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Le métavers est-il une menace pour nos vies privées ?

Certains critiques n’hésitent pas à pointer du doigt les risques de ce monde virtuel.

C’est l’un des objectifs principaux de Facebook au cours des prochaines années : bâtir le métavers, un réseau social du futur basé sur la réalité virtuelle sur lequel l’entreprise entend consacrer de très gros moyens. Mark Zuckerberg a même joint les actes à la parole en rebaptisant son entreprise Meta et en annonçant le recrutement de 10 000 personnes « hautement qualifiées » en Europe pour travailler sur ce projet.

Le géant de la Tech a bien conscience de sa réputation sulfureuse en matière de confidentialité et de données personnelles. Ainsi, dès la présentation de cette initiative en fin d’année dernière, Mark Zuckerberg est longuement revenu sur ce sujet. Il a expliqué que la protection de la vie privée est un élément central de la stratégie de sa société. Dès lors, la compagnie consulte de nombreux entrepreneurs et experts pour travailler sur ces questions. La transparence devrait être de mise autour de ce projet qui devrait être basé sur des « normes ouvertes ».

« Facebook devrait avoir un plan de transparence sur le métavers »

Ces précautions n’ont clairement pas calmé les critiques du métavers. À commencer par Frances Haugen, la lanceuse d’alerte à l’origine de nombreuses révélations qui ont ébranlé Facebook en fin d’année dernière.

Citée par l’agence Associated Press, elle estime que « Facebook devrait avoir un plan de transparence pour le métavers avant de commencer à construire tout cela, parce qu’ils ont démontré, en ce qui concerne Facebook, qu’ils peuvent se cacher derrière un mur, qu’ils continuent à faire des erreurs involontaires, qu’ils continuent à faire des choses qui donnent la priorité à leurs propres profits plutôt qu’à notre sécurité ».

Et l’ancienne employée enfonce le clou : « Dans le cas des lieux de travail, nous n’avons pas le choix d’être dans ces espaces. Si votre employeur décide qu’il est désormais une entreprise métavers, vous devez donner beaucoup plus de données personnelles à une entreprise qui a démontré qu’elle mentait chaque fois que c’était dans son intérêt. »

Des dérives potentielles sous-estimées ?

D’autres experts sont du même avis, à l’image de Caglar Yildirim, professeur assistant et directeur du groupe de recherche sur la réalité mixte à l’université de Northeastern aux États-Unis. Cité par Techxplore, il fait part de ses craintes :

Cela va aggraver les problèmes de confidentialité préexistants que nous ne gérons pas très bien actuellement. Et ensuite, nous devrons faire face aux conséquences plus graves d’un manque d’attention à ces questions.

Il prône de son côté un métavers respectueux de nos vies privées et qui pourrait même devenir un espace d’émancipation. Cela passerait notamment par de nouvelles réglementations qui permettront aux utilisateurs de mieux maîtriser leurs données personnelles. On peut notamment penser aux directives actuellement discutées au sein de l’Union européenne, ou à de nouveaux textes au Congrès américain.

Les différents opposants de cette initiative se rejoignent pour dire que l’on a sans doute un peu trop parlé des opportunités économiques que pouvait créer le métavers sans évoquer les dérives potentielles, notamment en matière de confidentialité.

Les débordements enregistrés sur le test de Horizon Worlds, la plateforme sociale de réalité virtuelle de Meta, où des femmes ont pointé du doigt certains comportements inappropriés : harcèlement sexuel, attouchements… sont aussi là pour nous prévenir que ces nouveaux espaces devront être beaucoup mieux régulés.

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Par : Opera
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