Au lieu de payer des hackers pour surveiller les smartphones des personnes ciblées, les Émirats arabes unis auraient eu l’idée d’utiliser une application de chat, similaire à WhatsApp ou Skype, afin d’avoir accès aux correspondances des personnes qui sont sur cette application. C’est ce qu’indique le New York Times dans un article publié ce weekend.
L’application ToTok a été lancée il y a quelques mois, mais celle-ci aurait déjà été téléchargée des millions de fois. La majorité de ces utilisateurs se trouveraient aux Émirats arabes unis, mais ToTok compterait aussi de nombreux utilisateurs dans d’autres pays, même aux États-Unis.
Ce concurrent de WhatsApp serait en réalité un outil d’espionnage
L’app propose des services de chat similaires à ceux de WhatsApp, mais d’après des sources du NYT qui travaillent dans l’administration américaine, il s’agirait d’une app créée par les Émirats afin d’espionner les utilisateurs.
Selon l’article, l’éditeur de l’application ToTok, Breej Holding, ne serait probablement qu’une société-écran affiliée à une société d’espionnage basée à Abu Dhabi et baptisée DarkMatter.
Pour le moment, Washington n’a pas confirmé les informations du New York Times, de ce fait les pincettes sont encore de rigueur. Néanmoins, au moment où nous écrivons cet article, ToTok n’est plus disponible sur le Play Store, ni su l’App Store. Mais les personnes qui ont déjà téléchargé l’app peuvent encore utiliser celle-ci.
Kenneth Roth, directeur exécutif d’Human Rights Watch, commente : « Le gouvernement des Émirats arabes unis bloque la messagerie de chiffrement de bout en bout sur des applications telles que WhatsApp et Skype, puis promeut sa propre application de messagerie, ToTok, qui est vraiment un logiciel espion ».
The United Arab Emirates government blocks end-to-end encryption messaging on apps such as WhatsApp and Skype and then promotes its own messaging app, ToTok, which is really spyware. Huawei, which Beijing insists respects our privacy, has promoted ToTok. https://t.co/ly48Mz3cUF pic.twitter.com/TobdrHhq2x
— Kenneth Roth (@KenRoth) December 23, 2019
Quoi qu’il en soit, cette actualité rappelle l’importance d’utiliser des services dont les communications sont chiffrées de bout en bout, comme WhatsApp, Signal ou Telegram, en particulier lorsque les conversations peuvent être sensibles. Le chiffrement de bout en bout rend (théoriquement) les communications illisibles lorsque celles-ci passent par les serveurs de l’éditeur.
Sinon, nous rappelons que récemment, l’US Navy a décidé de bannir le réseau social TikTok (à ne pas confondre avec ToTok), qui est proposé par la société chinoise ByteDance.
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