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Ils font bloc face à Block. La fintech de Square et Cash App le paie cher

Block était devenue l’une des plus grosses fintech bancaire. Elle est aujourd’hui attaquée de toutes parts.

Jack Dorsey a quitté Twitter en novembre 2021 pour se focaliser sur son bébé, déjà valorisé des milliards de dollars en pleine pandémie : Block. Une immense fintech qui voulait concurrencer PayPal et les banques – puis s’investir à fond dans la Blockchain alors que la menace d’Apple Pay et Google Pay venait lui fermer la route dans le paiement. Jusqu’à que la maison-mère adopte ce nouveau nom en décembre 2021, la société était surtout connue en tant que Square et par ses solutions d’acceptation de paiement comprenant Square, Cash App, et de crypto-monnaies avec Spiral.

Son âge d’or est révolu, la société est attaquée par les régulateurs et la très puissante société d’investissement axée sur la vente à découvert, Hindenburg Research. Block est accusé d’une très mauvaise gestion de ses clients, de sa conformité, et d’une abstinence de mesures dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Jusqu’à l’accuser de son rôle dans le trafic de mineur et le trafic sexuel. Ses résultats financiers seraient eux aussi bancales et profiterait de mesures non réglementaires pour jouer des chiffres et continuer à s’afficher en croissance.

Tout s’est passé en moins d’une semaine, en commençant par une amende de 250 000 dollars reçue de la part de la Banque de Lituanie, avec qui elle possède une licence pour que Cash App puisse opérer en Europe. S’en est suivi un rapport très lourd de la part du vendeur à découvert Hindenburg Research, qui a multiplié les accusations et les critiques sur la conformité, l’honnêteté et la résilience de Block.

Depuis le mardi 21 mars, Block a perdu 20 % en Bourse. En un an, ce ne sont pas moins de 54 % de sa capitalisation qui se sont envolés. Nous sommes loin des + 140 % de croissance de 2020. L’entreprise est aujourd’hui valorisée 37 milliards de dollars quand elle était encore en route pour aller tutoyer les 200 milliards il y a deux ans. Un moment où pandémie et politique monétaire aux États-Unis permettaient à Square de récupérer à tour de bras de nouveaux clients, qui cherchaient un service rapide pour pouvoir réceptionner leur chèque d’urgence reçu de la part du gouvernement.

La plateforme de paiement Square misait sur les entrepreneurs qui, en plein confinement, cherchaient une solution pour continuer à mener à bien leur commerce. Solution mobile, numérique et commission très faible sur les opérations permettaient à Square de tout rafler. Avec son excellente communication, les États-Unis, l’Angleterre et le Canada se jetaient sur ce nouveau moyen de paiement à la mode et intrinsèquement ancré dans la nouvelle ère du travail à distance, du micro-commerce, du respect des gestes barrières et du paiement mobile.

Square s’installait en France en octobre 2021 et nous avais permis d’organiser une interview.

Entre 40 et 75 % de comptes frauduleux

Hindenburg Research a appuyé la réprimande des autorités bancaires européennes au sujet de l’application de paiement pour particuliers Cash App. Avant que le Bitcoin ne vienne faire gonfler les revenus de Block dans ses résultats financiers, c’était bien Cash App qui dépassait les recettes de Square et ses solutions pour les professionnels. Rien qu’au quatrième semestre 2022, Cash App réalisait un bénéfice brut de 850 millions de dollars.

Pourtant, Cash App agrégerait entre 40 et 75 % de faux comptes, comptes frauduleux ou comptes doublons, appartenant à un seul et même client. L’année dernière, Block annonçait qu’il possédait 51 millions d’utilisateurs. L’application profitait aussi d’un grand élan de popularité des investissements en crypto-monnaies, à l’image de ce qu’ont pu aussi connaître nos néo-banques en Europe comme Revolut.

Le trading en Bourse fut aussi un facteur de popularité, avec l’explosion des cours des valeurs technologiques suite à une politique de taux d’intérêts particulièrement attrayante pour la croissance des boîtes et des mesures sanitaires forçant tout le monde à se tourner vers les nouveaux services numériques (alimentation, communication, paiements).

Parmi les autres critiques, les résultats financiers. Hindenburg Research doute sur la santé financière de Block, la mesure de son EBITDA, son acquisition d’AfterPay en janvier 2022 (29 milliards de dollars) et l’accès opaque à des informations comme les revenus des commissions d’interchange. Pour pouvoir s’en sortir dans le vert et en croissance, la société d’investissement accuse Block d’avoir eu recours à des techniques non conformes à la réglementation.

Métrique d’utilisateurs gonflée, doutes sur les résultats financiers, laxisme face à la lutte contre le blanchiment d’argent et la criminalité… les accusations d’Hindenburg Research ont forcé Block à répondre. Pour se défendre, la société du fondateur de Twitter Jack Dorsey a dit qu’elle allait “travailler avec la SEC et explorer une action en justice”, contre la société d’investissement activiste, qui a indiqué qu’elle avait pris des positions de vente à découvert sur Block en Bourse.

Vendeur à découvert

Hindenburg Research fait partie de ces sociétés d’investissement aussi appelée et connue sous le nom anglais de short seller. Son modèle d’affaires ? Trouver des entreprises en difficulté financière ou en défaut dans leur gestion, révéler leur faiblesse au monde entier et dans le même temps, prendre des positions en Bourse de type “vente” pour parier sur la baisse du cours. Contrairement à une position “achat”, où l’investisseur espère que le prix monte pour qu’il puisse revendre ses actions plus chères, la position “vente” réalise des bénéfices lorsque l’action baisse.

Pour l’expliquer simplement, une position vente se décortique de telle sorte : un investisseur emprunte une action à un autre investisseur, ou à un courtier, et se devra tôt ou tard de lui les racheter pour fermer son découvert. Si l’action baisse, alors ce dernier sera en mesure de payer moins cher que l’action qu’on lui a donnée, et donc obtenir un bénéfice. Au contraire, si l’action monte et que le vendeur à découvert se voit dans l’obligation de clôturer sa position, les pertes peuvent donc théoriquement être illimitées, car le prix peut lui aussi s’envoler sans limite.

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