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Comment Binance favorise le blanchiment et finance le terrorisme

Une enquête Reuters revient sur les pratiques pour le moins douteuses de Binance en matière de lutte anti-blanchiment et anti-terrorisme.

Une longue enquête Reuters montre à quel point la plateforme Binance néglige la lutte contre le blanchiment d’argent sale et le financement d’organisations terroristes. En l’absence de régulation, certaines cryptomonnaies peuvent en effet faciliter ce genre de pratiques, car il est très difficile de remonter aux divers acteurs même par recoupements. Pour limiter la situation, la plupart des plateformes d’échange comme Coinbase exigent de leurs clients une vérification de leur identité avant de pouvoir acheter et échanger des crypto.

L’enquête commence en parlant de la tentative de Binance de s’implanter à Malte, où le régulateur, pensait alors la firme, serait assez souple pour permettre aux activités de Binance de continuer sans trop de lourdeurs administratives. La firme ne possède pas de siège social. Or, après avoir dit son ambition de faire de Malte “l’île des blockchain”, le PDG de la firme 11e personne la plus riche au monde a vite déchanté en prenant connaissance de la réalité des exigences réglementaires sur l’île. Notamment les règles très strictes des autorités pour éviter le blanchiment d’argent, et l’obligation des entreprises de faire la lumière sur leur comptabilité.

Binance tient un double discours étonnant sur le blanchiment et le terrorisme

Un an plus tard, Binance informait les autorités de Malte que son projet d’y implanter son siège social était annulé. Ce qui n’a pas empêché l’entreprise de prétendre durant plusieurs semaines que son activité se “pliait aux lois de Malte”. Un double jeu que Reuters a mis à plusieurs reprises en évidence. Souvent, en public, Changpeng Zhao, le PDG de Binance, se plaît à répéter que son entreprise est prête à se plier à toutes les régulations. Tout en faisant exactement le contraire dans les faits.

Binance affirme avoir un programme de lutte anti-blanchiment, et en même temps la plateforme semble tout faire pour révéler le moins possible d’informations sur sa comptabilité – ce qui a déjà conduit d’ailleurs huit autorités de régulations à recommander d’éviter Binance pour échanger des crypto. Binance pratique par ailleurs des vérifications d’identité a minima, en contradiction avec l’exigence dite KYC (Know Your Customer) auxquelles la plupart des plateformes d’échange se plient généralement. Au mépris même de certains responsables qui, en interne, dénoncent ces pratiques.

Et ce n’est pas la seule révélation de cette enquête. Par exemple, on apprend qu’en 2020, Binance aurait été l’une des rares plateformes à recruter des clients en Ukraine et Russie en 2020 alors que les risques de blanchiment étaient trop élevés. La plateforme a refusé de se plier à toutes les exigences des autorités allemandes dans le cadre d’un partenariat avec une entité basée dans le pays. Autorités allemandes qui ont d’ailleurs la plateforme dans le viseur, là encore pour du blanchiment d’argent et financement d’organisations terroristes.

De son côté, Binance continue de tenir un double discours. Dans un communiqué cité par Reuters, Binance explique : “en tant que leader des cryptomonnaies et de l’écosystème des blockchain, nous faisons à la fois figure de pionniers et d’investisseurs dans des technologies futures ainsi qu’en matière de législation afin d’engager l’industrie crypto svers plus de régulation et de sécurité”. 

Un responsable de la firme ajoute qu’en 2017 lors du lancement de Binance “l’industrie crypto était encore à ses débuts. On ne savait pas vraiment comment les crypto devaient être régulées, la technologie Know Your Customer (KYC) restait à développer, les autorités n’étaient pas éduquées sur les crypto et les politiques comme celles qui gouvernent la lutte contre le b;anchiment d’argent étaient largement inadaptées à la scène crypto”. 

Lire aussi – Binance ou Coinbase : quelle plateforme crypto choisir ? (Comparatif)

Et d’ajouter que les faits cités par Reuters “sont largement de l’histoire ancienne, et à de nombreuses occurrences, sont même incorrects”. Des représentants juridiques de Binance ajoutent que les documents à charge consultés par Reuters dans le cadre de son enquête “prennent parti et ne reflètent pas de manière fiable la totalité du processus de décision en lien avec des problèmes très sérieux de notre client”. 

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3 commentaires
3 commentaires
  1. Un article écrit par un trou de balle qui vient de se pencher sur l’univers crypto et ne comprends pas la moitié des enjeux liés à cet écosystème. CZ est un des rares à tenter de conserver l’esprit de souveraineté populaire voulu par Bitcoin. Quand à la lutte contre le terrorisme ou le blanchiment d’argent ça ne gêne pas les banques d’y participer et là bizarrement l’auteur n’en fait pas un combat. Mais c’est tellement plus facile de taper sur ce qui innove et n’a pas encore beaucoup d’adepte.
    Bref un article minable comme ces articles à charge sur Raoult ou les anti-pass écrits dans le “Draghi Express”…
    La lâcheté bien cachée derrière le voile de la bien-pensante c’est la marque des nouveaux fascistes de notre siècle.

  2. Plusieurs centaines de milliards de dollars de matériel Américains dernière génération laissé en Afghanistan aux Taliban c’est financer le terrorisme ? Non ! Autant taper sur le VRAI responsable hein ? Binance et les cryptos monnaies bien sur !

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