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Micron : pourquoi la Chine empire la guerre commerciale contre les Etats-Unis

La Chine prend cette sanction 24 heures seulement après un communiqué du G7 particulièrement critique…

  • La Chine interdit aux entreprises chinoises stratégiques d’acheter des produits du fabricant américain de puces Micron
  • Les autorités estiment que les produits du fondeur contiennent des “failles” posant des “risques sérieux pour la sécurité des réseaux informatiques”
  • Les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis s’intensifient une nouvelle fois

La Chine vient de frapper un nouveau coup dans la bataille qui l’oppose aux États-Unis sur le marché des semi-conducteurs. Les autorités ont annoncé dimanche l’interdiction aux entreprises chinoises travaillant sur des projets stratégiques d’acheter des produits du fabricant américain Micron Technology.

Les puces de ce dernier sont accusées de présenter des risques pour la sécurité nationale. C’est en tout cas la conclusion des autorités chinoises après une enquête sur les puces Micron qui aura duré à peine un mois. Les détails précis sur ce que la Chine reproche vraiment aux puces Micron ne sont pas disponibles. Mais évidemment difficile d’ignorer le contexte entre deux pays dont les relations empirent depuis plusieurs années.

La Chine repasse à l’offensive dans sa guerre commerciale contre les États-Unis

Les États-Unis ont récemment imposé des restrictions à l’exportation de puces (et machines de gravure) les plus avancées vers la Chine, soupçonnée de vouloir s’approprier leur savoir-faire et de les utiliser à des fins militaires – dernière mesure dans une salve d’autres sanctions décrétées depuis l’administration Trump.

Les États-Unis ciblent notamment déjà des noms comme Huawei, ZTE ou encore SMIC – tous placés sur une “liste d’Entités” du Département américain du Commerce. Le placement sur cette liste interdit à ces structures de s’approvisionner en technologies américaines ou contenant un pourcentage de technologies américaines sous brevet.

Les sanctions américaines sont également suivies par leurs alliés qui mettent en place des mesures semblables. On peut citer par exemple les Pays-Bas qui interdisent depuis peu l’export des machines de gravure de semi-conducteurs ASML les plus avancées. Ou encore le Japon qui est en train de mettre en place un train de sanctions similaires.

La Chine, encore très dépendante des propriétés intellectuelles étrangères en matière de pics, cherche donc de plus en plus développer ses propres technologies. Le pays pousse l’émegence de grands fondeurs nationaux comme CMXT ou YMTC – en concurrence frontale avec Micron ; fondeur connu, entre autres, pour ses puces-mémoire. L’interdiction des autorités pourrait faire place nette à ces nouveaux acteurs leur permettant de prendre tout simplement les parts de marché du fondeur américain sur le marché national.

Le timing de la décision des autorités chinoises semblait en tout cas délibéré : la décision tombe en effet un jour après la publication d’un communiqué commun du G7 très critique à l’égard de la Chine. Dimanche, le président américain déclarait en marge du sommet que les pays du G7 chercheraient désormais à “déminer et diversifier [leurs] relations avec la Chine. Ce qui signifie commencer à diversifier nos chaînes d’approvisionnement”.

Les réactions ne sont pas fait attendre : les États-Unis expliquent se coordonner avec ses alliés pour répondre à ce que le pays qualifie de “distorsions sur le marché des puces mémoire causées par les actions de la Chine”. Et d’ajouter : “nous nous opposons fermement à des restrictions qui sont dénuées de la moindre base. Cette action, en plus de récents raids et ciblage d’autres firmes américaines, détonne des assertions de la Chine selon lesquelles le pays ouvre ses marchés et restent engagé dans un cadre de règles transparentes”.

Micron Technology est l’un des plus grands fabricants de puces des États-Unis – pourtant la firme réalise 11 % de son chiffre d’affaires en Chine. Le fondeur était en discussion sur le sujet avec les autorités chinoises et cherche depuis à diversifier ses activités hors de Chine. La semaine dernière, Micron annonçait un investissement d’environ 500 milliards de Yens (3,355 milliards d’euros) au Japon pour y développer ses technologies.

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