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Première mondiale : une IA va défendre un humain en justice

Une innovation majeure qui pourrait changer le système judiciaire tel que nous le connaissons.

Un système basé sur l’IA peut-il assurer la défense d’un prévenu au tribunal ? Oui, répond la startup américaine DoNotPay (DNP) qui s’est lancée dans ce pari fou. Concrètement, la société qui a créé un chatbot juridique qui aide les particuliers à se faire rembourser ou à négocier avec des entreprises, va tenter de transformer son outil en véritable avocat.

Comment marche cette IA ?

Précisons d’emblée que DNP utilise GPT-3, modèle de langage d’OpenAI sur lequel fonctionne également ChatGPT. L’IA a également ingurgité de très nombreux textes de lois, procédures administratives, et jurisprudences qui sont essentiels pour défendre les intérêts d’une personne accusée.

Il suffit ensuite de l’interroger sur un cas précis, et le système se met en marche. Il explore ses connaissances, à la recherche du passage qui sera utile. Il est ensuite capable d’organiser ces données et de proposer un texte intelligible qui assure la défense d’un prévenu.

DoNotPay va donc s’inviter dans un véritable tribunal prochainement. Pour préserver le secret de l’instruction, nous ne disposons que d’assez peu d’informations, hors mis le fait qu’il s’agit d’un individu qui sera jugé pour excès de vitesse.

Lors de l’audience, ce dernier sera équipé d’un appareil relié à une oreillette. Ces objets sont théoriquement interdits dans un tribunal, mais la startup a ciblé une région qui autorise la présence de ce type de matériel en tant qu’aide auditive.

DNP aura alors pour tâche d’assurer la défense de l’accusé en temps réel. Contrairement à ce que l’on peut parfois voir dans un tribunal, il ne faut pas s’attendre à assister à des grandes joutes oratoires ou à des effets de manche. Le PDG de la société, Joshua Browder, a insisté su ce point : « Ce n’est pas bon si l’IA essaye de déformer les faits et de manipuler les gens ». Elle s’en tiendra donc strictement aux faits et jouera sobrement sa partition.

Pour montrer patte blanche, DoNotPay s’engage également à prendre à sa charge tous les frais de dossier de cette affaire, ainsi que l’amende, si cela s’avère nécessaire. On l’aura compris, l’IA est donc très loin de remplacer les avocats, et elle est d’ailleurs incapable de prendre de nouvelles décisions. De même, il faudra juger de sa fiabilité sur le terrain, plusieurs affaires de ce type seront nécessaires avant d’avoir un réel recul.

Pour autant, la startup ne cache pas son ambition de remplacer certains avocats humains qualifiés de techniciens. Ceux qui « facturent beaucoup trop d’argent juste pour copier/coller des documents. Je pense qu’ils devraient être remplacés », estime le PDG.

La Chine développe une IA procureur

À noter que ce n’est pas la première fois que l’intelligence artificielle s’invite dans le domaine judiciaire. Des chercheurs de l’Académie chinoise des sciences ont mis au point un système capable d’analyser des dossiers et de prendre la décision d’inculper une personne pour un crime qu’elle a commis.

Certains observateurs redoutent de voir ce dispositif mis en place. Il servirait notamment dans les cas de délits tels que la « subversion du pouvoir politique de l’État », ou le « sabotage de l’unité nationale ». Des termes parfois difficiles à appréhender par les humains et qui sont souvent utilisés pour poursuivre des opposants au régime.

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