur A321 XLR doit pouvoir atteindre un niveau d’émission 80 % plus faible que la moyenne des avions d’aujourd’hui.

Dans le cadre de la série d’essais baptisée VOLCAN, Airbus a collaboré avec le Centre aérospatial allemand (DLR). Basé à Munich, il est à la fois chargé du suivi du laboratoire européen Colombus dans la Station Spatiale Internationale, du suivi du positionnement des satellites Galileo ou encore des lancements des satellites Eutelsat. À Toulouse, ils préparent l’aviation de demain.

Ce fut l’une des nombreuses phases de test effectuées par Airbus, après un récent vol de 8700 kilomètres très médiatisé. Sur l’un comme sur l’autre de ces vols d’essai, l’avion de ligne fonctionne avec un nouveau carburant à faible teneur en carbone. Le nouveau mélange, dans la famille des SAF, doit à la fois justifier d’un taux de CO2 plus bas mais aussi d’une réaction avec l’air ambiant en altitude de croisière de sorte que la traînée ne soit pas trop importante.

Traînées de condensation

Il n’est pas question de théories complotistes sur les chemtrails, mais les traînées de condensation des avions ont tout de même un impact très fort dans le réchauffement climatique. À cause des avions, les radiations provenant de la Terre se retrouvent bloquées par ces nuages se transformant en cirrus en haute altitude. Le problème serait surtout conséquent la nuit.

Les nouveaux carburants SAF, qui rejetteraient moins de suies, tentent d’abaisser cette quantité de condensation. L’alternative de l’hydrogène serait elle aussi efficace, avec des condensations plus rapidement dissipées. De la même manière, certains spécialistes prônent à ce que l’organisation des vols permettent plus de possibilité pour que les vols échappent aux zones les plus à même de produire des niveaux importants de condensation (plus haut ou plus bas).

“On pense que [les zones de] traînées peuvent être évitées”, expliquait Ilona Sitova, la principale responsable d’une étude effectuée par le contrôle aérien de Maastricht, cité par AFP en mars 2022. Mais pour organiser tout cela, ce serait “plus compliqué que prévu et pas totalement fiable” actuellement.

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