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Comment Apple, Samsung et Microsoft vous empêchent de réparer vos appareils

Le PDG d’iFixit, spécialiste de la réparation, tire à boulets rouges sur Apple, Samsung et Microsoft. Il accuse les géants de la Tech d’empêcher les consommateurs de réparer leurs appareils électroniques.

“Il faut tout racheter. Ceci est une révolution !”. Les plus jeunes d’entre vous ne se souviennent sans doute pas de ce sketch des Guignols de l’info mettant en scène Tim Cook, PDG d’Apple. A l’époque, les auteurs se moquaient du manque d’innovation de chaque nouvelle mouture d’iPhone alors que le prix, lui, restait très élevé.

Aujourd’hui, vous avez sans doute d’autres raisons de “tout racheter”. Un problème de WiFi ? Une batterie à bout de souffle ? Un capteur photo cassé ? Il fut un temps où ces problèmes pouvaient se résoudre en deux coups de tournevis ou en contactant un réparateur agréé. Cette époque est désormais révolue.

Selon le PDG d’iFixit, spécialiste de la réparation d’appareils électroniques, cette situation résulte d’une volonté des constructeurs à empêcher les réparations. La finalité ? Remplacer un produit défectueux par un nouveau modèle. Et pour cela, tous les moyens sont bons.

Pièces détachées indisponibles et circuits modifiés

Lors d’une audition publique sur le droit à la réparation organisée en Australie, Kyle Wiens, PDG d’iFixit, est revenu sur les stratagèmes mis en place par Apple, Samsung et Microsoft afin d’empêcher la réparation de leurs produits.

Chez le coréen, les batteries des Galaxy Buds (écouteurs sans fil), de la marque allemande Varta, sont indisponibles en pièces détachées. Ce frein à la réparation est même gravé dans le marbre puisqu’il s’agit d’une clause du contrat passé entre le constructeur et le fournisseur.

De son côté, Apple modifie certains composants pour qu’ils ne puissent être remplacés. Kyle Wiens donne l’exemple des MacBook Pro, équipés d’une puce intégrée pour gérer la recharge. Cette puce est une version modifiée du circuit standard.

Dans le contrat signé entre Apple et le fabricant de la puce, il est stipulé que ce dernier ne peut vendre la version modifiée de la puce en pièces détachées. Problème : en cas de panne, c’est le seul composant accepté par le MacBook Pro.

Toujours selon Kyle Wiens, Apple préfère donc garder toutes ces pièces détachées dans d’immenses entrepôts, puis les détruire plutôt que les vendre aux réparateurs.

Vous pensiez avoir tout vu ? Attendez de savoir comment Microsoft empêche la réparation de ses ordinateurs Surface. L’américain a reçu la note de réparabilité catastrophique de 0/10. La raison est simple : la batterie de l’ordinateur est collée et toute tentative d’accès aux composants engendre des dommages irréversibles.

Indice de réparabilité

Dans le cadre de la loi anti-gaspillage, le gouvernement Français a mis en place l’indice de réparabilité. En 2020, seulement 40% des appareils électriques et électroniques en panne étaient réparés. D’ici cinq ans, les autorités ont pour ambition d’atteindre les 60%.

L’indice de réparabilité, qu’est-ce que c’est ? Depuis le 1er janvier 2021, tous les produits électriques et électroniques reçoivent une note de réparabilité (sur 10) selon une série de critères définis par le Ministère de la transition écologique. Plus la note est élevée, plus le produit est facilement réparable.

Reste que ce dispositif est purement informatif. L’ultime décisionnaire reste, comme souvent, le consommateur. Des alternatives existent déjà sur le marché des smartphones. Fairphone, par exemple, a fait de la durabilité et du respect de l’environnement son credo. Avec un succès tout relatif…

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1 commentaire
1 commentaire
  1. La vraie solution de cette escroquerie mafieuse au détriment du consommateur se trouve entre les autorités administratives et juridiques qui devraient sonner la fin de la récréation et exiger des normes minimales aux appareils électroniques entrant sur le territoire de l’Union Européenne, surtout en ces temps où il est de bon ton de lutter contre l’obsolescence programmée et les déchets électroniques.

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