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Non, Blackberry n’est pas (encore) mort

TCL Communication annonçait le lundi 03 février 2020 qu’il ne vendrait plus de produits estampillés Blackberry. Pour beaucoup, cela rime avec la fin définitive de la marque canadienne. Calmons-nous, tout n’est pas si simple.

Coup de tonnerre dans le monde merveilleux de la téléphonie mobile ! Le lundi 03 février 2020, TCL Communication publiait un communiqué de presse inattendu sur son compte Twitter.

Nous regrettons d’avoir à partager qu’à partir du 31 août 2020, TCL Communication ne commercialisera plus de terminaux sous la marque BlackBerry. TCL Communication n’a pas prolongé les droits de concevoir, produire ni vendre aucun terminal mobile Blackberry.

La sentence est irrévocable : le capitaine du “Blackberry” quitte le navire. En rejoignant l’équipage en 2016 pour gérer la partie hardware, TCL Communication promettait de faire renaître l’engouement autour de cette marque mythique, notamment en adoptant Android.

Techniquement, les tentatives se sont révélées concluantes. Si le Blackberry Key One présentait quelques faiblesses, le Key 2 a mis tout le monde d’accord : un smartphone Android avec clavier physique fait figure d’ovni sur un marché où tous les modèles se ressemblent plus ou moins. Journalistes, blogueurs, influenceurs, Youtubers : tous les observateurs ont salué le pari audacieux du duo TCL/Blackberry. Le public, lui, n’a semble-t-il pas suivi. TCL abandonne sa galère (le lancement de ses propres modèles a aussi certainement pesé), mais pas son équipage. Dans son communiqué, on peut lire :

TCL va cependant continuer d’offrir un accompagnement du portfolio existant de terminaux, incluant le service client et le service de garantie, et ce jusqu’au 31 août 2022 – ou pour aussi longtemps que requis par les lois locales où l’appareil a été acheté.

Blackberry, droit dans la mûre

Ah Blackberry ! Souvent moquée par les plus jeunes, la marque canadienne souffle un vent de nostalgie pour plusieurs générations. On se prendrait presque à verser une petite larme. Il y a fort fort longtemps, au début des années 2000 (avant le premier iPhone) Blackberry figurait dans le top 3 des marques de smartphones.

Reconnus pour la qualité de leur clavier physique, les téléphones de RIM (nom originel de l’entreprise) brillaient surtout pour leur sécurité infaillible. Chouchoux des chefs d’Etats et grands dirigeants, les modèles premium (gamme Bold) se sont imposés auprès des professionnels pendant des années. Plus tard, la gamme Curve touchait le coeur du grand public (notamment des adolescents) friand de SMS alors que débarquaient les premiers abonnements totalement illimités.

Puis, l’iPhone. En dévoilant le premier smartphone entièrement tactile Steve Jobs a complètement rebattu les cartes. Le monde allait changer, mais nous ne le savions pas encore. Blackberry non plus. Du haut de sa tour d’ivoire, RIM n’a pas su réagir. Pire, elle s’est obstinée, retardant une transformation indispensable pour son avenir. La suite, on la connaît. Blackberry n’a jamais su se relever de ses erreurs stratégiques : d’abord le refus d’adopter le tout tactile (à l’exception d’un modèle), puis le rejet d’Android au profit d’un OS maison (Q5, Passport), toujours avec un temps de retard.

La descente aux enfers s’est rapidement reflétée dans les résultats de l’entreprise. De 50 millions de ventes en 2011 (énorme à l’époque) Blackberry Limited est passé à 207 900 smartphones écoulés en 2017. A titre de comparaison, Huawei passait la barre des 200 millions de ventes en 2019. L’aide de TCL n’aura pas suffi. Dur !

Quel avenir pour Blackberry ?

Pour la majorité des observateurs, l’annonce de TCL rime (sans mauvais jeu de mots) avec la mort de Blackberry. Ce scénario semble le plus probable dans la mesure où, sans TCL, Blackberry ne peut plus créer de smartphones. Faute de moyens, l’entreprise s’est recentrée sur son expertise logicielle, confiant entièrement le hardware à son partenaire.

Néanmoins, l’entreprise canadienne a encore une chance (certes infime mais bien réelle) de survivre. Comme en 2016, un constructeur (Sharp ? ZTE ?) pourrait voler à son secours et prendre en charge la conception, la production et la vente de terminaux. Reste que l’histoire récente de Blackberry a sérieusement écorné l’image de la marque. Pas sûr que la nostalgie suffise à convaincre les investisseurs.

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