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Un lancement de fusée avorté quelques secondes avant le décollage

Il y a quelques jours l’ULA s’est faite remarquer en abandonnant le lancement de sa fusée, trois secondes avant le décollage. 

Si les entreprises du new space ont fait du décollage d’une fusée quelque chose d’anodin, avec près d’un tir tous les 3 jours pour les plus performantes comme Space X ou Blue Origin, cette manœuvre reste une prouesse technique. Le lancement prévu par ULA samedi, en est le parfait exemple.

L’ULA est l’United Launch Alliance, une entreprise spatiale codétenue par Boeing qui s’occupe de la conception des lanceurs pour l’état américain. Elle est notamment à l’origine du projet Vulcain depuis 2015, et s’occupe du développement des deux lanceurs utilisés à ce jour, Atlas et Delta. C’est ce dernier qui s’est fait remarquer. Dans sa version lourde, la fusée Delta IV Heavy aurait dû décoller de Cap Canaveral ce week-end, mais trois petites secondes avant le décollage, la mission est avortée.

Si les raisons de cet abandon sont encore vagues -et elles risquent de le rester-  l’arrêt de la mission s’est fait en catastrophe. Une partie de l’équipe n’a pas eu le temps d’être informée et a annoncé le « lift off » (décollage), sur le live YouTube qui retransmettait l’évènement, avant de se reprendre quelques instants plus tard.

Le lancement est à 1 h 44 min 20 s, sur la vidéo.

Quelle était la mission ?

Cette mission, baptisée NROL44, aurait dû mettre en place un satellite du NRO, l’agence de renseignement américaine en charge des satellites et de l’espionnage spatial. Elle travaille avec les plus grosses agences américaines comme la CIA ou la NSA. La mise en place de satellite-espion est donc le quotidien de cette agence américaine. Mais samedi, le décollage de la Delta IV Heavy n’a pas eu lieu, et le satellite est resté au sol. De premières vérifications de la fusée avaient déjà repoussé le décollage de plusieurs heures, mais finalement le lancement devait avoir lieu à 2 heures du matin (heure de la côte est).

Des échecs de plus en plus rares

Alors que les échecs de lancement sont de moins en moins au cœur de l’actualité spatiale, ULA est aujourd’hui pointée du doigt par plusieurs experts du spatial. Outre l’échec, c’est l’hésitation à faire avorter ou non la mission qui est critiquée outre-Atlantique. Les moteurs ont eu le temps de s’enflammer et la fusée allait quitter le sol quand la mission a finalement été annulée. Au vu de la charge embarquée par la fusée, l’ULA ne risque pas de donner les détails exacts de la raison de cet échec, mais il rappelle que le monde du spatial reste une science très jeune qui apprend encore aujourd’hui de ses erreurs.

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1 commentaire
1 commentaire
  1. Cela n’a rien de si exceptionnel…
    Une fusée n’est pas une mobylette. Les fusées sont parmi les systèmes les plus complexes et optimisés que l’on peut trouver sur notre bonne planète et de nombreux paramètres sont monitorés pour assurer une fiabilité maximale.
    En cas de détection d’une anomalie le lancement est automatiquement avorté. Les dernières secondes avant le décollage sont celles pendant lesquelles ils se passe le plus de changements brutaux dans l’état des machines à bord et la probabilité de détecter un défaut lors de ces derniers tests est significative.

    Bref, pas de quoi s’émouvoir, ça arrive fréquemment et à tout le monde dans ce milieu.

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