Le chiffre date de 2019 et il fait froid dans le dos. Selon une étude de Microsoft relayée par nos confrères de l’ADN, 62 % des Français ont déjà été victimes de cyberharcèlement. Ce terme comprend différentes facettes allant des discours de haine, en passant par le harcèlement sexuel et le revenge porn.
La publication d’une vidéo intime sans le consentement d’une personne est un délit passible de deux ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amende en France. Pourtant, bon nombre d’auteurs échappent encore à des poursuites. Le problème touche particulièrement les adolescents et on peut imaginer les dégâts que cela peut produire chez des individus encore en construction identitaire.
L’outil cible aussi les contenus pas encore publiés
Une initiative très intéressante vient justement d’être prise au Royaume-Uni par l’Internet Watch Foundation. L’organisation indépendante qui lutte contre les contenus montrant des abus sexuels sur enfants sur Internet vient de mettre en place un outil qui permet de supprimer des photos publiées sans le consentement d’un adolescent.
Concrètement, ce système permet de signaler une URL, les équipes de la fondation inspectent alors l’image et demandent sa suppression. Pour les photos qui n’ont pas encore été postées, mais qui pourraient l’être, une empreinte numérique de ce visuel est créé et partagé avec les services de polices et les géants du web afin d’activer sa suppression le moment venu. Le Guardian précise que l’ensemble de ces opérations peuvent être effectuées de manière anonyme afin de libérer la prise de parole des mineurs.
Pour rappel, le droit à l’oubli est bien garanti au sein de l’Union européenne mais sa mise en œuvre reste encore assez complexe, comme l’expliquait l’avocat Eric Morain dans une interview accordée à Libération l’an dernier. Certaines victimes font aussi appel à des sociétés de nettoyage en ligne dont l’efficacité est remise en question. L’existence de ce nouvel outil est donc une solution gratuite qui pourrait servir d’exemple. Il faudra bien spur juger sur pièce son efficacité mais l’initiative est à saluer.
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