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Comment le Royaume-Uni veut mieux réguler les algorithmes de ciblage

Les géants du web sont dans le viseur d’un rapport délivré par le Center for Data Ethics and Innovation.

L’autorégulation ne suffit plus, il est maintenant temps de sévir. C’est en substance le résumé du rapport que vient de rendre le Center for Data Ethics and Innovation (CDEI) au sujet des algorithmes de ciblage utilisés par les grandes plateformes Internet. Pendant des années en effet a prévalu l’idée que les réseaux sociaux pouvaient se réguler eux-mêmes. Or, selon l’organisme consultatif britannique, la réglementation actuelle ne correspond plus aux aspirations du public.

Selon un sondage du CDEI mené par Ipsos MORI, 29 % des personnes interrogées seulement font confiance aux plateformes pour les cibler de manière responsable. 61 % des sondés réclament d’avantage de réglementation. Il faut dire que les craintes sont assez nombreuses. Certains reprochent aux algorithmes de ciblage de générer des comportements addictifs, d’amplifier la désinformation et la polarisation du débat politique, ou encore d’aider à la manipulation et à l’ingérence électorale.

Mieux informer les utilisateurs sur les ciblages

Fort de ce constat, le CDEI reprend à son compte la proposition du gouvernement britannique de créer un régulateur indépendant qui soit en mesure de sanctionner les plateformes en leur mettant de lourdes amendes si elles ne font pas preuve de responsabilité. Cette nouvelle autorité serait par ailleurs en charge de veiller à ce que les réseaux sociaux établissent des processus permettant de protéger les personnes les plus vulnérables.

Le CDEI enjoint également les géants du web à remettre une partie de leurs données aux chercheurs pour leur permettre de mieux comprendre l’impact réel de l’utilisation des plateformes sur la santé mentale des utilisateurs.

Le rapport suggère enfin de donner un plus grand contrôle aux internautes sur la façon dont ils sont ciblés et de mieux les informer. Les utilisateurs de ces services n’ont bien souvent pas conscience de la profondeur du profilage qui va jusqu’à étudier les données des personnes avec lesquelles ils interagissent.

Sans attendre l’action des pouvoir publics, certaines entreprises ont déjà réagi aux critiques. Ainsi, Facebook a rendu un peu plus transparent l’usage des publicités. L’entreprise de Mark Zuckerberg est toutefois très critiquée pour son refus de censurer les publicités politiques comprenant de fausses informations. YouTube a également pris des mesures destinées à protéger les enfants du ciblage publicitaire. Mais là encore, la plateforme n’a agi uniquement que pour se mettre en conformité avec la Children’s Online Privacy Protection Act, une loi américaine de protection de la vie privée des mineurs.

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