Dans un post Instagram daté de la semaine dernière, le maquilleur professionnel Kevin James Bennett dénonce les marques qui payent les influenceurs pour que ces derniers fassent mauvaise presse à leurs concurrents.
Dénonciation d’un « comportement de mafieux » de certaines marques
Dans la description, Bennett remercie d’abord Marlena Stell, une YouTubeuse qui a publié une vidéo dans laquelle elle évoque les dessous de l’industrie de la beauté. Le maquilleur professionnel explique ensuite que de nombreuses marques proposent couramment des montants très élevés à des influenceurs pour qu’ils disent du mal de leurs concurrents. Selon lui, les prix pour ce genre de pratiques peuvent aller jusqu’à 85 000 dollars. Il détaille la proposition et les options d’une marque dont le nom restera anonyme :
1) 25 000 $ – mention du produit dans une revue de produits de plusieurs marques.
2) 50 000 $ à 60 000 $ – revue dédiée entièrement au produit (prix déterminé par la longueur de la vidéo).
3) 75 000 $ à 85 000 $ – revue négative dédiée au produit d’un concurrent (prix déterminé par la longueur de la vidéo)
4) Un minimum de 10% des ventes affiliées au lien ou code utilisé sur Instagram et YouTube.
Enfin, Bennett somme la Federal Trade Commission (FTC) d’agir pour interdire ces pratiques, indiquant qu’il est temps qu’elle « commence à imposer des amendes et fasse arrêter cette merde ». Dans une interview accordé à The Outline, le maquilleur a déclaré : « Ce que je trouve troublant, c’est le manque généralisé de transparence et de comportement éthique. Légalement (selon la FTC), vous devez préciser si vous êtes parrainé ou rémunéré pour une revue publiée (imprimée ou en ligne) ».
Si la FTC tente de réguler les pratiques commerciales liées à l’influence sur Instagram, il semblerait que certains n’aient pas bien compris les règles. Depuis trois ans maintenant, la commission enjoint les influenceurs à utiliser une mention lorsqu’une publication est sponsorisée, que ce soit par le biais d’un hashtag (#ad, #paid, #sponso…) ou d’un outil permettant d’identifier clairement le partenariat avec une marque. À ce sujet, Instagram recommande d’utiliser la mention « Partenariat payant avec… » depuis l’année 2017.
Maquilleur et mannequin américain, James Charles a rendu le message viral en le partageant sur son propre compte Twitter, ajoutant : « Je n’ai JAMAIS entendu parler de ça et croyez ce que vous voulez, mais la plupart d’entre nous mentionne les partenariats payés. J’ai hâte de parler de gens comme l’homme qui a posté ça dans une vidéo très bientôt ».
I’ve NEVER heard of this happening and believe what you want, but most of us DO disclose sponsorships. I can’t wait to talk about people like the man who posted this in a video very soon. ? https://t.co/Ig2g7axRUu
— James Charles (@jamescharles) 29 août 2018
Néanmoins, la YouTubeuse mode et beauté PrettyPastelPlease a indiqué que cette pratique était « très réelle » et « arriv[ait] tous les jours ». Elle a accompagné son message d’une première vidéo sur la thématique, prenant le post de James Bennett comme le point de départ de son immersion dans l’industrie de la beauté. De fait, la YouTubeuse explique qu’elle a pu assister cette pratique en tant qu’influenceuse, mais aussi en tant qu’employée d’une entreprise de marketing. À cette époque, elle explique avoir vu des sociétés travailler avec des influenceurs afin de produire des contenus visant à dénigrer les concurrents. PrettyPastelPlease précise que les avis de ce type sont mieux payés que les commentaires positifs destinés à la marque qui a payé l’influenceur.
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Et toi tu galères tout les jours comme un chien à faire du 11h par jour…
Kevin J Bennett dénonce sur son post les influenceurs et leur management qui proposeraient ce type de pratique aux marques (et non pas les marques elles memes)