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Explosion de Starship : 4 choses à retenir sur le lancement de SpaceX

Quelques heures après le décollage réussi du Starship de SpaceX, quelles conclusions tirer de ce premier envol ?

SpaceX a marqué l’histoire ce jeudi 20 avril. L’entreprise dirigée par Elon Musk a réussi pour la toute première fois à faire décoller son lanceur lourd Starship. Alors que de nombreux doutes pesaient sur les capacités réelles de cette fusée, SpaceX vient de donner une réponse spectaculaire.

L’échec est une bonne chose

L’industrie spatiale n’est pas vraiment habituée à l’échec. Les sommes en jeu sont souvent trop importantes pour que le moindre risque soit pris lors d’une mission. Mais cette philosophie de la perfection n’est pas celle de SpaceX. Pour ce lancement, l’entreprise avait un tout autre plan.

Depuis quelques années déjà, SpaceX essaye de normaliser l’échec. Elle préfère essayer, se tromper et apprendre, plutôt que ne rien produire, par peur des conséquences. C’est une stratégie de développement très spécifique à la firme.

C’est en gardant cet état d’esprit que les ingénieurs ont envoyé leur fusée Starship dans les airs hier après-midi. Ils savaient tous très bien que la mission ne serait pas une réussite complète, mais l’essentiel n’était pas là. Dans ses déclarations officielles, Elon Musk espérait seulement que la fusée décolle, limitant ainsi les dégâts au sol.

« Désassemblage rapide et imprévu »

À 15 h 30 (heure française), la fusée Starship lui a donné raison. Les 33 moteurs présents au pied du premier étage ont poussé la fusée dans les airs. Rapidement 5 puis 6 moteurs ont cessé de fonctionner, un problème mineur pour SpaceX qui a la capacité de voler avec seulement 20 moteurs.

Au bout de deux minutes, la fusée atteint Max Q, moment où les contraintes aérodynamiques sont les plus fortes sur la fusée. Starship a franchi ce nouveau « checkpoint » avec succès et file vers T+3 minutes et la séparation.

Malheureusement pour SpaceX, le Starship (le vaisseau spatial qui compose le 2e étage) n’a pas réussi à se détacher des boosters pour prendre son envol. La fusée s’est alors mise à tourner sur elle-même. Devenant incontrôlable, les équipes au sol ont lancé une ultime commande, déclenchant l’explosion de la fusée, à 32 kilomètres du sol.

Dans le langage de SpaceX, pas question cependant de mentionner les mots « explosion » ou « échec ». La fin de ce lancement est un « désassemblage rapide imprévu ». En ce qui concerne l’échec, SpaceX préfère parler d’une « collecte massive de données expérimentales. »

Des dégâts conséquents

Au lendemain de ce vol historique, tout n’est pas rose pour autant. Si le vol a été une réussite dans son ensemble, les dégâts au sol sont importants. Une conséquence que SpaceX aurait pu anticiper en mettant en place des solutions bien connues pour des lanceurs de cette taille.

En se privant d’un déflecteur de flammes, SpaceX a accumulé de la chaleur sous la fusée, créant un cratère au pied du pas de tir. L’entreprise avait également fait le choix de ne pas utiliser de « mur d’eau » pour limiter la propagation des ondes sonores. Là encore, ce choix semble être le mauvais.

Des débris de la fusée ont volé sur des centaines de mètres, entraînant des dégâts importants notamment sur des réservoirs cryogéniques et les bâtiments proches de la fusée.

https://twitter.com/LesEtatsdesUnis/status/1649194303414063104

Quelle suite pour Starship ?

Après ce premier lancement ce jeudi, la grande question est maintenant de savoir quelle suite SpaceX va-t-elle donner à ce lanceur. En toute logique, l’entreprise devrait rapidement lancer une nouvelle version du Starship avec son premier étage « Super Heavy ». Si aucune date n’a été communiquée pour le moment, le prochain lancement pourrait avoir lieu dans l’été au plus tôt.

Choisi pour se rendre sur la Lune par la NASA, Starship sera chargé de faire l’aller-retour entre la « Gateway » et la surface lunaire. SpaceX permettra ainsi aux astronautes de faire la navette entre la future station orbitale lunaire et le satellite. Ce « taxi spatial » pourra être utilisé par le français Thomas Pesquet d’ici quelques années, devenant ainsi le premier français à voler en dehors de l’orbite basse.

Autre français attendu dans le Starship, Philippe Croizon. Elon Musk a promis à l’athlète de l’amener dans l’espace à bord de son Starship. D’ici là, SpaceX va devoir travailler sur plusieurs points et refaire des vols de test inhabités.

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