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Agression sexuelle en Uber : 500 femmes tirent encore la sonnette d’alarme

Le laxisme de la société est pointé du doigt, deux ans après un premier scandale.

Après les Uber Files, la société de VTC américaine repart en procès. 500 femmes ont porté plainte face au danger toujours constant d’agressions sexuelles de certains chauffeurs. L’action en justice concerne exclusivement les États-Unis, mais les efforts de Uber en matière de sécurité aussi inefficace de part et d’autre de l’Atlantique.

Dans son dernier rapport de sécurité, Uber a surligné la baisse du nombre de cas d’agression, de kidnapping et de viols recensés sur la période 2020-2021. Fort de 38%, les plaignants pointaient du doigt un constat trop facile dans une période de pandémie où le nombre de courses a lui aussi diminué.

En décembre 2019, un premier scandale éclatait avec la publication de chiffres très alarmistes : 6000 signalements pour agressions sexuelles sur la période 2017-2018 rien qu’aux États-Unis. En proportion, 92% de ces plaintes concernaient des usagers de VTC, et principalement des femmes. Rien que sur 2018, 235 viols enregistrés et 19 homicides.

En ne laissant pas beaucoup de place à la compassion, Uber, via son directeur juridique, se défendait alors en déclarant que “cette année, il y a eu chaque jour près de 4 millions de trajets sur Uber aux États-Unis  […] La plateforme reflète le monde dans lequel nous opérons, avec ses bons et ses mauvais aspects”.

Les victimes en France avaient pris la parole via le hashtag #UberCestOver, mais aussi sur le compte Instagram d’Anna Toumazoff, memespourcoolkidsfeministes, qui possède aussi la newsletter Les Glorieuses et qui avait cherché à interpeller Uber pour lui demander plus d’explication et d’implication dans ses systèmes de sécurité.

Le cabinet d’avocat qui a pris en charge la récente action en justice des 550 femmes américaines a écrit dans un communiqué qu’Uber était bien trop laxiste, pour des questions économiques.

“Tout le modèle commercial d’Uber repose sur le fait de ramener les gens chez eux en toute sécurité, mais la sécurité des passagers n’a jamais été leur préoccupation – la croissance s’est faite au détriment de la sécurité de leurs passagers”, a déclaré Adam Slater, associé fondateur de Slater Slater Schulman LLP.

“Dès 2014, Uber s’est rendu compte que ses chauffeurs agressaient sexuellement et violaient des passagères ; néanmoins, au cours des huit années qui se sont écoulées depuis, les prédateurs sexuels conduisant pour Uber ont continué à s’en prendre aux passagers, y compris aux plaignants dont les plaintes ont été alléguées dans l’action d’aujourd’hui”, ajoutait Adam Slater.

L’un des chiffres les plus révélateurs est certainement le montant des règlements de plaintes par Uber. Rien qu’entre 2009 et 2016, une période où l’entreprise n’était pas encore aussi populaire qu’aujourd’hui, déjà 161,9 millions de dollars avaient été reversés à des victimes, usagers comme chauffeurs, pour tout type d’agressions confondues.

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