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N26 finit par réduire son effectif aux États-Unis

La néo-banque allemande, sur le sol américain depuis juillet 2019, vient de licencier par souci d’économies.

C’est une nouvelle qui n’aurait jamais dû arriver chez N26, si la crise du COVID-19 n’avait pas eu lieu. Le 8 mai dernier, le média allemand Finance Forward a publié un article rapportant que la néo-banque venait de procéder à plusieurs licenciements dans ses bureaux de New York. En tout, 9 salariés auraient été écartés, soit 10 % de l’effectif du personnel que N26 avait mis en place dans la ville, pour ses ambitions de déploiement sur le sol du Nouveau continent.

N26 a confirmé l’information par le biais de l’un de ses porte-paroles. Ce dernier a expliqué au Financial Forward qu’il s’agissait principalement d’employés dans le recrutement, ce qui laisse à croire que N26 a de nouveau centralisé cette compétence dans ses bureaux à Berlin, où la néo-banque possède son siège social. Les raisons de ces licenciements sont bien évidemment opérationnelles, en lien avec l’épidémie de coronavirus qui a fortement ralenti l’utilisation des cartes de paiement par les clients, et donc la rentabilité des banques en ligne et néo-banques. Le licenciement des 9 employés aurait ainsi servi à « pérenniser l’entreprise en ces temps incertains ».

Pourquoi les États-Unis ?

Pourquoi choisir les États-Unis, alors que les ambitions de N26 sur place seront déterminantes pour sa réussite face à Revolut et Monzo ? Il semble que la néo-banque n’ait pas pu supporter le manque de prise en charge par l’État fédéral, qui a conduit N26 a devoir dépenser bien plus que pour ses employés à Barcelone ou à Berlin. On peut imaginer qu’une fois la situation critique passée, N26 reprendra le chemin du recrutement sur place, alors que les attentes et les défis du marché étasunien sont loin d’être les mêmes qu’en Europe.

Dans l’investigation du Financial Forward, il a été montré que N26 avait suffisamment bien pris en charge l’accompagnement de ses nouveaux licenciés. « Des paiements salariaux continus et une assurance maladie étendue qui sont nettement supérieurs à la moyenne américaine » ont été décidés, et les anciens employés de N26 qui ont été interrogés par le média allemand expliquent que « le licenciement est agaçant, mais N26 s’est vraiment bien occupé de nous. Notre indemnité de départ est meilleure par rapport à ce que mes amis ont obtenu dans d’autres entreprises » indiquait Mitch Babineaux.

Normalement, N26 devrait pouvoir s’en sortir dans cette épreuve délicate, où les néo-banques ne connaissent pas encore la rentabilité. La vallée de la mort des startups n’a jamais été une notion aussi présente pour les acteurs de la fintech. Chez N26, malgré une extension de sa levée de fonds en série D (+ 100 millions de dollars), on a recours au chômage partiel, et le déploiement au Brésil a été retardé d’un an a minima.

En comparaison avec ses concurrents, la direction de N26 n’a pas été poussée par des choix radicaux. Chez Revolut (lire notre avis Revolut) et chez Monzo par exemple, les fondateurs et membres de la direction ont choisi de renoncer à leurs salaires pendant une durée d’un an. Dans un récent article, nous évoquions ces différentes mesures prises, montrant les difficultés de chacun, à l’ombre de leurs capitalisations exceptionnelles.

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