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Royaume-Uni : les chauffeurs Uber obtiennent officiellement le statut de salariés

C’est une première mondiale et potentiellement un tournant dans la « gig economy ».

Le 19 février dernier, le couperet est tombé pour Uber. La Cour suprême britannique a rejeté un recours déposé par l’entreprise et a estimé que les chauffeurs de la compagnie doivent être considérés comme ses salariés.

Quelques semaines plus tard, Uber vient donc d’octroyer à ses 70 000 chauffeurs britanniques le statut de travailleur salarié. Comme l’indique Le Monde, il s’agit d’une première mondiale et cela change la donne pour ces derniers qui se voient ainsi garantir le salaire minimum ( 10,18 euros de l’heure), des congés payés, et divers avantages sociaux.

Le modèle britannique pourra-t-il faire école ?

Dans un communiqué cité par nos confrères, Jamie Heywood, le directeur d’Uber pour l’Europe du Nord et de l’Est, explique : « C’est un jour important pour les chauffeurs au Royaume-Uni. Uber n’est qu’une partie du secteur des réservations de voitures et nous espérons que d’autres opérateurs nous rejoindront pour améliorer les conditions de travail de ces travailleurs qui sont essentiels dans nos vies de tous les jours. »

Pour l’heure, ces mesures s’appliquent qu’au Royaume-Uni et pas ailleurs. En Europe et aux États-Unis, Uber promet en effet quelques dispositifs sociaux mais combat fermement l’idée de salarier les travailleurs de sa plateforme, un modèle qui pourrait mettre à mal ses finances.

Ce précédent devrait toutefois chambouler le secteur de la « gig economy » où de nombreux acteurs militent pour l’octroi du statut de salariés. C’est par exemple le cas en Espagne où le principe de « présomption de salariat » a été instauré pour les travailleurs des plateformes de livraison.

La ministre du travail Yolanda Diaz a expliqué qu’en vertu de cet accord trouvé par les partenaires sociaux, les livreurs de repas, travaillant sous le statut d’autoentrepreur « sont désormais des salariés et pourront profiter de toutes les protections » d’un employé. Les entreprises concernées contestent fermement ce dispositif mais elles ont désormais trois mois pour s’y conformer.

En France aussi, ce dossier est explosif. Selon Les Échos, la Cour de cassation avait requalifié un chauffeur en salarié il y a un an. Depuis, 500 nouveaux dossiers sont entre les mains de la justice sans qu’il y ait pour l’heure de résultat. Contrairement à l’Espagne, le gouvernement ne semble pas pour l’heure soutenir l’idée du salariat pour les travailleurs des plateformes mais souhaite que ces derniers puissent participer à des élections syndicales en 2022 pour qu’ils soient en mesure de mieux peser dans les négociations.

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Uber
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Par : Uber Technologies
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