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Le personnel veut élire ses représentants, N26 refuse et prône une « alternative »

Le comité d’entreprise veut élire des représentants mais N26 les en empêche, mettant en avant les problèmes sanitaires et la possibilité d’une « alternative ».

« La confiance dans la direction de N26, qui assure le bien-être de l’ensemble de la main-d’œuvre, est au plus bas », écrivaient les salariés de la la société dans une déclaration publique. Le personnel de N26 cherche à s’organiser pour se faire entendre face à la direction de la néo-banque aux cinq millions de clients. Cette fin de semaine, un conflit a éclaté dans l’entreprise au sujet de la planification de deux votes par les salariés allemands, censés permettre d’élire des représentants d’un nouveau comité d’entreprise.

Au lendemain d’une crise sanitaire qui aura plongé N26 dans une situation délicate, la direction a empêché ses salariés de mettre en exergue leurs votes. Elle aurait déposé deux ordonnances distinctes « pour empêcher la tenue des deux réunions » rapporte CNBC. Une nouvelle qui a fait la colère de certains, qui ont fini par contourner le problème en saisissant les syndicats allemands ver.di et IG Metall.

Pression élevée

Les salariés de N26 rejoignent ceux de Revolut sur les conditions de travail parfois difficiles, dues à une pression élevée. Derrière les paillettes d’une entreprise jeune et moderne, la réalité des cadences effrénées des startups ne peut être cachée.

C’est d’autant plus le cas depuis la crise sanitaire, où les néo-banques ont dû mettre les bouchées doubles pour ne pas prendre trop de retard sur leur programme aux ambitions déjà affichées dans la presse et vendues aux investisseurs lors des campagnes de financement.

En plus de cette pression élevée, les salariés de chez N26 déclaraient au journal Finance Forward qu’ils reprochaient à la direction d’être trop opaque au sujet des rémunérations. Élire des représentants au comité d’entreprise aurait été une bonne solution pour eux de pouvoir s’exprimer et faire pression sur la direction.

N26 veut une « alternative »

Après avoir cherché à annuler les deux réunions des salariés, N26 a finalement expliqué à CNBC ses intentions et ses différends avec la volonté de ses employés. Premièrement, la néo-banque mettait en avant la situation sanitaire qui ne permettait pas de préparer ce genre de rassemblements.

Ensuite, les cofondateurs Maximilian Tayenthal et Valentin Stalf évoquaient également qu’un comité d’entreprise traditionnel « ne correspond pas à la culture de la société fintech », en ajoutant que ce comité-là exclurait les travailleurs internationaux. Pour rappel, N26 s’est déployé aux États-Unis et se prépare au marché brésilien, en plus de sa présence en Europe.

La société berlinoise a ainsi proposé que « l’alternative au comité d’entreprise devrait avoir une représentation des employés qui ne sont pas seulement basés en Allemagne, mais aussi dans tous les autres pays, y compris le Brésil et les États-Unis ».

N26 est allé plus loin dans les détails dans un communiqué publié jeudi dernier. « Il pourrait également y avoir un mandat plus court pour les membres du conseil mondial de représentation des salariés afin de garantir que les nouveaux salariés n’aient pas à attendre plusieurs années avant de pouvoir élire leurs représentants. Nous pensons que cela fera passer la représentation des salariés au niveau supérieur, international et inclusif » déclarait ainsi un porte-parole de la banque.

Lire aussi : notre comparatif des différences entre Revolut et N26

Une situation encore floue

Du côté des salariés, une réunion a finalement eu lieu vendredi 14 août. Pour se réunir, le personnel a choisi un bar dans la capitale allemande où siège la banque, mais tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Des salariés ont expliqué à CNBC avoir été dérangés par des policiers venus vérifier que les mesures de sécurité étaient en place.

N26 a refusé l’idée qu’un membre de la direction ait appelé la police ce soir-là. Pour adoucir les relations, un porte-parole a annoncé que « si l’équipe d’N26 estime qu’elle veut organiser différemment les discussions entre les employés et la direction via un comité d’entreprise, N26 respectera et soutiendra bien sûr cette démarche ainsi que toutes les étapes de la formation d’un conseil électoral ».

Il faudra surveiller les prochaines semaines, peut-être début septembre où les salariés de N26 pourraient planifier leurs réunions. À l’heure actuelle, plus de 500 employés N26 travaillent à Berlin.

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