Vous êtes jeunes et pleins de bonnes intentions pour construire votre avenir ? Mince ! Raté. Il aurait fallu un peu plus que ça. Un peu plus aux yeux de la banque pour vous accorder un prêt immobilier. Il faut dire que tout est plus compliqué aujourd’hui : les prix des biens augmentent, les niveaux d’apports demandés aussi, les conditions d’emprunts se resserrent… de quoi laisser de nombreuses personnes en location et pour longtemps.
Dans un tour de financement de 15 millions d’euros, le petit monde de la French Tech a levé les yeux vers Virgil, une startup née en 2019 en France et qui vise gros. Son objectif : aider financièrement les jeunes actifs pour leur donner l’accès à la propriété. Le modèle allie apport financier et part dans la revente. Virgil veut pouvoir retrouver son investissement en récupérant 15 % de chaque vente de maison. Ou 10 ans maximum après l’achat.Pour d’autres startups concurrentes, la solution est plutôt d’acheter des biens à plusieurs, comme ce que propose Bricks.
Elle s’attaque à du lourd. Selon le courtier en prêts immobiliers Empruntis, le niveau d’apport personnel moyen a augmenté de 4,6 % sur un an pour s’établir à 68 448 euros. En 2011, selon Century 21, il n’était que de 43 000 euros pour obtenir un prêt de 205 000 euros. Résultat, difficile de trouver des propriétaires sous la barre des 35 ans. L’âge médian des acheteurs se situant à 37 ans selon les Notaires en France et jusqu’à 39 ans à Paris voire 40 ans à Caen.
“Il ne s’agit pas d’un prêt, mais d’un capital”
Les billets proposés pour que les jeunes actifs puissent avoir un apport suffisant sont assez importants – Virgil parlant d’enveloppes jusqu’à 100 000 euros. Un suivi pour chaque achat sera réalisé par des salariés pour accompagner chaque nouveau propriétaire disent ses cofondateurs. Mais c’est surtout en termes de volumes que les objectifs sont importants. La startup souhaite à terme financer pour 50 millions d’euros par mois.
En trois ans, alors que les taux d’intérêt étaient extrêmement bas et qu’il était particulièrement facile d’emprunter, Virgil a compté 10 000 clients passés par son offre depuis son lancement pour un montant emprunté de 50 millions d’euros. Hormis dans les grandes villes, passer par un achat plutôt qu’une location pour un logement revient généralement au même prix. Conséquence selon une étude de la FNAIM, “8 jeunes sur 10 considèrent le fait de devenir propriétaire comme important. Être propriétaire reste perçu comme un schéma plus économique pour 85% d’entre eux”.
Alors avec 15 millions d’euros supplémentaires dans ses réserves, Virgil dit déjà que 7 millions seront consacrés à investir dans les achats des jeunes actifs. Les fonds d’investissement Alven, LocalGlobe, Evolem et Global Founders Capital ont participé à cette levée de fonds. Un point à signaler à l’heure où de plus en plus de projets préfèrent se tourner vers le le financement participatif, où les particuliers sont particulièrement motivés à investir plusieurs millions.
La cofondatrice Saskia Fiszel tenait à souligner un détail important selon elle. Pour distinguer Virgil d’une aide bancaire plus classique, il faut savoir qu’il “ne s’agit pas d’un prêt, mais d’un capital. Le jeune n’a plus à renoncer à une localisation ou à une superficie plus grande”. Au sujet des conditions générales, elle préférait rassurer : “nous n’avons pas de droit de regard sur les travaux ou sur le moment de la revente”. Cela dit, le propriétaire devra bien prendre en compte le délai avant lequel il faudra revendre la maison (10 ans maximum). Si le propriétaire souhaite la garder, alors il devra racheter les parts de Virgil – qui seront donc de 15 % sur la maison.
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