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La fermeture des distributeurs de billets, une tendance inéluctable

Le nombre de distributeurs de billets baisse, mais l’impact reste marginal sur l’accessibilité à de tels automates.

Un rapport publié récemment par la Banque de France fait état d’une nouvelle baisse du nombre de distributeurs automatiques de billets dans l’Hexagone. En 2019, la tendance s’est encore renforcée avec une chute de 4,1% du nombre de ces machines. Il n’en restait plus que 50 316 à la fin de l’année, contre 52 451 un an plus tôt.  Cette baisse est encore plus marquée que sur la période 2015-2018, où la France a enregistré un recul net de 1,5% de son parc de DAB.

Cela dit, la Banque de France et Bercy ne s’inquiètent pas de cette évolution. Ils se félicitent même de ces chiffres qui confirment “le maintien d’une très bonne accessibilité aux espèces sur le territoire, par le biais du réseau d’automates et des points de distribution d’espèces privatifs”.

Une baisse réelle mais un impact marginal

En effet, la baisse du nombre de distributeurs a été concentrée sur des communes fortement peuplées. Au final, le maillage territorial de DAB est resté quasiment inchangé, et cette évolution n’a eu qu’un “impact marginal sur l’accessibilité” à ces derniers.

Dans le détail, le nombre de communes équipées d’au moins un distributeur n’est en baisse que de 0,2% sur la période. Ce sont toujours 99% des français qui bénéficient d’un point de retrait dans leur ville, bien que 31 000 d’entre eux ont perdu leur accès en 2019. A noter que les communes de moins de 500 habitants sont les seules à voir le nombre de DAB augmenter, passant de 182 à 187 machines en 2019.

Distributeur automatique de billets
© Banque de France

Le privé, un canal de distribution en hausse

Si le distributeur de billet traditionnel a connu des jours meilleurs, les points d’accès dits “privatifs” ont le vent en poupe. Ces services de distribution réservés aux clients d’une banque spécifique connaissent une hausse de 10,1% sur l’année 2019, passant de 23 202 à 25 536 points sur une année. Parmi eux, on peut citer le réseau de 5 500 buralistes du compte Nickel, le réseau de Points vert du Crédit Agricole ou encore les bureaux de poste du groupe La Banque Postale.

L’ancien directeur général du Crédit Agricole de l’Anjou et du Maine, Christophe Noël, voyait ces réseaux alternatifs comme “un moyen de contribuer à l’attractivité du commerce de proximité tout en tissant du lien social”. Marie Degrand-Guillaud, la directrice déléguée du compte Nickel nous expliquait que c’était une opportunité pour les buralistes d’accueillir un point Nickel, qui représente une “source de revenus complémentaire” grâce à une commission prélevée sur chacune des opérations.

Pour compenser la baisse du nombre de distributeurs, les petites communes n’hésitent pas à faire preuve de créativité. C’est le cas de Locmaria-Plouzané, une petite bourgade de 5 000 habitants dans le Finistère qui a scellé un partenariat avec un transporteur de fonds pour installer un nouveau distributeur au centre-ville. Un moyen pour elle de continuer à fournir un point de retrait à ses habitants, alors que la seule agence (Crédit Mutuel de Bretagne) fermait ses portes.

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Les comportements à l’origine du déclin

Si la nouvelle baisse du nombre d’automates n’est pas inquiétante, elle illustre quand même une réalité en France. La Banque de France justifie une partie de cette évolution par l’accélération de la fermeture du nombre d’agences bancaires.

Entre BNP Paribas, Société Générale ou encore le Crédit Mutuel, les banques historiques doivent s’organiser pour faire face à l’essor des banques en ligne, dont le modèle se base exclusivement sur une interface digitale. Si Orange Bank a développé un réseau de quelques dizaines de distributeurs physiques à travers la France, Hello bank! et consorts s’appuient sur les réseaux existants pour offrir une solution de retrait à leurs clients.

En outre, la relation des français avec l’argent liquide connait un profond changement depuis quelques années. La valeur des transactions réalisées avec des billets a chuté de 13,2% entre 2012 et 2019, avec une forte accélération dans les deux dernières années. La crise sanitaire actuelle devrait encore renforcer cette tendance, et contribuer à l’apogée du paiement électronique.

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4 commentaires
4 commentaires
  1. Les banques veulent la disparition total de l’argent “liquide” qui leur coute une fortune selon leur dire, c’est surtout pour donner encore plus de dividendes aux gros actionnaires , elles ont essayer avec moneo , maintenant c’est le sens contact non sécurisé qui coute chère aux commerçants . Le problème est que nous sommes européens et que certaines nations , notamment les Allemands ne veulent absolument pas d’un système totalement électronique pour leur argent .

    1. non c’est l’état qui veut tout en démat, et les banques ponctionne à chaque retrait des frais sur le liquide, surtout quand vous allez dans une banque qui n’est pas la votre.

        1. L’état pousse aussi à la disparition de l’argent liquide pour lutter contre le travail au black et le blanchiment d’argent sale.
          Tout le monde ou presque vont dans le même sens.

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