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Sandman : série envoûtante ou simple songe de Netflix ? Notre critique

Après des années à rêver de voir les romans graphiques de Neil Gaiman adaptés à l’écran, les fans peuvent (enfin) découvrir Sandman. La série signée Netflix a tout pour plaire, c’est vrai, mais qu’en est-il réellement ?

Après une flopée de projets d’adaptation avortés, Sandman a finalement le droit à sa propre série sur Netflix. De quoi réveiller les fans, qui avaient probablement perdu espoir de voir ce monument de la pop culture débarquer sur leurs écrans. Il est certain que Sandman figure parmi les séries les plus attendues de l’année mais les exigences des amateurs du travail de Neil Gaiman risquent d’être élevées. Trop pour chatouiller les étoiles ?

Alors que tous les épisodes de Sandman sont disponibles sur Netflix dès maintenant, nous avons eu la chance de plonger dans les aventures oniriques du Marchand de Sable en avant-première. Voici donc, sans plus attendre, notre critique de Sandman. Comme toujours, c’est garanti sans spoilers pour ne pas vous gâcher le plaisir.

Un univers riche qui nous fait rêver

Dans Sandman, au-delà de nous ouvrir ses bras, Morphée (Morpheus en VO) nous ouvre les portes de son royaume. Malencontreusement capturé par un mortel à la tête d’un groupe occulte dans le Monde éveillé, le Seigneur des Rêves est coincé parmi nous pendant un siècle. Son absence affecte son royaume, forcément, mais aussi notre monde. Sans lui, pas de rêves. Tandis que certaines personnes ne se réveillent pas de leur sommeil. Après cent ans, Morphée réussit à se libérer de ses ravisseurs et rentre au bercail. Mais en un siècle, beaucoup de choses ont changé. Au fil des épisodes, le Seigneur des Rêves va essayer de récupérer ses “outils”, les objets qui lui confèrent son pouvoir, et remettre sur pied son royaume mais surtout tenter d’apprendre de ses erreurs.

Pour commencer, le concept de Sandman est très intéressant. Loin d’être à dormir debout. On est rapidement intrigués, on a envie de creuser et de tout savoir sur le Royaume des Rêves mais aussi sur les différents royaumes que les personnages mentionnent ci et là. Car oui, Morphée n’est pas un enfant unique et il a plusieurs frères et sœurs avec leurs propres terres. Dans la famille des Infinis, je demande Mort, Désir, Désespoir, Délire, Destruction ou encore Destin. Pour cela, on peut remercier Neil Gaiman, l’auteur de l’impressionnante saga de romans graphiques sur lequel se base la série.

Complexe, mystérieux et riche, voici comment qualifier l’univers de Sandman. Aussi, on se délecte des nombreuses références mythologiques ou bibliques distillées dans les dix épisodes de la série. Les thèmes abordés sont pertinents et profonds et c’est appréciable. La série évoque la complexité de la nature humaine sans tomber dans le jugement moral barbant. Bref, il y a de la matière. On a aussi plaisir à rencontrer Lucifer ou encore les Parques au fil des épisodes.

Le fond de Sandman est plus que convaincant, c’est certain. Les dix épisodes s’enchaînent facilement et les diverses intrigues ne nous assomment pas d’ennui. Si elles semblent parfois décousues, cela n’est pas un problème puisque cela fait son charme. Toutefois, certains éléments de l’intrigue auraient mérité qu’on s’y attarde un peu plus.

Bercés d’illusions

Malgré un fond qui tient (très bien) la route, il faut que la forme suive. Malheureusement, Netflix semble nous avoir promis un mirage. À notre plus grand regret, la plateforme nous a survendu la série. Tout n’est pas à jeter dans Sandman mais nous étions en droit d’en attendre plus. De rêver un peu plus.

Dans l’ensemble, malgré un concept et un scénario intéressants, la réalisation n’est pas à la hauteur. Pour une aussi grosse série signée Netflix, on aurait aimé en prendre vraiment plein les yeux. Globalement, la photographie est plaisante mais on déplore surtout des effets visuels et spéciaux qui ne sont pas réellement de bonne facture, comme un rêve fiévreux.

Pourtant, certains épisodes relèvent le niveau et nous envoûtent totalement. C’est le cas des épisodes 5 et 6, qui sont tout bonnement exceptionnels. Toutefois, il est regrettable de constater que cette qualité et cette ingéniosité ne sont pas présentes dans les dix épisodes. Ce qui nous laisse un goût amer en bouche.

En somme, le jeu d’acteur n’est pas désastreux mais ne nous a pas pleinement fait chavirer. Tom Sturridge dans le rôle de Morphée m’a plutôt laissée indifférente (malgré une voix digne du Seigneur des Rêves) tandis que Boyd Holbrook semble lui avoir volé la vedette en incarnant le Corinthien, le cauchemar effrayant ayant réussi à nous mettre mal à l’aise plus d’une fois. Gros coup de coeur pour le personnage de Lucienne (Lucien, dans les comics), brillamment interprétée par Vivienne Acheampong.

Disons simplement que Sandman est capable du meilleur comme du moins bon. Comme si la série était coincé entre deux mondes.

Extrait de Sandman
© Netflix

Sandman, rêve lucide ?

Ni excellente, ni réellement mauvaise, difficile de savoir sur quel pied danser avec la série Sandman. Il y a du très bon qui ressort de ces dix premiers épisodes mais l’exécution n’est pas forcément à la hauteur à nos yeux. Pour autant, Sandman se laisse facilement regarder, malgré ses défauts, et on se prend vite à enchaîner les épisodes. Sans être la série du siècle, Netflix nous propose une œuvre agréable.

Les fans du roman graphique de Neil Gaiman apprécieront, sans doute, une adaptation relativement fidèle. Eh oui, le jeu de l’adaptation n’est jamais facile et Netflix y a déjà laissé quelques plumes, notamment avec Cowboy Bebop et le (terrible) film Death Note. On peut donc dire que cette fois-ci, la plateforme de streaming ne s’en est pas trop mal sortie.

Sandman n’est pas un rêve éveillé, à notre plus grand regret. Pour autant, ce n’est pas non plus un cauchemar. Cette nouvelle série signée Netflix se situe entre les deux, comme cette sensation étrange entre le sommeil et l’éveil où le temps semble avoir ses propres règles et où la réalité paraît bien éloignée.


Découvrez la critique d’un autre membre de la rédaction

Le piège du teasing à outrance, c’est qu’il risque de provoquer une vraie déception chez le spectateur. Avec Sandman, Netflix en est le parfait exemple. L’américain ne s’est pas montré avare en superlatifs pour parler de sa nouvelle série basée sur un roman graphique de près de 2 000 pages créée et écrite par Neil Gaiman.Le pari de Netflix était audacieux. Porter à l’écran une partie de ces romans de fantasy était un véritable défi. D’autant que le public de ce type d’œuvre peut se montrer impitoyable. Finalement « ce n’est pas si pire ».

Loin de s’imposer comme un chef d’œuvre, le Sandman version Netflix oscille entre rêve et cauchemar (elle était facile). Parmi les faiblesses de la série, on soulignera surtout une photographie médiocre et un jeu d’acteur loin de convaincre.Le personnage principal (Sandman/Morphée), interprété par Tom Sturridge, surjoue le héros torturé, une sorte de Robert Pattinson dans la trilogie Twilight version 2022. Boyd Holbrook, que les fans de Narcos reconnaîtront, est lui aussi peu convaincant en anti-héros désinvolte.

La réalisation ne rattrape pas cette interprétation très moyenne. Des costumes aux CGU en passant par la bande originale, tout nous donne une sensation de série B un peu cheap.

Ces défauts sont d’autant plus frustrants que certains épisodes parviennent à nous réveiller. L’épisode 5 (apocalyptique) est une vraie pépite, l’épisode 6 (qui aborde le thème de la mort) est plutôt divertissant. Si seulement tous les épisodes étaient de ce niveau…

Sandman est, en fait, une série frustrante. Car si la réalisation est (disons-le) mauvaise, le scénario tient plus ou moins la route, les dialogues sont correctement écrits et les thèmes abordés (la mort, l’amour, le mensonge, le rêve etc.) reflètent toute la complexité de l’être humain.

Les scénaristes ont ponctué le tout de clins d’œil qui font sourire en faisant notamment référence aux religions et aux mythologies. Ils ont aussi pris soin de ne pas tomber dans la facilité du manichéisme et abordent les questions existentielles de l’Humanité sans tomber dans la leçon de morale. Des nuances qui apportent de la matière et relèvent le niveau général.

Reste que pour une série si attendue, le résultat ne convainc pas vraiment. Sandman est une petite série sympa que l’on regardera ponctuellement avec plaisir, souvent avec ennui. Parfois jusqu’à trouver le sommeil, et rejoindre Morphée.

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Sandman - Saison 1

6.5

Note globale

6.5/10

On aime

  • Un scénario intriguant
  • Des thèmes abordés de manière pertinente
  • Deux épisodes qui sortent carrément du lot

On aime moins

  • Une réalisation insatisfaisante
  • Des effets visuels et spéciaux décevants
2 commentaires
2 commentaires
  1. La série m’a beaucoup plu.

    Peut-être car je ne connaissais pas l’oeuvre dont elle est tirée et que je ne m’attendais à rien de spécial.

    Il est rare que je regarde une série NETFLIX.

    L’originalité m’a capté.

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