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Ce cas de contrebande montre comment la Chine contourne les sanctions US

Faire respecter les restrictions à l’export américaine semble compliqué à la frontière chinoise…

  • Un homme arrêté en Chine avec 239 processeurs Intel dissimulés sur son corps
  • Les puces étaient des Intel Core i5-13400F dernier-cri de 13e génération
  • La contrebande de matériel électronique en Chine est fréquente, surtout depuis la mise en place de sanctions par l’administration américaine

MyDrivers rapporte qu’un homme a été arrêté le 16 mars 2023 dans un aéroport de la région administrative de Macau, en Chine après la découverte par les douanes de 239 processeurs Intel Core i5-13400F sur son corps. Le contrebandier était vêtu de vêtements amples et avait comportement suspect, ce qui a poussé les douaniers de l’aéroport de Gongbei de s’intéresser à son cas. La valeur totale du matériel dissimulé, extrêmement récent et couvert par des sanctions américaines, approchait les 50 000 dollars (environ 47 800 euros) selon MyDrivers.

La contrebande de matériel électronique est une pratique courante en Chine. Les tensions géopolitiques et les restrictions commerciales américaines rendent l’accès à certains composants de plus en plus difficile. Les chercheurs et les entreprises ont souvent recours à des composants grand public pour poursuivre leurs travaux dans des domaines tels que l’intelligence artificielle, la médecine, l’armée et le nucléaire.

Cas de contrebande de puces Intel dernier-cri

Par exemple, la Chinese Academy of Engineering Physics (CAEP), qui est visée par des restriction à l’export de technologies récentes par le Département du commerce des États-Unis depuis 1997, réussit depuis plus de 20 ans à se procurer des processeurs Intel Xeon et des cartes graphiques Nvidia GeForce RTX pour ses recherches via des importations illégales. Le CEAP peut ainsi s’appuyer sur la contrebande ou d’achat de matériel sur des plateformes telles que Alibaba et Taobao via des vendeurs peu scrupuleux.

La CAEP a joué un rôle clé dans le développement du programme nucléaire chinois et a contribué à la création de la première bombe à hydrogène du pays. Selon le Wall Street Journal, la Chine possède actuellement environ 400 ogives nucléaires et pourrait en posséder plus de 1 500 d’ici 10 à 15 ans. Les administrations Trump et Biden tentent depuis quelques années de freiner les recherches et le développement de ces technologies par la Chine – leur interdire d’accéder aux derniers processeurs et cartes graphiques limite la puissance de calcul auquel les chercheurs peuvent avoir accès.

Au-delà, de nombreux contrebandiers cherchent simplement à éviter les taxes à l’importation en Chine dans l’espoir de faire des profits rapides. Ce qui explique sans doute pourquoi les douanes chinoises sont aussi actives sur le sujet. On voit ainsi toute la difficuté des autorités américaines à faire respecter les sanctions qui visent certaines entités, entreprises et administrations. Elles peuvent et sont régulièrement contournées via des canaux alternatifs ce qui permet à certains composants frappés de sanctions de se retrouver sur le marché en Chine.

Les processeurs Intel Core i5-13400F sont extrêmement populaires dans le pays. Depuis le dernier train de sanctions américaines, la Chine n’a plus accès au leader de la fabrications de puces, ASML. La firme néerlandaise a une avance considérable dans le domaine, et ses grosses machines, elles, ne peuvent pas vraiment faire l’objet de contrebande. Faute d’accès à ASML, la Chine ne peut pas graver ses propres puces avec les denriers nodes de gravure disponibles comme le 5 nm et 3 nm.

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Par : Opera
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