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Il dirigeait Samsung depuis la prison. Puis, son pays l’a rappelé

Le patron de Samsung se voit débarrassé de ses condamnations. Le pays dit avoir besoin de lui.

La grâce présidentielle pour Lee Jae-yong. Le milliardaire Sud-Coréen et patron héritier de Samsung vient de se faire gracier de ses différentes condamnations vendredi 12 août, à l’heure où l’homme n’avait purgé que la moitié de sa peine pour corruptions et détournement de fonds.

En réalité, il n’aurait fait que 18 mois de prison après sa libération sous condition il y a tout juste un an. Maintenant, le Président de la Corée du Sud l’a rappelé pour “contribuer à surmonter la crise économique” du pays. Un geste qui, dans la tradition locale, est très commun (ces décisions interviennent généralement le jour de l’Indépendance du pays, le 15 août).

“En raison de la crise économique mondiale, le dynamisme et la vitalité de l’économie nationale se sont détériorés, et l’on craint que le marasme économique ne se prolonge”, a déclaré le ministère de la Justice dans un communiqué, qui disait compter sur le patron de Samsung pour diriger le moteur de croissance du pays en investissant activement dans les technologies et en créant des emplois”.

Samsung fait les yeux doux à la Corée du Sud

Lee Jae-yong, patron et héritier de Samsung Eletronics, avait pris la tête du groupe après la mort de son père Lee Kun-hee, en octobre 2020. La plupart de ses casseroles concernent des faits remontants de 2014 à 2017, à l’heure où d’autres dirigeants de Samsung se voyaient condamnés eux aussi, comme l’ancienne présidente Park Geun-hye (qui écopait de 20 ans de prison).

“Il est très malheureux que Samsung, la plus grande entreprise du pays et un fleuron mondial de l’innovation, soit de façon répétée impliquée dans des crimes dès que le pouvoir politique change”, disait le tribunal sud-coréen en janvier 2021, à la suite d’un jugement rendu sur les affaires de corruptions de Lee Jae-yong. La situation ne se sera pas éternisée.

Pour peser dans l’économie du pays, le patron de Samsung peut s’appuyer sur de multiples arguments. Déjà, la société pèse pour un cinquième du PIB national, et il est aujourd’hui le premier fabricant de smartphones au monde. Qui plus est, Lee Jae-yong avait promis un plan d’investissement à hauteur de 343 milliards d’euros dans de multiples secteurs de l’économie. Objectif, injecter des fonds lors des cinq prochaines années et créer pas moins de 80 000 emplois.

L’année dernière, lors de sa libération conditionnelle, le président de Samsung était déjà mentionné comme “le prisonnier modèle” et selon les médias, une majorité de la population était d’accord pour sa réintégration dans l’économie. Quatre ans plus tôt, les déboires de Lee Jae-yong avaient soulevé des milliers de militants dans les rues.

La décision de ce jour est symbolique qu’elle ne changera quelque chose : Lee Jae-yong continuait déjà de diriger Samsung derrière les barreaux, en communiquant ses décisions avec ses cadres qui venaient le visiter.

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