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La loi “anti-Huawei” retarde le déploiement de la 5G en France

La loi sur la sécurisation des réseaux télécoms (aussi appelée loi “anti-Huawei”) commence à provoquer des migraines chez les opérateurs. Ils craignent un retard dans le déploiement de la 5G.

Fin décembre 2019, Orange, SFR et Bouygues Telecom envoyaient à l’Anssi leurs dossiers d’autorisation pour installer des antennes 5G chinoises. L’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information doit valider (ou non) ces dossiers avant avril, date des enchères pour l’attribution des fréquences 5G.

Visiblement, les experts en cybersécurité font du zèle. Selon les Echos, les opérateurs télécoms n’obtiennent pas de réponses à leurs demandes. Pire, les experts feraient traîner et multiplieraient les demandes de précisions.

Ces derniers sont actuellement examinés par l’Anssi. Seulement voilà, selon plusieurs sources, les cyber-experts tricolores multiplient les demandes de précision : “Comptez vous activer toutes les fonctionnalités ?”, “Avez-vous déjà testé ces équipements ?”, “Pouvez-vous nous envoyer la carte considérée pour la demande ?”. L’un des opérateurs concernés s’agace :

Ce n’est pas sérieux. S’ils cherchent à gagner du temps de cette façon, c’est une erreur. Un tribunal ne leur donnerait jamais raison, la jurisprudence est très claire.

La loi “anti-Huawei” en cause

La loi sur la sécurisation des réseaux mobiles (ou “anti-Huawei”) oblige les opérateurs à obtenir le feu vert de l’Anssi avec d’utiliser un équipement 5G. L’Anssi (qui dépend de Matignon) dispose alors de deux mois pour étudier les dossiers. Orange, SFR et Bouygues Telecom souhaitent s’équiper, pour tout ou partie, des antennes de l’entreprise chinoise. Or, on connaît les craintes qui planent autour du numéro 1 mondial des télécommunications. A trop traîner des pieds, l’Anssi pourrait non seulement influencer le montant des enchères sur la 5G, mais surtout retarder son déploiement.

Free en Pole Position

Si Orange, SFR et Bouygues Telecom s’inquiètent tant, c’est parce qu’ils ont misé sur l’équipementier chinois pour déployer leur réseau. Orange, qui a promis la 5G pour cet été, n’utilise pas d’antenne Huawei mais veut pouvoir solliciter le chinois pour déployer sa 5G. SFR et Bouygues Telecom, eux, comptent sur le roi des télécoms pour équiper la moitié de leurs antennes. Si l’Anssi refuse, ils seraient contraints de démonter leurs antennes 3G et 4G, ce qui représenterait un coût pharaonique. Surtout, les perturbations du réseau conduiraient les clients directement chez les concurrents.

Finalement, si la loi “anti-Huawei” bloque l’équipementier chinois, Free pourrait effectuer une excellente opération. Le quatrième opérateur mise uniquement sur les antennes du finlandais Nokia qui ne fait pas l’objet des mêmes restrictions que Huawei. Et si les derniers devenaient les premiers ? Un spécialiste des télécoms indique à nos confrères des Echos :

Free deviendrait, sans rien faire, le deuxième meilleur réseau du pays… alors qu’il reste loin derrière.

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3 commentaires
3 commentaires
  1. La question, avant cela, est de connaitre l’intérêt d’avoir de la 5G.
    A quoi bon se précipiter en hurlant de rage au moindre ralentissement vers une technologie qui consomme, nous crame les neurones, tout ça pour quoi faire ? envoyer des selfies ? le streaming ? tout ce qui va faire crever la planète encore plus vite finalement.

    1. La 5G ne va pas servir qu’à faire des selfies. Elle va surtout être utile pour améliorer la réactivité des réseaux d’objets et services connectés, et surtout leur densité, notamment dans la santé, la voiture autonome etc

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