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Netflix, Disney+, Prime Video, Canal+ : pourquoi la nouvelle chronologie des médias est une vraie déception

Ce lundi 24 janvier 2022, un accord sur une nouvelle chronologie des médias devrait être signé. Bien que les délais de diffusion sur les services de SVOD soient raccourcis, cela reste insuffisant au regard des nouveaux usages.

En France, la loi sur la chronologie des médias interdit aux services de VOD de diffuser des films sur leurs plateformes avant un délai de 36 mois suivant la diffusion dans les salles de cinéma. Selon les instigateurs de cette loi, cela permet de financer le cinéma français.

36 mois, c’est trois ans. Ainsi, les films sortis en en salle en 2020 ne pourront être diffusés sur Netflix, Disney+, OCS, Prime Video ou Canal+ qu’en 2023. Une éternité alors que les usages des français ont considérablement évolué avec l’avènement des services de SVOD.

Très attendue, la nouvelle chronologie des médias corrige en partie ce problème de délais. S’il y a du mieux, les inégalités entre les services créent une certaine confusion. Pour certains, les délais restent encore très longs.

Canal+, grand gagnant de la nouvelle chronologie des médias

Selon le journal l’Opinion, le grand gagnant de la nouvelle chronologie des médias serait Canal+. Ce dernier aura l’autorisation de diffuser les films 6 mois après leur sortie en salle à condition, bien sûr, qu’il finance le cinéma français. Le groupe de Vincent Bolloré s’est engagé sur un investissement de 200 millions d’euros par an. Ce délai semble donc bien plus raisonnable et en adéquation avec le mode de consommation des Français. Pour les autres, les délais se réduisent aussi mais restent longs :

  • Netflix : 15 mois après la sortie en salle (pendant 7 mois)
  • Disney+ et Prime Video : 17 mois après la sortie en salle
  • Chaînes TV : 22 mois après la sortie en salle avec une exclusivité jusqu’au 36e mois

Pour le cas de Netflix, cette réduction du délai avant diffusion n’est valable que si l’américain s’engage à financer le cinéma français et plus particulièrement des films à petits budgets (3 à 4 millions d’euros).

Disney+, Prime Video et les chaînes TV sont finalement les grands perdants de cet accord. Les deux américains devront patienter un peu plus d’un et demi pour diffuser des films sortis en salle. Pour les chaînes TV, ce délai s’allonge à près de deux ans. Et si elles bénéficient d’une exclusivité (co-exclusivités négociables avec les plateformes) jusqu’au 36e mois, cela reste très long.

Lutte contre le piratage

La réduction du délai de diffusion est une réponse partielle au piratage de films et séries qui, malgré une baisse, reste répandu. En rendant accessibles plus rapidement les contenus dans les offres légales, les ayants droits espèrent donc ralentir encore le piratage.

Problème : les mesures prises restent insuffisantes par rapport à ce qu’il se fait dans le reste du monde. Certes, Netflix, Disney+ et consorts ont tout le loisir de lancer leurs propres productions directement sur leur plateforme. Mais les cinémas en seront privés, ce qui n’est pas forcément mieux pour l’industrie.

À l’étranger, notamment aux Etats-Unis, certains filment sortent simultanément en salles et sur les plateformes. Et cela ne semble pas particulièrement nuire à l’industrie. Par ailleurs, l’article de l’Opinion n’indique pas si la période de sortie des films en VOD et DVD est ajustée à 45 jours après la diffusion en salles au lieu de 3 à 4 mois aujourd’hui. Certains pays avaient pris cette mesure pendant la pandémie et l’ont maintenue face à l’engouement des spectateurs.

Résultat : dans de nombreux pays, les films sont disponibles en VOD (location à l’unité) un mois et demi après leur sortie en salle. En France, il faut attendre 3 à 4 mois. Un écart suffisant pour que les films en question se retrouvent sur les sites de piratage. CQFD.

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Par : GROUPE CANAL+
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