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Pénurie de puces : la dépendance européenne au coeur du problème

L’Europe subit, sans rien faire ou presque, le bras de fer que se livre en ce moment Pékin et Taïwan autour de la question des semi-conducteurs et des puces informatiques.

Le point commun entre un téléphone, une voiture, un avion ou encore la fusée Ariane ? Des inventions du dernier siècle qui sont bourrées de puces et de semi-conducteurs, ces petites pièces qui en quelques mois à peine sont devenues le nouvel or noir que tout le monde s’arrache. Pour comprendre cette pénurie mondiale, qui devrait durer selon plusieurs estimations “jusqu’à la fin de 2022” il faut comprendre le chemin parcouru par ces puces entre nos téléphones et leurs usines de production.

Si elles sont conçues au pays de l’oncle Sam ou en Europe, elles sont en très (très) grande partie produites en Asie. TSMC est ainsi le champion incontesté de la production de semi-conducteurs dans le monde, produisant pour les plus grands comme Apple ou Intel. Mais l’entreprise taïwanaise est au coeur d’un conflit géopolitique qui a tout d’une guerre commerciale. La Chine continentale voit en effet d’un mauvais oeil l’émergence d’une industrie forte à Taïwan.

Un conflit qui a des répercutions directes en Europe. Le groupe automobile Stellantis, né de la fusion de Peugeot-Citroen avec Fiat-Chrysler n’a pas pu produire 190.000 véhicules, faute de pièces au cours du seul premier trimestre de cette année 2021. D’après plusieurs analystes, la pénurie est due à une augmentation soudaine de la demande en matière de semi-conducteurs et de puces informatiques, notamment à cause de la pandémie. En effet, la mise en place à très grande échelle du télétravail a obligé des millions de personne à s’équiper informatiquement, faisant ainsi s’accroitre très fortement la demande. La production asiatique n’a pas pu suivre le rythme.

La dépendance européenne au coeur du problème

Face à cette pénurie tous les acteurs du monde de l’industrie dressent le même constat. L’Europe est dépendante de l’Asie pour son approvisionnement en semi-conducteurs et la Chine, principale puissance à l’Est de l’Oural, fait la pluie et le beau temps sur les usines européennes. Pour ne rien arranger à la situation européenne, le blocage du canal de suez par le navire Evergreen il y a quelque semaines a encore rallongé les délais de livraisons pour les précieux semi-conducteurs, qui étaient restés bloqués dans le canal artificiel égyptien.

“Une usine coute 3 à 4 milliards au bas mot” et voilà tout le problème, résume Alain Librati, fondateur de Synergie CAD, une entreprise spécialisée dans la fabrication de cartes électroniques. Pour arriver à avoir une entreprise européenne au niveau de TSMC il faudrait “une enveloppe de 50 à 60 milliards“, avec un très haut taux d’échec. Personne ne veut donc sortir le chéquier XXL pour venir concurrencer le géant taïwanais.

Selon Alain Librati le problème ne vient pas directement de TSMC, l’entreprise que tout le monde pointe du doigt depuis le début de la pénurie, mais des intermédiaires chinois, qui font eux blocus. Un véritable acte de guerre commerciale mené par Pékin sur Taïwan.

Des solutions possibles ?

Pour sortir de la crise actuelle, l’Europe ne reste pas nonplus impassible, et à Bruxelles, de nombreuses actions sont mises en place pour résoudre ce problème d’approvisionnement, et de facto, de dépendance. Thierry Breton, le commissaire européen chargé du commerce intérieur a d’ailleurs rencontré au cours des dernières semaines plusieurs grandes entreprises, européennes et américaines spécialisées dans la production de puces, comme le sont TSMC ou Samsung en Asie. Mais les demandes du commissaire français n’ont pas trouvé leur écho outre-atlantique et rares sont les entreprises capables d’investir les sommes demandées sur le vieux continent.

Car au delà de l’investissement de départ, le retard technologique face aux entreprises astatiques est énorme. TSMC prépare des puces en 2nm, Samsung également. L’Europe a aujourd’hui les connaissances pour produire des puces de 28 nm. Une pièce préhistorique dans l’histoire de l’informatique, qui ne trouvera jamais d’acheteur sur le marché.

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4 commentaires
4 commentaires
  1. Article très intéressant, merci pour ça !
    Par contre, le nombre de fautes d’accord en tout genre dans un texte aussi sérieux est inacceptable et extrêmement dérangeant à la lecture.

    1. Et quelques erreurs/arrangements énormes.
      – Intel produit marginalement chez TSMC. AMD par contre.
      – La finesse ne fait pas tout.
      – Confondre capacité de production et savoir, sérieusement?
      Qui produit les machines de production?

  2. J’aurais d’autres remarques à faire mais je me limiterai à deux
    1- Taiwan était un fournisseur apprécié de la Chine avant l’intervention de l’administration américaine
    2- Actuellement pratiquement toutes les puces utilisées dans l’automobile sont en 28nm, les américains construisent d’ailleurs en ce moment une usine financée par les constructeurs automobiles pour faire ce genre de puces.

    Francois Francis Bus auteur du livre “A l’époque où les puces font leurs lois” Editions BoD –

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