L’année 2021 est un Grand cru pour la French Tech. En ce mois d’octobre, la startup Swile est devenue la 19e licorne française à l’occasion d’une augmentation de capital de 200 millions de dollars en provenance de l’étranger. Il faut dire que la carte Swile est maintenant entre les mains de plus de 500 000 employés. Née à Montpellier il y a trois ans, la startup touche 13 % du marché des tickets-restaurant et signait récemment avec Casino, sa première entreprise du CAC40.
C’est un exploit. Alors que le marché des tickets-restaurant était classifié impénétrable et limité à une spécificité française, la startup Swile est arrivée à se faire une place et viser bien plus haut. Bientôt, c’est au Mexique et au Brésil que ses cartes et ses services s’exporteront. La rencontre de Softbank, avant l’été, fut décisive, racontait sa direction aux Echos. La holding japonaise a créé une enveloppe de 5 milliards de dollars pour les marchés d’Amérique latine et Swile fera partie des startups à en profiter.
3 bougies, 1 milliard de $
Comment Swile a-t-il pu réussir à sortir du marché – gros mais limité à la France – des tickets-restaurant ? En lançant une carte avec Mastercard, ses équipes ont très vite cherché à développer des services très larges sur les besoins d’une entreprise et de ses salariés. C’est ainsi que les avances sur salaire, les paiements peer-to-peer ou encore les chèques cadeaux ont rejoint les tickets restaurant.
Lire aussi – Banque. Ce que veulent les Français sur leur future carte bancaire
Pour faire de sa carte une référence et booster son utilisation, Swile s’est aussi transformé en agrégateur de compte grâce aux nouvelles Directives sur les services de paiement (DSP2) qui ont encouragé « l’open banking ». Maintenant, les employés peuvent relier leur compte bancaire sur la carte et ainsi régler des transactions en complétant automatiquement avec son compte bancaire la somme restante à payer.
Au résultat, en seulement 3 ans, la startup montpelliéraine a atteint le statut de licorne, que l’on donne aux pépites dépassant le milliard de dollars de valorisation et qui n’ont pas encore pris le chemin de la Bourse.
« Nous utiliserons tous ces capitaux »
Swile se tournera bientôt vers le Mexique et le Brésil donc, où elle devrait connaître un vrai tremplin. Épaulée par Softbank, mais aussi Index, Eurazeo et Bpifrance, l’entreprise fondée par Loïc Soubeyrand ne devrait pas avoir de souci à financer ses investissements. À ce sujet, l’entrepreneur expliquait : « pour notre expansion, nous étudions toutes les options, y compris celle des rachats. Mais que ce soit pour nourrir la croissance de manière organique ou externe, nous utiliserons tous ces capitaux ».
Ces paroles ne sont pas que des projets futurs. Déjà, pour préparer son arrivée au Brésil, elle a racheté l’entreprise Vee Benefícios qui compte plus de 750 entreprises abonnées à ses services. Un coût total de 30 millions de dollars, qui permettra d’accélérer le déploiement et profiter des connaissances de l’entreprise sur les habitudes locales – le plus gros au monde pour les tickets-restaurant. 90 salariés travaillent pour Vee Benefícios. À terme, Swile comptera 1000 employés. En France et outre-Atlantique.
📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Edenred étant un fournisseur de ticket resto parmi d’autres (et une carte et d’autres services pour les sociétés tout comme swile, comme par exemple la carte carburant à ce que j’ai vu sur la pompe où je fais régulièrement le plein), je me demande ce que ce nom vient faire là vu qu’il n’est pas repris dans le texte ! Vilain raccourci !!!
Bon, ma boite est passée d’endered à swile et je ne vois pas encore l’intérêt pour moi, employé, surtout que j’ai encore un bon millier d’euros sur mon compte, merci le covid et la connerie des restos qui n’ont pas voulu que les 38€ profitent aussi au magasins… Quand les restos ont été fermés lors des confinements suivants leur guéguerre…
Par contre j’ai bien vu un “soucis”… Comme je peux faire des tickets papiers 2 ou 3 fois l’année pour vider mon excédent et en profiter là où la carte n’est pas prises ou ne marche pas, j’aurais bien aimer avoir la même chose chez swile (mon compte se charge aussi sans que je ne l’utilise) mais non, on n’aura jamais de papier (selon swile)
Il s’agit d’un article partiel et partial. Beaucoup d’inexactitudes sont à noter, notamment l’utilisation de la marque Ticket Restaurant d’Edenred (leader du secteur) en lieu et place du terme titre-restaurant désignant le dispositif social tel que prévu par les textes de loi concernés.
Qualifier les titres-restaurant de dispositif franco-français illustre également une très mauvaise compréhension de l’écosystème des avantages aux salariés. Comme indiqué (cette fois-ci à juste titre), le Brésil est le premier marché mondial des avantages aux salariés, et les titres-restaurant (sous des formats divers) existent dans de nombreux pays : meal vouchers au UK, chèque repas en Belgique, etc.
Swile est loin d’être l’unique acteur innovant sur le marché, et le développement de fonctionnalité telles que le paiement peer-to-peer ou les avances sur salaires ne sont aucunement liées au recours à un support carte via le processor Mastercard. De la même manière, la combo-card (regroupement des titres-restaurant et chèques cadeaux sur une unique carte) ne constitue pas une innovation corrélée à la DSP2 et à l’open-banking. En revanche, il est à souligner que les limites techniques actuelles constatées en France ne permettent pas de distinguer la provenance des fonds utilisés lors du paiement, ce qui représente un manquement majeur à la réglementation avec un risque non-négligeable de pénalités pour les entreprises clientes pouvant s’avérer en non-respect des normes URSSAF notamment.