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Cette start-up évaluée à plusieurs dizaines de milliards il y a quelques semaines pourrait ne plus valoir un centime

Plus dure sera la chute. Le géant du co-working WeWork ne vaudrait plus rien, selon l’un des investisseurs les plus réputés de Wall Street.

Comment peut-on en arriver là ? C’est la question que se posent tous les observateurs et analystes en se penchant sur WeWork, ou plutôt ce qu’il en reste.

Il est vrai que déjà du temps de sa superbe, le succès à marche forcée, et surtout la valorisation boursière de cette start-up créée en 2010 avait de quoi interroger, voire inquiéter. WeWork, qui a bâti son business model et sa réputation sur le développement du premier réseau mondial de bureaux partagés, a atteint en moins de dix ans – et en partant de zéro – l’hallucinante valorisation de 47 milliards de dollars, sur un concept finalement simple et sans réelle barrière à l’entrée ni technologie révolutionnaire : le coworking.

Bien sûr, avec les moyens dont l’entreprise disposait, et parce-qu’aujourd’hui tout est histoire de data, même quand on loue des mètres carrés, WeWork se positionnait aussi habilement comme une entreprise technologique, en rachetant des startups spécialisées lui permettant de peaufiner et peut-être louer ses services à d’autres. C’est peut-être finalement l’un des tours de force des fondateurs : avoir créé l’illusion qu’ils avaient inventé le réseau social des années 2020, avec un pied dans le béton et l’autre dans la tech.

De 47 à 8 milliards, voire zéro, en un été

Jusqu’à la chute, provoquée par un audit avant son introduction en bourse ayant mis au jour une gestion hasardeuse et surtout des chiffres montrant que la rentabilité n’était pas au rendez-vous. Craignant revivre le fiasco Theranos ou les turpitudes Uber, et découvrant finalement que WeWork n’était rien d’autre qu’une société de promotion immobilière, les investisseurs se sont détournés, et ce fut le début de la chute, déclenchant entre autres le départ du fantasque mais charismatique co-fondateur et boss Adam Neumann.

On parle d’événements très récents qui se sont déclenchés et précipités entre mi-août et mi-octobre 2019 et aujourd’hui. Pour faire court, WeWork est passé de 47 à 8 milliards en 6 semaines. Et même si son principal investisseur, Softbank, a récemment pris le contrôle de la société dans l’espoir de sauver les meubles, il se pourrait que la dégringolade ne soit pas totalement enrayée.

C’est en tout cas l’avis du milliardaire et philanthrope Bill Ackman, pour qui WeWork aurait une “forte probabilité” de ne valoir… rien.

Lors d’une allocution prononcée mardi à la Robin Hood Investors Conference, l’investisseur Bill Ackman a déclaré que SoftBank pourrait avoir à effacer la totalité de son investissement dans WeWork, selon le Financial Times. “Je pense que WeWork a une probabilité assez élevée d’être un zéro pour l’équité, ainsi que pour la dette”, a déclaré Ackman, selon le journal, pour qui Softbank devrait se retirer de ce mauvais investissement.

Il faut dire que quand Ackman parle, vu son track record, généralement on l’écoute. Le monsieur a fondé Pershing Square Holdings, un fonds d’investissement avec des positions dans Starbucks, Lowe’s et Chipotle. Selon son site Web, le fonds était en hausse de 48,9 % depuis le début de l’année au 30 juin. Il est surtout devenu célèbre pour avoir misé un milliard de dollars, via une vente à découvert, contre le titre Herbalife en 2012, accusant la société d’être une pyramide de Ponzi géante.

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