EDF peut célébrer l’une des plus belles victoires de sa carrière. Face à Iberdrola, Engie (et EDPR), Shell, TotalEnergie (et RWE) et Vattenfall (avec Skyborn Renewables), le géant français de l’électricité vient de se voir attribuer la construction et l’exploitation du parc éolien offshore normand.
Installé à 32 kilomètres au large des côtes, le huitième parc éolien en mer français sera surtout le plus puissant mis sur le marché à ce jour, avec une capacité annoncée de 1 000 MW (1 gigawatt). Cette puissance permettra d’alimenter en électricité pas moins de 2 millions de personnes. Il faudra toutefois attendre 2031 pour que celui-ci commence à produire de l’électricité. Le premier parc éolien français est entré en service en 2022 au large de Saint-Nazaire.
Un tarif garanti pendant 20 ans
Dans un échange avec nos confrères des Echos, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré “EDF a acquis une maturité dans la conduite de projets dans l’éolien posé, comme le montrent le prix de l’électricité proposé mais aussi les garanties financières et la qualité des contreparties sur lesquelles l’énergéticien s’est engagé”.
La Commission de régulation de l’énergie a porté son choix sur le consortium mené par EDF qui offre une tarification attractive sur les 20 prochaines années – à savoir 44,90 euros le mégawattheure. A titre de comparaison, les précédents projets oscillaient plutôt autour des 140 euros le MWh.
Dans l’industrie, ce prix est extrêmement bas et “atteste de l’intensité concurrentielle pour obtenir ces projets, perçus comme incontournables pour bon nombre d’énergéticiens et de pétroliers pour accélérer leur transition énergétique” explique Les Echos.
EDF domine l’éolien en France
Le journal cite également un expert du secteur qui affirme que “la rentabilité des projets s’établit surtout à la fin de la période de tarif d’achat de l’Etat, lorsque les acteurs bénéficient d’un parc amorti et peuvent vendre l’électricité produite sur les marchés”.
Cette stratégie du prix le plus bas s’accompagne toutefois d’incertitudes quant à sa réalisation. Le régulateur de l’énergie a étudié l’intégralité des dossiers pour s’assurer que les candidats soient capables de tenir leurs promesses sans retarder le développement d’un tel projet.
Il avait d’ailleurs ouvert des procédures à l’encontre de tous les candidats pour des offres “anormalement basses”. Cette guerre des prix et la domination d’EDF sur les projets hexagonaux (5 projets éoliens sur 8 lui ont été attribués) pourraient lasser la concurrence étrangère, croient savoir nos confrères.
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Capable d’alimenter en électricité (JUSQU’A) 2 millions de personnes dans les meilleurs conditions et surement pas H24… Energie fortement subventionnée et payée par le contribuable… et là nous sommes plus proche de la réalité, ce qui n’est déjà pas si mal.
Entièrement d’accord ! Annoncer qu’un parc de 1GW permettra d’alimenter 2 millions de personnes est fallacieux, limite fake news, pour deux raisons:
1. Le réseau n’alimente pas que des foyers, mais aussi et surtout des industries et des entreprises,
2. Un parc éolien offshore, même dans les meilleures conditions actuelles, aura au mieux un facteur de charge initial de 42%.
Et ce dernier risque fort de tomber en dessous de 35% dans 15 ans, du fait de la baisse de rendement des éoliennes, de leurs inévitables défaillances, des opérations de maintenance plus fréquentes… et de la baisse des régimes de vent attendue en Manche d’après les projections des modèles de circulation générale.
Quand aux emplois que ces programmes pharaoniques sont censés créer, ils sont rarement pour les Français. Qu’eDF ait remporté ce marché, c’est tant mieux, mais c’est malheureusement une exception dans ce grand marché de concurrence prétendument libre et non faussée, dont il est urgent de sortir.
L’éolien est peut-être une toute petite partie de la solution, mais ce n’est LA solution. Arrêtons de rêver!
Attention le coût indiqué correspond juste à la production instantanée lorsque le vent souffle, mais ne tient pas compte des coûts de raccordement, de renforcement du réseau, de stockage, de backup et de concurrence aux capacités pilotables.