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Test du Xiaomi 11T Pro : champion de la recharge, et c’est tout ?

Sur le papier, le Xiaomi 11T Pro a tout d’un séducteur. Mais est-ce véritablement le cas en utilisation quoitidienne ? Pour le savoir, nous l’avons pris en mains pendant quelques semaines.

Le Xiaomi 11 T Pro succède au Mi 10T Pro. S’il perd le préfixe « Mi », il gagne en revanche quelques caractéristiques techniques intéressantes. Parmi elles, un écran AMOLED en lieu et place de la dalle LCD de la génération précédente.

Cela suffit-il à faire du nouveau venu un produit haut de gamme intéressant ? Pour le savoir, nous avons vécu quelques semaines avec le 11T Pro. Et comme nous sommes taquins chez Presse-Citron, on a décidé de reprendre un par un les avantages mis en avant par le marketing de Xiaomi et de vérifier leur justesse…

Prix et disponibilité

Le 11T Pro est disponible en France en deux déclinaisons se différenciant par la capacité de stockage interne. Le modèle 128 Go est ainsi commercialisé 669 euros, contre 699 euros pour la version 256 Go. Tous deux disposent de 8 Go de mémoire vive et se déclinent en Blanc Lunaire, Bleu céleste et Gris comète.

Xiaomi 11T Pro 8/128 Go au meilleur prix Prix de base : 669 €
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Xiaomi 11T Pro 8/256 Go au meilleur prix Prix de base : 699 €
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Une charge vraiment très rapide ?

Une fois n’est pas coutume, nous allons tout d’abord aborder l’aspect énergétique, mis en avant par Xiaomi pour son poulain. À en croire les déclarations du constructeur, la batterie de 5000 mAh du 11T Pro passerait de 2 % à 100 % en 17 minutes chrono grâce à la technologie HyperCharge.

Il y a en théorie quelques contraintes à respecter afin de reproduire cette performance. Le chargeur 120 Watts et le câble fournis doivent impérativement être utilisés et il faut utiliser une prise électrique murale (pas de triplette ou rallonge). Ne pas oublier non plus d’éteindre le smartphone. Pendant la charge.

De 2 à 100 % en 23 minutes maxi

Vous vous en doutez, nous avons pris Xiaomi au mot et nous avons voulu vérifier tout cela. Si le passage de 2 à 100 % d’autonomie est effectivement très rapide, Xiaomi semble avoir fait preuve d’un peu trop d’optimisme. Car au lieu des 17 minutes annoncées (que nous n’avons jamais atteintes), il nous a fallu entre 19 et 23 minutes afin de remplir à 100 % la batterie en partant des 2 % annoncés.

En d’autres termes, la technologie HyperCharge concoctée par Xiaomi est bien la plus rapide actuellement disponible commercialement. Et si la promesse initiale n’a pas été tenue dans notre cas, on sera tout de même heureux d’attendre seulement une grosse vingtaine de minutes pour récupérer une autonomie maximale.

Xiaomi 11T Pro
© Presse-Citron

Pour cela, Xiaomi a en fait utilisé deux batteries de 2500 mAh chargées en parallèle par le bloc d’alimentation. Cela vous rappelle quelque chose ? Normal : Oppo et realme utilisent la même astuce. En divisant les temps de charge, on pouvait craindre de réduire la durée de vie de l’appareil et de sa batterie.

Dans les faits, Xiaomi a réussi à réduire drastiquement les risques grâce à l’emploi d’un bloc électrique et d’un câble spécifiques bardés d’électronique de contrôle. Sans eux, point de charge rapide. Avec eux, ça fonctionne, et plutôt bien. Lors de nos tests, nous n’avons pas constaté d’échauffement anormal de l’appareil pendant la charge.

Bonne autonomie

Avec tout cela, on oublierait presque de parler de l’autonomie. Nous l’évaluons à quasiment deux jours en utilisation raisonnée et à un peu plus d’une journée en mode geek (jeux et vidéos sans trop de modération, appels, utilisation des réseaux sociaux). Ce n’est pas mal du tout compte tenu de l’équipement embarqué, et notamment de l’écran dont la fréquence de rafraîchissement monte jusqu’à 120 Hz.

Bonne autonomie, charge très rapide : le 11T Pro serait-il le smartphone parfait en matière énergétique ? Oui, à un gros détail près puisqu’il ne dispose pas de la charge par induction. Dommage, mais on lui pardonne bien volontiers !

Une expérience visuelle véritablement incroyable ?

Arrêtons-nous quelques instants sur l’écran. Celui-ci, d’une diagonale de 6,67 ’’ (format 20/9ème), est construit autour d’une dalle AMOLED affichant 1080 x 2400 pixels. Cerclée de fines bordures noires, elle occupe 85 % de la face avant. Elle héberge sur la partie haute de la médiane une petite perforation où prend place la caméra frontale.

Xiaomi 11T Pro
© Presse-Citron

On se souvient peut-être que le Mi 10T Pro, prédécesseur du 11T Pro, disposait d’une dalle LCD. On ne peut que se féliciter du passage à l’AMOLED, nettement plus pertinent sur un smartphone de ce niveau.

L’image produite s’avère tout bonnement excellente si l’on prend la peine de modifier un minimum les réglages colorimétriques. À notre avis, passer du schéma de couleurs « intense », activé par défaut, à « standard » est une bonne chose. Les puristes pourront ajuster par les paramètres avancés afin d’étalonner l’affichage selon leur préférence, Xiaomi ayant l’excellente idée de donner accès aux réglages avancés.

Une fois correctement calibré, l’écran de 11T Pro est effectivement de très bonne qualité. On apprécie la certification Dolby Vision (quand on trouve un contenu compatible, bien sûr) ainsi que la conformité HDR10+. Certains seront peut-être gênés par les fines bordures noires, inévitables lorsque l’écran n’est pas de type waterfall. Nous n’en sommes pas. Enfin, nous ne pouvons qu’apprécier la fluidité apportée par le 120 Hz.

Des performances au top ?

Le 11T Pro embarque un SoC Qualcomm Snapdragon 888 accompagné de son fidèle compagnon graphique Adreno 660 et de 8 Go de mémoire RAM. Les applications données sont stockées sur 256 Go de Flash interne, non extensibles. Ce n’est pas très grave, puisque cette quantité s’avère très largement suffisante.

On ne va pas vous assommer ici avec des chiffres et des résultats de benchmarks (d’autres l’ont déjà fait avec talent). On se contentera donc juste de souligner que le 11 T Pro dispose de toute la puissance nécessaire afin d’exécuter avec fluidité les tâches les plus consommatrices de ressources. Qu’il s’agisse de montage vidéo, de retouche photo ou de jeu 3D, l’appareil nous a donné entière satisfaction durant nos quelques semaines de test.

Des jeux comme Call of Duty Mobile ou Genshin Impact fonctionnent avec fluidité, même lorsque l’on opte pour un niveau de détails élevé. Nous n’avons pas constaté de problème de chauffe excessive, la dissipation thermique utilisée ici par Xiaomi effectuant un bon boulot.

Pas de problème non plus en utilisation multitâche. Les 8 Go de RAM de notre modèle de test s’avèrent largement suffisants afin d’éviter les ralentissements lorsque plusieurs grosses applications sont ouvertes.

Là aussi, Xiaomi tient sa promesse et il est difficile de prendre le 11T Pro en défaut en matière de performances.

Un studio photo/vidéo dans la poche ?

Xiaomi 11T Pro
© Presse-Citron

La caméra dorsale du 11 T Pro se compose de trois modules :

  • Principal : 108 Mpxl (1/1,52 ’’, photosites 0,7 µm), objectif 26 mm f/1,8
  • Ultra grand-angle : 8 Mpxl (1/4 ’’, photosites 1,12 µm), objectif 120 ° f/2,2,
  • Téléobjectif/macro : 5 Mpxl (1/5 ’’, photosites 1,12 µm), objectif 50 mm f/2,4

La caméra frontale dispose quant à elle d’un capteur de 16 Mpxl (1/3, 06’’ photosites 1 µm) et d’un objectif ouvrant à f/2,5.

On remarque immédiatement l’abyssale différence entre la définition du capteur principal et celui des modules secondaires. En fait, les 108 Mpxl du premier permettent de créer des images de 12 Mpxl, chaque pixel de l’image finale étant généré par 9 photosites du capteur regroupés en matrices 3×3. Cela permet d’obtenir une photo de meilleure qualité en faible luminosité et d’implémenter un zoom hybride plus efficace.

Xiaomi 11T Pro
© Presse-Citron

En luminosité correcte, les images produites sont de très bonne tenue en grand-angle. En ultra-grand-angle, on constate un manque de piqué sur les bords et l’apparition d’aberrations chromatiques (franges violettes) sur les zones très contrastées. Rien de trop dramatique, toutefois, puisqu’il faut zoomer sur l’image sur un grand écran pour s’en rendre compte.

Côté couleurs, on tempérera l’enthousiasme de l’IA qui booste un peu trop les couleurs (notamment le bleu du ciel). Les choses rentrent dans l’ordre lorsqu’on la désactive ou que l’on passe en réglage manuel. Rien à reprocher au HDR qui s’active par défaut en cas de besoin ni à l’autofocus que nous n’avons jamais pris en défaut. Afin de préserver la qualité des images, on évitera de s’aventurer au-delà du zoom 5x à moins d’être un adepte du pointillisme.

Xiaomi 11T Pro
L’IA a tendance à booster les couleurs © Presse-Citron

Le mode portrait fait un très bon boulot, Xiaomi maîtrisant l’exercice depuis quelques générations. Le flou d’arrière-plan généré artificiellement s’avère très convaincant, l’IA se faisant de moins en moins souvent piéger sur les scènes complexes. On pourra ajuster le niveau de flou au moment de la prise de vue ou une fois celle-ci réalisée.

Globalement, le 11 TPro se comporte de façon honorable en basse lumière ou en mode nuit. Bien sûr, le bruit numérique devient nettement plus présent en ultra grand-angle et en téléobjectif, les capteurs étant à notre avis sous-dimensionnés pour l’exercice. Sans surprise, le traitement appliqué par les processeur d’images a aussi tendance à gommer les détails les plus fins.

Xiaomi a eu la bonne idée d’intégrer différents filtres et modes créatifs amusant. Le clonage, par exemple permet de faire figurer le même sujet plusieurs fois sur une image (ou vidéo). Amusant et ludique, il produit de bons résultats à condition de respecter scrupuleusement les indications fournies part l’assistant de prise de vue.

En matière de vidéo, on laissera de côté le mode 8K 30 im/s. Ce n’est pas qu’il soit mauvais, mais plutôt que son utilisation ne peut se faire qu’en l’absence de stabilisation numérique et uniquement avec le module principal. On se concentrera plus sur la prise de vue 4K 60 im/s qui offre d’excellents résultats et une stabilisation convaincante à partir du module principal.

Si l’on souhaite filmer en 2x et plus, on prendra soin de désactiver l’option « caméra AI » qui limite la prise de vue en Full HD 20 im/s.

Bon point enfin pour les effets vidéo, simples à mettre en œuvre et produisant des séquences spectaculaires. Comme pour le clonage, il faudra là aussi suivre scrupuleusement les instructions afin d’obtenir un bon résultat.

Et aussi…

Design : rien de nouveau

S’il y a bien un domaine où Xiaomi ne s’est pas foulé, c’est sans conteste le design du 11 T Pro. Il n’est pas laid, mais n’apporte absolument rien de nouveau en la matière. L’écran occupe donc la quasi-totalité de la face avant dont la protection est assurée par une feuille de verre Gorilla Victus de Corning.

Les touches mécaniques prennent place sur le flanc droit tandis qu’on trouve à la base le tiroir pour cartes SIM, le port USB-C et quelques perforations laissant passer le son du haut-parleur inférieur. Ces dernières sont aussi présentes sur la face supérieure afin de laisser le haut-parleur supérieur s’exprimer. En regardant bien, on apercevra l’émetteur/récepteur infrarouge nécessaire à la fonction télécommande universelle. Notons avec intérêt que le lecteur d’empreintes prend place sur la touche de mise sous tension plutôt que sous l’écran. Certains apprécieront, d’autres moins…

L’arrière héberge sans surprise la caméra dorsale, elle-même logée dans une excroissance en forme de domino. Le verre lisse et brillant dont elle est faite cumule s’avère très glissant si l’on a un tant soit peu d’humidité sur les mains.

Autre inconvénient, il retient avec une constance qui force l’admiration la moindre poussière ou trace de doigt passant à sa portée. Signalons enfin que le 11 T Pro est conforme à la norme d’étanchéité IP53, le rendant résistant à la poussière et aux éclaboussures, mais pas à une immersion prolongée.

OS : la fluidité (et les bloatwares) de MIUI

Pas de surprise non plus côté OS puisqu’on retrouve Android 11 accompagné de la surcouche maison MIUI 12.5. Celle-ci s’avère agréable à utiliser et complète avec pertinence l’OS de Google. On apprécie le nombre d’améliorations qu’elle apporte et l’accès aux réglages avancés en matière d’affichage et de son. Bon point aussi pour le mode sombre intégral, qui prend tout son sens avec un écran AMOLED.

On note avec plaisir que Xiaomi l’a dépourvue des publicités qui polluent ses smartphones à bas prix. Malheureusement, les innombrables bloatwares ont été conservés. S’ils sont tous désinstallables (heureusement !), on aurait préféré que le constructeur s’en dispense totalement. Mais comme on s’en doute, les éditeurs de logiciels ne sont pas du même avis et il n’y a pas de petits profits pour Xiaomi…

Audio : les basses en retrait

Les deux haut-parleurs produisent un son stéréophonique juste correct, car pénalisé par un gommage en règle des basses et une surreprésentation des médiums. Dès lors, difficile d’écouter de la musique dans de bonnes conditions si l’on ne dispose pas d’une enceinte ou d’écouteurs.

On pourra toutefois limiter les dégâts en utilisant l’égaliseur intégré aux réglages audio, mais n’attendez pas non plus un miracle. L’absence de sortie audio jack oblige à passer par un adaptateur USB-C ou par la connexion Bluetooth. On pourra alors bénéficier d’un son Dolby Atmos avec les contenus compatibles et utiliser l’un des préréglages de l’égaliseur.

Xiaomi 11T Pro 8/128 Go au meilleur prix Prix de base : 669 €
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Xiaomi 11T Pro 8/256 Go au meilleur prix Prix de base : 699 €
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Ce qu’on pense du Xiaomi 11 T Pro

Le Xiaomi 11 T Pro dispose d’incontestables atouts afin d’attirer l’attention. Outre pour son écran AMOLED de qualité, on le choisira pour sa rapidité de charge qui permet de regonfler la batterie en une bonne vingtaine de minutes. Il n’a pas non plus à rougir de ses performances, très correctes, ni des images qu’il produit avec sa caméra dorsale.

On apprécie aussi son autonomie, très correcte ainsi que la fluidité de son interface d’utilisation. Carton rouge en revanche pour la présence de bloatwares. Ces logiciels imposés par le constructeur peuvent heureusement être désinstallés. À ce détail près, le 11 T Pro est un smartphone tout à fait recommandable.

Il vient rejoindre le segment déjà très encombré des smartphones premium à prix moins inabordables que les modèles haut de gamme. Il lui faudra donc jouer des coudes pour s’imposer, y compris face aux produits équivalents de Xiaomi… Le constructeur devrait envisager de bâtir rapidement une stratégie cohérente en matière de gamme, son catalogue étant à la limite de la logique (et de la lisibilité).

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Xiaomi 11T PRo

699€ (256 Go)
8.3

Design et ergonomie

7.5/10

Performances

9.0/10

Appareil photo

8.0/10

Autonomie

9.0/10

Rapport performances/prix

8.0/10

On aime

  • Charge ultra-rapide
  • Qualité de l'écran (après réglages)
  • Qualité photo (capteur principal)
  • Performances
  • MIUI 12.5

On aime moins

  • Design un peu vieillot
  • Pas de charge sans fil
  • Audio améliorable
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