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Le Royaume-Uni aurait accepté que Huawei propose son réseau 5G

En discussion depuis fin avril, l’idée d’intégrer Huawei dans les infrastructures du réseau 5G du Royaume-Uni serait en phase de se concrétiser. Au grand dam des États-Unis ?

Nouveau rebondissement dans la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. Alors que la gouvernance de Trump fait pression sur ses alliés pour qu’ils ne collaborent pas avec des entreprises chinoises, le Royaume-Uni pourrait déroger à l’entente et potentiellement faire face à des pénalités. Ce dimanche 27 octobre, l’idée d’accepter Huawei parmi les acteurs du réseau 5G au Royaume-Uni vient de refaire surface.

Le projet avait été révélé le 24 avril dernier, alors qu’une réunion du conseil de sécurité national britannique avait donné son feu vert pour autoriser Huawei à développer ses propres infrastructures du nouveau réseau 5G sur le territoire. Depuis, les discussions se sont poursuivies, alors que plusieurs ministres – notamment ceux de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères – avaient exprimé leurs inquiétudes à ce sujet.

Aujourd’hui, selon des sources du Sunday Times, le Premier ministre Boris Johnson est sur le point de permettre au géant chinois d’entrer sur le marché du déploiement des infrastructures 5G au Royaume-Uni. L’information a été relayée par Reuters, mais décrit des conditions strictes quant à l’accord qui pourrait être officialisé.

Le réseau 5G de Huawei autorisée, mais sous conditions

L’obtention des droits pour proposer ses infrastructures 5G est l’un des sujets les plus politisés dans l’univers du high tech, en ce moment. Il faut dire que ces installations font partie des plus sensibles en matière de sécurité. Accorder le droit à Huawei d’installer les antennes adéquates au nouveau réseau pourrait potentiellement leur donner une place très délicate dans la cyber-surveillance, et la récupération de mégadonnées confidentielles.

Mais nous venons d’apprendre que contrairement à la position de l’Union européenne, le gouvernement britannique aurait accepté la présence de Huawei dans les appels d’offre des fournisseurs. Seulement, la firme chinoise, également présente sur le marché des smartphones, n’aurait droit qu’à obtenir des contrats pour des parties « non-contentieuses » du service 5G au sein du pays, autrement dit des parties n’étant pas sensibles et exposées à la surveillance chinoise. Un terme assez flou, difficile à cerner.

Un choix stratégique pour le Royaume-Uni

En France, les infrastructures 5G commencent à se préciser. Free, SFR et Orange devrait très certainement concrétiser leurs expérimentations avec le finlandais Nokia. De son côté, Bouygues Telecom semble plutôt conquis par son partenariat avec Ericsson, un autre européen avec lequel il a pu tester une installation 5G dans la ville de Lyon, au début de l’année.

Mais écarter Huawei, l’un des plus importants acteurs aux prix très intéressants, est un mauvais choix stratégique, si l’on écarte la question de la souveraineté européenne. Le Royaume-Uni l’a compris, et l’information relayée par Reuters l’exprime très clairement. Faire entrer Huawei parmi les concurrents potentiels à l’obtention des contrats pour développer le réseau 5G, serait une manière de faire baisser les prix de Nokia et Ericsson. Le choix de Boris Johnson pourrait donc s’avérer être plus stratégique, et si l’information est officialisée, rien ne dit que les quatre opérateurs britanniques (EE, O2, Three et Vodafone) retiendront forcément l’acteur chinois pour leur partenariat.

Quid des pénalités américaines ?

En acceptant un contrat avec Huawei, les opérateurs britanniques se confronteraient effectivement à des risques économiques de taille. Pour rappel, les États-Unis mènent une politique de pénalités pour ses entreprises nationales, s’ils se refusent à respecter l’embargo interdisant de collaborer avec des entreprises chinoises. Mais cette conduite est aussi valable pour les partenaires européens.

Difficile donc de savoir ce qu’il en deviendra des relations entre Trump et Boris Johnon. Si l’information du Sunday Times et de Reuters s’avère être officialisée, les critiques américaines et les potentielles répercussions ne devraient pas se faire attendre. Affaire à suivre.

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