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Loi d’encadrement des influenceurs : cette tribune gênante de 150 stars du web

Alors que le gouvernement prépare une loi visant à encadrer les pratiques des influenceurs, 150 stars du web ont publié une tribune dans le JDD. Une démarche qui n’a pas fait l’unanimité.

  • 150 influenceurs signent une tribune pour défendre leur secteur face à une proposition de loi visant à le réguler
  • Ils dénoncent les “dérives d’une minorité” qui ternissent leur image et demandent aux députés de ne pas “casser leur modèle”
  • Face à la polémique provoquée par cette tribune, certains influenceurs sont revenus sur cette démarche

Les influenceurs sont-ils des “influvoleurs” ? C’est ce que semblent penser certains députés, qui s’apprêtent à examiner la semaine prochaine une proposition de loi pour encadrer leur activité.

Une loi qui ne semble pas du goût des stars du web. Dans une tribune publiée dimanche dans le Journal du Dimanche, 150 d’entre eux, dont Squeezie, Cyprien, EnjoyPhoenix ou Seb la Frite, ont lancé un appel aux élus pour ne pas “casser leur modèle” à cause des “dérives d’une minorité”.

Les influenceurs se disent “favorables à un encadrement” mais appellent à ne pas être considérés comme une menace. “Nous entendons parler des ‘influvoleurs’, du ‘combat à mener’ contre nous. Nous pensons que c’est une erreur. Qu’une minorité est devenue une généralité”, plaident-ils dans leur tribune.

Ils dénoncent les “arnaques, contrefaçons, pratiques commerciales douteuses” de certains de leurs pairs, qui ont fait croire qu’ils étaient représentatifs de leur secteur. “Ce sont leurs dérives que nous souhaitons d’abord dénoncer”, insistent-ils.

Ils affirment également que leur priorité est et sera toujours la protection des consommateurs et de leurs communautés. Ils se défendent d’être “des panneaux publicitaires ambulants” et revendiquent leur créativité et leur proximité avec leur public. “Ne cassez pas le modèle vertueux que nous construisons aux quatre coins de la France avec et pour les Français. Comprenez-le, protégez-le, faites-le grandir”, demandent-ils aux députés.

La fête est finie

Cette tribune est publiée alors que le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, présentait vendredi un ensemble de mesures visant à réguler un secteur jusqu’ici largement sans contraintes. Il s’agit notamment de soumettre les 150 000 influenceurs français, qui vivent souvent de la promotion de produits, “aux mêmes règles” publicitaires que les médias traditionnels.

Les autorités veulent également se donner les moyens de sanctionner les mauvaises pratiques, avec un “nouveau pouvoir d’injonction sous astreinte” pour obliger l’influenceur à retirer un contenu illicite ou la plateforme à suspendre son compte.

Il est enfin prévu d’interdire toute promotion de la chirurgie esthétique et d’obliger les influenceurs à signaler lorsqu’ils utilisent un filtre pour améliorer artificiellement leur apparence.

Pluie de critiques

La tribune des influenceurs a suscité de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux, où des internautes ont reproché aux signataires de vouloir échapper à la régulation de leur activité et de ne pas assumer leurs responsabilités vis-à-vis des consommateurs. Certains ont également pointé du doigt le manque de diversité et de représentativité des influenceurs ayant signé le texte.

D’autres ont rappelé que parmi les 150 signataires, certains s’étaient déjà adonnés à des pratiques douteuses. EnjoyPhoenix par exemple, qui touche un public jeune, n’avait pas hésité à faire la promotion de patch anti-ondes de la marque Fazup, alors même que l’utilité de ces dispositifs avait déjà été remise en question.

Certains signataires ont aussi fait la promotion de paris sportifs ou de services incitant à l’achat de bien virtuels (skins par exemple) alors que leur audience se compose principalement de jeunes adolescents.

Enfin, certains internautes ont vivement critiqué la démarche de ces influenceurs qui ont vite pris la parole pour défendre leurs intérêts mais sont restés muets face aux récents évènements politiques, notamment la réforme des retraites ou l’emploi du 49-3.

Face à la polémique, les regrets

La tribune des influenceurs n’a donc pas fait l’unanimité, pas même parmi ses signataires. Plusieurs d’entre eux ont exprimé leurs regrets d’avoir apposé leur nom à ce texte initié par l’UMICC (Union des Métiers de l’Influence et des Créateurs de Contenus), qui leur semble maladroit ou inadapté.

C’est le cas de Squeezie, premier youtubeur de France, qui a reconnu sur Twitter qu’il n’avait pas lu la tribune avant de la signer. Il a affirmé qu’il n’était pas concerné par les mesures proposées par le gouvernement, qu’il juge nécessaires pour réguler les placements de produits immoraux. Il a également dénoncé les “influenceurs mal intentionnés” qui ont terni l’image de son secteur.

D’autres influenceurs ont également fait part de leur désaccord avec la tribune, comme le youtubeur Dr Nozman, qui a estimé que les propositions du gouvernement étaient “pour la plupart nécessaires pour avancer dans la bonne direction” et qu’elles ciblaient “de réels problèmes et dangers”.

Le streameur Gotaga, spécialisé dans le jeu vidéo et l’e-sport, a quant à lui affirmé qu’il n’avait jamais signé la tribune et qu’il ne savait pas comment son nom s’y était retrouvé.

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Par : Opera
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