Se réveiller en nage, angoissé, à cause de cauchemars n’est pas la meilleure manière de commencer la journée. Les rêves restent un sujet assez mystérieux – plusieurs théories tentent d’expliquer leur raison d’être mais il n’existe pas encore à ce jour de réponse définitive.
Or, s’ils se répètent de façon chronique les cauchemars peuvent réellement causer de la souffrance chez les personnes qui en sont victimes. En 2022, il existe pour les personnes qui font des cauchemars chroniques surtout un type de traitement : la thérapie par répétition d’images.
Une note de piano “positive” pendant la phase de sommeil paradoxal contre les cauchemars chroniques
L’idée est de demander au patient de décrire son cauchemar juste après le réveil (le souvenir des rêves s’estompe rapidement par la suite). Avec l’aide d’un praticien, le patient va alors tenter de rediriger l’issue du rêve vers une issue plus positive. Si ce traitement fonctionne, un tiers des patients n’y répondent pas.
C’est pourquoi des chercheurs ont tenté de trouver une autre manière de rediriger les rêves vers une issue plus positive autrement. Une équipe vient ainsi de publier un papier passionnant dans la revue scientifique Current Biology. Ils y présentent une toute nouvelle méthode, qui s’appuie sur un traitement déjà expérimenté avec des patients en milieu clinique, en plus de la thérapie par répétition d’images.
Concrètement il s’agit d’associer un son à une issue positive, puis de rejouer le même son durant la phase de sommeil paradoxal où se produisent les rêves et les cauchemars. Le problème avec ces traitements était justement qu’il impliquait l’aide d’un praticien et la prise en charge clinique. Du coup, ils ont appris à une vingtaine de sujets à réaliser eux-même cette combinaison de traitements, seuls, dans le confort de leur domicile.
Ces 18 sujets (divisés en un groupe témoin et un groupe participant à l’expérience) devaient ainsi réaliser des “auto-séances” quotidiennes d’une durée de 5 minutes chaque jour pendant 5 jours. Les chercheurs ont spécifiquement utilisé en guise de son positif une note de piano neutre. Une série d’instruments capables d’analyser les mouvements oculaires devait être placé chaque nuit sur le visage des patients.
Dès que le système détectait l’entrée dans la phase de sommeil paradoxal, les sujets était exposés à la note de piano associée à l’expérience positive. Note répétée à intervalles de 10 secondes. Et les résultats sont très prometteurs. Le groupe ayant participé à l’expérience aurait fait 5 fois moins de cauchemars que le groupe témoin, avec de nombreux patients affirmant avoir fait l’expérience de sensations plus positives que l’autre.
Et l’effet a persisté bien au-delà des 15 jours d’expérience – puisque les effets positifs se sont maintenus jusqu’à la fin du suivi médical d’une durée de 3 mois. Selon les chercheurs, utiliser ce traitement combiné, tout en laissant les patients le réaliser eux mêmes à la maison, après quelques séances, serait la clé pour de nombreux sujets contre les cauchemars chroniques.
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