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Désinformation : les patrons de Facebook et Twitter sur le grill du Sénat

Lors de leur audition, Mark Zuckerberg et Jack Dorsey ont fait face à des parlementaires très hostiles.

« Je pense que nous avons pris des mesures très importantes dans ce domaine. Je pense que nous sommes vraiment allés assez loin en aidant à diffuser des informations fiables et précises sur les résultats. » Mark Zuckerberg a tenté de défendre la position de Facebook hier lors de son passage devant le Sénat américain en compagnie de Jack Dorsey, le patron de Twitter.

Comme prévu, tous deux ont dû faire face aux questions et remarques très critiques de la part des parlementaires de tous bords au sujet de la modération des contenus sur leurs plateformes en lien avec la dernière campagne électorale. Le leader républicain du Comité judiciaire du Sénat, Lindsey Graham, a ainsi attaqué directement cette liberté de modération allouée aux géants du web :

Je pense que les républicains et les démocrates sont préoccupés par le pouvoir utilisé par les réseaux sociaux pour nous dire ce que nous pouvons voir et ce que nous ne pouvons pas, ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas.

Un accord pour réguler les réseaux sociaux mais pour des raisons opposées

Il semble donc y avoir une volonté de réformer l’article 230 de la loi sur la décence des communications. Ce dispositif permet aux géants du web d’éviter les poursuites pour les publications de leurs utilisateurs. Il leur octroie aussi une grande latitude pour la modération des contenus.

Sauf que cette modification ne serait clairement pas la même selon le parti qui la mettrait en place. Pour les républicains, Ted Cruz et Lindsey Graham en tête, l’idée serait de « forcer les plateformes à proposer des normes transparentes » pour mieux lutter contre les biais anti-conservateurs (qui n’ont jamais été vraiment démontrés Ndlr) et la censure dont ces derniers feraient l’objet.

La version est tout autre pour les démocrates qui entendent mieux lutter contre les discours de haine et l’incitation à la violence sur les réseaux sociaux. La trop faible réponse contre la désinformation est également pointée du doigt.

Dans sa réponse, Mark Zuckerberg s’est plutôt montré ouvert à une réforme de l’article 230 mais il a aussi listé certaines limites nécessaires : « Nous ne sommes pas comme les télécoms, puisque nous devons modérer certains contenus, comme le terrorisme (…). Mais nous ne sommes pas non plus un éditeur de presse car nous ne créons pas et ne choisissons pas en avance ce qui est publié ». Il souhaite donc un nouveau cadre de régulation « sur mesure ».

En cela, le fondateur de Facebook s’oppose frontalement à la vision de l’ancien président américain Barack Obama. Selon ce dernier, les réseaux sociaux « font des choix éditoriaux, qu’ils soient ou non cachés dans des algorithmes. (…) En fin de compte, nous devrons trouver une combinaison de réglementations gouvernementales et de pratiques d’entreprise qui abordent ce problème, car la situation va empirer. »

Cette nouvelle audition n’aura donc pas vraiment fait avancer ce dossier mais les positions de chacun sont désormais bien connues. Les regards sont maintenant tournés vers l’État de la Géorgie où deux élections majeures se dérouleront le 5 janvier prochain et permettront de désigner la nouvelle majorité sénatoriale. Elle sera en partie responsable des choix de régulation qui seront appliqués aux géants du web.

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Par : Twitter, Inc.
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