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Coinbase : 10 infos qui illustrent l’ampleur de son introduction en bourse

Coinbase vient d’intégrer le Nasdaq. Retour sur 10 infos marquantes sur sa cotation historique qui secoue l’industrie des cryptomonnaies.

Ce mercredi, Coinbase a réussi sa cotation directe sur le Nasdaq. Il a fallu attendre 13h30 à New York (19h30 en France) pour que le titre $COIN débute ses échanges. Comme prévu, son cours est en forte hausse comparé au prix fixé par Goldman Sachs mardi soir. L’action Coinbase ($COIN) a débuté à 381 dollars, puis s’est échangée jusqu’à 424 $, en hausse de 70 %.

À l’ouverture, sa capitalisation a dépassé les 100 milliards de dollars, une performance historique qui ne connaît pas de précédent dans l’industrie des cryptomonnaies. Aucune entreprise du Nasdaq n’avait atteint un tel niveau ces dix dernières années également. Au cours des deux premières heures, le titre a corrigé pour se négocier 320 $ à 15h10 (21h10 en France).

Coinbase debut Nasdaq
© Nasdaq

381 $ pour $COIN, 100 milliards $ de valorisation

Après plusieurs heures d’attente, Coinbase a intégré le Nasdaq et s’échange actuellement autour de 350 $ pour son action sous le symbole $COIN. Son entrée en bourse s’est ainsi enregistrée tout près de 100 milliards de dollars, de quoi rappeler celle de Facebook en 2012, qui détient le record.

Sur la plateforme FTX, des contrats pré-IPO sur la base d’un token s’échangeaient ces derniers jours à plus de 600 $. Les précédentes estimations sous la barre des 100 milliards de dollars de valorisation n’étaient donc plus à jour, mais les volumes étaient faibles sur la plateforme d’échange. Ce matin, le token a également corrigé pour se rapprocher du cours réel de Coinbase lors de ses premières minutes en séance.

« La banque des cryptos-monnaies »

Lors de la publication de ses résultats du premier trimestre 2021, Coinbase a annoncé que 56 millions d’utilisateurs avaient rejoint sa plateforme. L’application est disponible dans 190 pays et fait partie des principaux hub d’échanges des cryptomonnaies. Sa cotation en bourse est sans précédent.

Par conséquent, celle qui est perçue comme “la banque des cryptomonnaies” possède 223 milliards de dollars d’actifs sous sa gestion alors que la “capitalisation” de l’ensemble des cryptomonnaies a dépassé les 2000 milliards de dollars. Selon ses derniers résultats, 122 milliards des 223 milliards de dollars d’actifs qu’elle gère sont détenus par des acteurs institutionnels.

En plus d’être un intermédiaire de taille pour les investisseurs particuliers, Coinbase est donc également une référence chez les entreprises. Tesla et MicroStrategy ont respectivement acheté plus de 32 000 et 91 500 bitcoins avec les services de la plateforme.

Chiffre d’affaires 9 fois supérieur

Les derniers résultats publiés par Coinbase font écho des trois mois les plus populaires pour Bitcoin depuis 2017. Avec Ethereum, les deux principaux actifs numériques ont vu leur prix augmenter de 800 et 1300 % respectivement. Coinbase en a profité et revendique ses meilleurs résultats. Son chiffre d’affaires a été multiplié par 9 comparé au premier trimestre 2020.

Coinbase a ainsi généré 1,8 milliard de dollars ces trois derniers mois, pour des bénéfices nets de 800 millions de dollars. Dans une interview ce matin sur la chaîne de CNBC, le PDG de la société déclarait que 96 % de son modèle d’affaires été basé sur les commissions lors des transactions. Par la suite, Coinbase espère pouvoir générer des revenus “stables” et “prévisibles”, afin de se protéger de la volatilité des cryptomonnaies.

Bitcoin à Wall Street, Wall Street sur la DeFi

Avec Coinbase en bourse, Bitcoin a trouvé un moyen de certifier l’avènement de la cryptoéconomie. Intégrer Wall Street est une première et “les actions Coinbase donneront aux investisseurs un moyen d’exposition au Bitcoin alors qu’ils ne pouvaient pas se disposer à détenir du Bitcoin directement”, disait Ingo Fiedler, le cofondateur de la Blockchain Research Lab.

Coinbase cotation Nasdaq
© Nasdaq

L’opération encourage l’intégration des cryptomonnaies dans la finance traditionnelle. Les gérant d’ETF (fonds négociés en bourse) accueillent avec le sourire la cotation de Coinbase sur le Nasdaq. « Je m’attends à ce que chaque ETF spécialisé dans la crypto veuille intégrer l’action $COIN à un moment donné, et il est possible que notre ETF soit le premier à le posséder » annonçait un stratège de chez Renaissance Capital (qui gère l’ETF “Renaissance Capital IPO”).

En parallèle, Binance, le concurrent de Coinbase, a clairement indiqué qu’il ne souhaitait pas entrer en bourse. La cotation aux marchés financiers traditionnels est perçue par une partie de la communauté crypto comme une stratégie s’écartant de la philosophie initiale de la blockchain. Ces derniers souhaitent plutôt que les crypto-monnaies développent leur propre système de finance décentralisée (la DeFi).

Cela conduit à une seconde mouvance : l’arrivée de Wall Street sur la blockchain. Binance et FTX ont émis des jetons numériques adossés à des dossiers boursiers comme Tesla et récemment l’action Coinbase dans leur offre. Il est ainsi possible d’investir en bourse sans passer par les places boursières traditionnelles, en échangeant des jetons numériques contre des tokens d’actions. Binance proposera Coinbase sur la paire $COIN / $BUSD (son stablecoin adossé au dollars).

Coinbase vs PayPal

Quelques heures avant l’entrée sur le Nasdaq du symbole $COIN, Coinbase et la banque d’investissement Goldman Sachs ont fixé un prix initial de 250 $ par action, soit une valorisation de 65 milliards de dollars. Forcément, beaucoup d’analystes ont jugé timide la projection de la société.

Mais il faut dire que Coinbase ne connaît aucun précédent de cryptoéchanges en bourse. Ce pourquoi il n’existe pas de repère pour comparer quelconque capitalisation.

« Évaluer n’importe quelle startup peut être difficile, mais je pense que la question de l’évaluation est beaucoup plus complexe avec une entreprise comme Coinbase », commentait Natalie Hwang, fondatrice de la société d’investissement Apeira Capital

Un plafond de verre se profile néanmoins avec PayPal. Le géant du paiement, qui intègre progressivement les cryptomonnaies dans son service, pèse pour 322 milliards de dollars actuellement. À plus de 100 milliards de dollars de capitalisation pour Coinbase, le chemin est encore long, mais la performance est bien exceptionnelle. Elle se rapproche par exemple de Square, un concurrent de PayPal, à la capitalisation de 123 milliards de dollars.

Cela dit, “il n’y a aucune raison de dire que Coinbase ne devrait pas être valorisé plus qu’un PayPal à près de 300 milliards de $, d’autant plus avec le multiplicateur accordé aux valeurs technologiques disruptives”, s’accordait à dire le cofondateur d’Origine, Josh Fraser, fervent partisan des crypto-monnaies.

Lire aussi : comment acheter du Bitcoin ?

Coinbase vs Facebook

La cotation directe de Coinbase sur le Nasdaq est aussi proche de celle de Facebook. En 2012, le réseau social s’attendait à devenir public avec une capitalisation de 68 milliards de dollars, mais les premières heures d’échange sur le titre ont porté la société à 104 milliards de dollars.

L’année de l’introduction en bourse de Facebook, Coinbase venait tout juste de se lancer. L’application a été co-fondée par un ancien de chez Airbnb, Brian Armstrong (actuellement PDG de Coinbase) et Fred Ehrsam (qui a quitté Coinbase pour lancer Paradigm, ancien trader chez Goldman Sachs).

Selon un récent calcul de Forbes, tous les deux font partie des 10 plus grandes fortunes mondiales grâce aux cryptomonnaies. La richesse de Brian Armstrong s’élève, jusqu’alors, à 6,5 milliards de dollars (numéro 2 du classement).

Un rappel de Netscape, le premier navigateur web grand public

Pour les plus optimistes sur les cryptomonnaies, Coinbase a de quoi rappeler Netscape. Il s’agit du premier navigateur web commercial, qui a permis au grand public d’accéder au web dès 1994. Du fait de l’absence de concurrence, le logiciel a connu un succès colossal. Mais il a aussi rapidement perdu du terrain avec l’arrivée de la concurrence, puis du monopole que l’on connaît aujourd’hui.

Coinbase n’est pas exclusif à l’accès aux cryptomonnaies, mais son intégration à Wall Street est une vraie première pour toute une industrie. L’événement a fait couler beaucoup d’encre, d’autant plus que Bitcoin enregistre ses records historiques actuellement (plus de 64 000 dollars). Dans une note de blog, Brian Armstrong n’hésitait pas à placer Coinbase en figure de proue des échanges de cryptographiques au grand public. Il disait :

“La liste d’aujourd’hui est une étape importante, mais ce n’est pas aussi important que chaque nouveau jour devant nous. Coinbase a une mission ambitieuse : accroître la liberté économique dans le monde.”

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Une concurrence bien présente

Pourtant, la concurrence autour de Coinbase est bien présente. Binance, basé à Hong Kong et fondé par le milliardaire Changpeng Zhao, n’est pas aussi transparent que Coinbase sur ses résultats, car il ne souhaite pas intégrer de place boursière.

En revanche, son nombre d’utilisateurs au début 2020 s’élevait déjà à plus de 10 millions. Kraken, basé à San Francisco, compte intégrer le Nasdaq en 2022 et concurrence également Coinbase. En France, une plateforme d’achat de cryptomonnaies s’est lancée sous le nom de Coinhouse. Issue du trading boursier, l’application Robinhood est aussi sur le créneau des cryptomonnaies et affirmait que 9,5 millions d’utilisateurs avaient passé une transaction au premier trimestre 2021.

“À mesure que le marché de la cryptomonnaie mûrit et que de plus en plus d’entreprises recherchent inévitablement les marges élevées de Coinbase, la position concurrentielle de l’entreprise se détériorera inévitablement”, commentait la société d’analyse New Constructs.

Coinbase a un problème à régler

Après son heure de gloire ce mercredi, Coinbase va devoir retourner au travail. Malgré la rentabilité actuelle de son modèle, la société sait qu’il ne sera pas viable de poursuivre l’activité sans rechercher de nouvelles sources de revenus. 96 % de son chiffre d’affaires provient de ses commissions sur les transactions.

“Toutes nos sources de revenus dépendent des actifs cryptographiques et de la cryptoéconomie en général”, reconnaît la plateforme. “Rien ne garantit qu’un actif cryptographique pris en charge maintiendra sa valeur ou qu’il y aura des niveaux significatifs d’activités de trading”. 

Si Coinbase ne garantit ses revenus qu’à travers la croissance du prix des cryptomonnaies, alors le risque est très important. « L’imprévisibilité des revenus » aura naturellement « un impact sur la rentabilité d’un trimestre à l’autre », reconnaissait la société.

Envoyer des Bitcoins de Coinbase
Envoyer / recevoir des crypto-monnaies © Coinbase

Pour défendre la durabilité de son modèle, toutefois, l’application dit qu’elle investira sur des moyens pour générer des revenus même en cas de baisse du nombre d’opérations de ses utilisateurs. Cela passerait par des abonnements, comme avec Coinbase Pro. Les professionnels, d’ailleurs, auront un impact significatif à l’avenir. L’intégration des cryptomonnaies dans les paiements est indispensable alors que Coinbase compte aussi sur ses cartes de débit pour dégager des revenus, à l’image des néo-banques.

Un puissant stablecoin

Coinbase, comme Binance, possède l’un des trois plus importants stabecoin du marché des cryptos-monnaies : l’USDC. Il s’agit d’un jeton numérique adossé au dollars américain et qui, comme son nom l’indique, n’est pas sujet à la volatilité des cryptomonnaies comme Bitcoin, Ethereum ou Ripple. À l’image de Binance avec son BUSD, Coinbase propose donc son jeton pour ses utilisateurs qui souhaitent sécuriser leurs plus-values sans sortir de la blockchain et de la “DeFi” (finance décentralisée).

En France, récemment, Casino, Société Générale et Coinhouse se sont associés pour travailler sur leur propre stablecoin, le “Lugh”. Le jeton cherchera à être adopté par les investisseurs particuliers pour sécuriser leurs bénéfices. Cela dit, son objectif à terme est d’intégrer les échanges. Les stablecoins sont bien plus proches des monnaies fiduciaires centralisées, mais leur participation dans l’intégration des cryptomonnaies dans les échanges n’est pas à négliger.

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