Ukraine : Anonymous pirate les services secrets russes… faut-il s’inquiéter ?

Anonymous annonce sur Twitter le piratage de plusieurs sites gouvernementaux russes, notamment le site du FSB, les services de renseignement du pays, qui s’appelaient encore quelques décennies plus tôt le KGB. Le site fsb.ru restait inaccessible au moment où nous écrivons ces lignes.

Les pirates ont également piraté le centre statistique de la fédération de Russie, l’équivalent local de l’INSEE qui délivre au gouvernement des statistiques sur la population et les effets de ses politiques. Là encore, le site ac.gov.ru était toujours inaccessible au moment de l’écriture de cet article.

Anonymous annonce de nouveaux faits d’armes dans sa guerre contre la Russie

Au delà de ces sites très sensibles, Anonymous a mis hors ligne plusieurs sites du gouvernement de la fédération de Russie. Le site du ministère des Sports est ainsi lui aussi “Tango Down” pour reprendre la terminologie militaire des pirates. Et ce n’est pas tout : dans un autre tweet, Anonymous publie une correspondance sensible entre Vladimir Poutine et son ministre de la Défense autour de l’invasion de l’Ukraine.

On y apprend que la Russie compte exploiter et vendre les forêts ukrainiennes sur les territoires occupés dans un but de “défense” contre les forces ukrainiennes. Quelques jours plus tôt, les Anonymous annonçaient avoir volé et diffusé 820 Go de données sur le gendarme et organe de censure des télécommunications russes Roskomnadzor.

Anonymous a annoncé dès le début du conflit son entrée en “guerre” contre la Russie. Ce n’est donc pas la dernière opération du groupe d’activiste à laquelle il faut s’attendre. Reste à savoir comment la Russie va réagir. Lors d’un précédent piratage de l’agence spatiale Roscosmos, son patron proche du pouvoir, Dmitry Rogozin avait agité la menace de représailles en cas de piratage des satellites russes.

Le responsable avait alors estimé que tout piratage d’infrastructure sensible était susceptible d’être considéré comme un “acte de guerre” – suggérant que ces piratage, même sans soutien direct et explicite de l’occident, menaçait de faire escalader le conflit. Reste que pour l’heure il n’est pas clair de savoir dans quelle mesure prendre au sérieux ce type de menaces.

La Russie s’est en effet mise au ban des nations en envahissant unilatéralement l’Ukraine. Elle garde encore une maigre cohorte d’alliés – qui eux-mêmes ne semblent pas soutenir à 100% l’invasion et semblent susceptibles de voir leur position évoluer en fonction de la situation. C’est le cas de la Chine, par exemple, qui semble prise dans une position impossible qui consiste à la fois à ne pas condamner la Russie, sans prendre parti clairement en public.

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Dans une telle situation il est donc difficile d’imaginer la Russie ouvrir de nouveaux fronts. Mais évidemment, avant la guerre en Ukraine, personne ne pensait que la Russie envahirait ainsi le berceau du peuple Russe. Pour l’heure, en tout cas, la Russie tarde à réagir officiellement à ces piratages. Nous en saurons certainement davantage dans les prochaines heures.

Russian sites under attack [Tango Down]
Moscow
FSB
Analytical Center for the Government of the Russian Federation
Ministry of Sport of the Russian Federation#Anonymous #OpRussia pic.twitter.com/OLOMSNBvWr

— Anonymous (@YourAnonNews) March 15, 2022

Putin and Shoigu plan to cut down and sell Ukrainian forests. This is stated in a letter from Russian Defense Minister Shoigu "On the possibility of felling on defense lands," which is addressed personally to Putin pic.twitter.com/b2SiuaLyF3

— Anonymous (@YourAnonNews) March 15, 2022

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