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Startup : 3,5 milliards € pour les pépites européennes, annonce Bruno Le Maire

Une réponse publique à la concurrence américaine et asiatique, dans l’objectif d’atteindre la souveraineté numérique tant mentionnée.

La France a désormais en ligne de mire le cap des 40 licornes, un nombre de startups valorisées à plus d’un milliard d’euros qui ferait la joie du gouvernement et de la French Tech. Mais pour atteindre la “souveraineté numérique” tant mentionnée par les politiques, il faudra allier ses forces et proposer de sérieux arguments en la faveur des entreprises pour qu’elles ne décident pas de partir sur un autre continent plus attrayant (à l’image de Spotify cotée à New York).

Ce mardi, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, suivi de ses homologues allemand, belge, italien, grec, et du président de la banque européenne d’investissement ont parlé plus en détail de leur plan de financement à destination des startups européennes dans le cadre du projet “Scale-Up Europe”. 3,5 milliards d’euros d’amorce, répartis dans une dizaine de fonds, seront débloqués pour commencer concrètement à atteindre l’objectif des 10 entreprises technologiques à plus de 100 milliards de dollars de valorisation avant 2030.

“Un fonds de fonds”

“Il faut que nous investissions massivement dans les nouvelles technologies, des technologies de ruptures” annonçait le ministre français, “mais il manque l’argent” reconnaissait-il. Bruno Le Maire rappelait dans son discours la frustration des pays européens lorsque leurs pépites locales se faisaient racheter par les Américains. “Nous n’en voulons plus”. Pour y mettre fin, la France a injecté un milliard d’euros, tout comme l’Allemagne. La Banque européenne d’investissement y ajoute 500 millions, tout comme la Bpi. Le reste des pays membres ont complété la cagnotte qui ira dans un “fonds de fonds”.

L’ambition est claire : aller au-delà des fonds publics à destination des projets en cours de lancement. Les aides de ces différents fonds chercheront à accompagner les entreprises en capacité d’entrer en Bourse avec des fonds spécialisés capables d’injecter plusieurs dizaines voire centaines de millions d’euros. Selon le ministre français, pour aider ces entreprises, le ticket moyen est de “200 à 300 millions d’euros”. La menace de fonds américains comme Sequoia (États-Unis) et Softbank (Japon), et des fonds publics de ces pays, ordonnent de voir plus loin que les précédentes aides d’État.

Hier, lors d’une conférence à Bercy, le ministre de l’Économie dressait déjà une critique au sujet des politiques d’investissement de ces dernières années. “Pendant des décennies, par pur dogmatisme et par crainte de fausser la concurrence, l’Europe s’est empêchée d’accorder des aides publiques à des projets industriels innovants, alors que la Chine le faisait, que les États-Unis le faisaient. C’est une stupidité et une lâcheté”, disait-il.

Cette politique interventionniste et d’État providence pour couver ses pépites locales a du sens à l’échelle européenne et serait la seule voix possible pour rattraper le retard des startups sur leurs homologues américaines et asiatiques. Un changement que le ministre qualifiait de “réveil européen” et d’une “vraie prise de conscience”. Après des mois à l’évoquer, les discours de ce mardi soir signaleraient la “concrétisation” de l’initiative, expliquait l’un des orateurs. Les 3,5 milliards d’euros ne seront qu’une amorce, et Scale-Up Europe s’attend à poursuivre ses investissements pour injecter dans les années futures jusqu’à 10 milliards d’euros.

Le projet Scale-Up Europe

Pour rappel, lors du salon Viva Tech, en juin 2021, le Président de la République Emmanuel Macron présentait de nouveaux détails sur le projet paneuropéen “Scale-Up Europe”. Son but : rassembler les forces des membres de l’Union européenne dans un objectif commun autour des startups. Dans un souci de souveraineté numérique et de par les aides publiques, Scale-Up Europe a rassemblé quelque 200 entreprises qui se sont engagées pour consolider le dynamique de l’écosystème européen. En injectant des fonds, les pays de l’UE espèrent motiver à la fois les investisseurs privés à prendre plus de risques et les “talents de la tech” à choisir de travailler pour les pépites locales.

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