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Ce nouveau radar peut détecter une balle de golf en orbite

LeoLabs vient de construire un radar d’un nouveau genre au Costa Rica. Il est capable de voir des débris spatiaux de 2 centimètres, une grande première.

Si le vol de Thomas Pesquet de ces derniers jours a remis le monde du spatial sur le devant de l’actualité, il a également fait parler des débris spatiaux, un véritable danger autour de notre planète. Alors en chemin pour rejoindre l’ISS dans un voyage des plus paisibles l’astronaute français ainsi que ses compagnons de route ont reçu un des messages radio les plus inquiétants possible : « Vous êtes sur la trajectoire de débris, il est trop tard pour tenter une manœuvre d’évitement », annonçait le centre de contrôle de Houston, impuissant lui aussi face à la tournure soudaine des évènements.

Ce petit débris n’a finalement pas croisé la route de Thomas Pesquet et de sa capsule Crew Dragon (ils se sont frôlés à 45 kilomètres de distance), une frayeur dont le Français se serait bien passé pour son retour dans l’espace et qui remet au centre du débat la question des débris spatiaux.

Coïncidence du calendrier, c’est ce dimanche, quelques heures seulement après l’arrivée du spationaute de l’ÉSA dans l’ISS que Leolabs — une entreprise privée spécialisée dans la surveillance de l’orbite — a annoncé la mise « online » de son tout nouveau radar au Costa Rica. Neuf mois seulement après le début des travaux, ce radar d’un nouveau genre devrait permettre de repérer les débris spatiaux au sein de l’orbite basse.

“Le plus avancé dans son genre”

Selon le PDG de l’entreprise, Dan Ceperley, il s’agit tout simplement « du radar commercial le plus avancé dans son genre ». À titre d’exemple, ce dernier serait capable de détecter et calculer la trajectoire d’une balle de golf, lancée à 30 000 kilomètres/heure autour de notre planète.

Pour le co-fondateur de l’entreprise, Edward Lu, l’arrivée de ce nouveau radar va permettre de compléter la couverture de l’orbite basse faite par LeoLabs donnant accès à une nouvelle montagne de données pour tous les partenaires de l’entreprise.

Ce radar aura également la particularité de traquer les plus petits débris. Ces derniers étaient jusqu’alors indétectables et représentaient le plus grand risque de collision au sein de l’orbite, mais également avec l’ISS, la station spatiale internationale. Cette dernière est d’ailleurs régulièrement contrainte d’effectuer des manœuvres d’évitement afin de ne pas entrer en collision avec des boulons, morceaux de lanceurs et autres débris de toutes sortes.

Aujourd’hui LeoLabs dispose de quatre radars à travers le monde ce qui en fait, et de loin, le leader du « tracking d’objets en orbite basse ». L’entreprise, basée à Menlo Park en Californie, travaille bien évidemment en étroite collaboration avec la NASA, mais aussi la Défense américaine, ou l’ÉSA. L’agence spatiale européenne est très impliquée dans la lutte contre les débris spatiaux, elle développe en ce moment même un outil à envoyer dans l’espace pour « nettoyer » l’orbite terrestre.

Dechets spatiaux
© NASA Orbital Debris Program Office

La pollution spatiale : la question de demain

Alors que de plus en plus de monde tourne ses yeux vers le ciel, ce dernier devient de plus en plus surchargé et semble plus proche que jamais de l’implosion. Le déploiement de constellations comme Starlink augmente encore un peu plus le nombre de satellites dans l’orbite basse, augmentant de facto le risque de collision entre eux.

Si le drame a été évité de peu avec le vol de Crew Dragon vers l’ISS, les frayeurs de ce genre pourraient devenir quotidienne à l’avenir tant la prolifération de satellite et leur mauvaise désintégration se fait sans réglementation. L’espace a longtemps été une zone de non-droit où les lancements se faisaient sans que la question « écologique » ne soit jamais prise en compte.

Si des lois et normes commencent à être mises en place, notamment sous l’impulsion du CNES et de l’ÉSA, ces dernières sont encore assez légères et ne sont, dans les faits, pas toujours respectées. La prouesse de lancer un satellite en orbite est encore assez grande pour que de nombreuses entreprises ne se soucient pas de savoir si le lancement était propre ou non, seulement de savoir s’il a réussi.

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