Les cybercriminels n’hésitent pas à surfer sur les grandes crises pour arnaquer un maximum d’internautes. Il ne surprendra donc personne que la crise de l’énergie, par son ampleur inédite, a provoqué une véritable explosion des arnaques. Ces campagnes malveillantes sont pour une écrasante majorité lancées par des réseaux de pirates particulièrement bien organisés et spécialisés qui peuvent ainsi maximiser leur visibilité.
Un “département” de ces organisations est généralement dédié aux questions techniques, un autre au “marketing” pour favoriser l’impression de l’arnaque dans les résultats Google et sur les réseaux sociaux. Tandis qu’un autre peut, par exemple, agir comme un centre d’appels factice dont le rôle est de mettre en confiance les victimes avant de collecter leurs données bancaires et autres données sensibles.
Les arnaques à l’énergie sont de plus en plus difficiles à déceler
La présence ou non d’un cadenas dans la barre d’adresses ou de fautes d’orthographe ne suffisent plus à déceler ce genre d’arnaques facilement. Les pirates savent en effet acheter des sites https avec des certificats valides, soignent jusqu’aux plus petits détails, et disposent d’une armée de sous-traitants qui leur écrivent des avis cinq étoiles avec des commentaires positifs crédibles dans Google.
Le Figaro cite le cas d’un internaute victime d’une arnaque aux couleurs d’une offre commerciale Engie pour des tarifs d’électricités bloqués sur trois ans : «C’était une offre factice. J’ai été débité de 786 euros», déplore l’internaute. Selon Signal-Arnaques le nombre d’arnaques autour d’offres de vente de bois de chauffage aurait été multiplié par 10 en 2022.
FranceVérif parle lui d’une augmentation de 127% des arnaques autour des poêles à bois et granulés. Hélas, il est très difficile pour les autorités de lutter contre ces campagnes. Les pirates sont en effet malins et ne laissent les sites frauduleux ouverts que pendant un court laps de temps insuffisant pour que la DGCCRF ne puisse mener l’enquête. Du coup, seule la vigilance des internautes peut leur éviter de tomber dans le piège.
Le ministère de l’Economie a mis en ligne une page qui explique dans le détail les obligations légales auxquelles doivent se plier les fournisseurs d’énergie qui proposent des offres en ligne. Par exemple, aucun fournisseur autre que EDF et Engie ne peuvent proposer de tarifs réglementés. Y est également expliqué toutes les mentions qui doivent se retrouver sur le contrat et la manière dont celui-ci est censé être exécuté.
Toutefois, il est malheureusement possible que certaines arnaques se plient à toutes ces obligations, du moins en apparence. Le meilleur conseil que nous puissions donner pour se protéger est donc de ne jamais sauter sur des réclames trop alléchantes autour de l’énergie: les prix sont élevés, impossible d’y échapper.
Dans le doute, pour tout nouveau contrat, ne donnez jamais vos données personnelles à une page, ou un appel qui vous a directement sollicité. A la place, raccrochez, et composez directement le numéro de téléphone officiel du service clients du fournisseur d’énergie concerné depuis l’annuaire (ou le site pagesjaunes.fr).
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