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La fin des “dark stores” à tout va en France : des conséquences pour nos livraisons ?

Un nouveau décret classe les “dark stores” comme des entrepôts. Cela devrait permettre aux maires de grandes villes de faire fermer bon nombre d’entre eux.

Gorillas, Cajoo, Flink, ou encore Getir, les “dark stores” se sont multipliés au cours de ces dernières années dans les grandes villes françaises. Pourtant, une grande partie d’entre eux pourraient fermer leurs portes suite à une décision prise par le gouvernement. Si vous êtes passés à côté de ce phénomène, sachez qu’il s’agit d’entreprises qui promettent de vous livrer vos courses en moins de dix minutes chez vous.

Extrêmement pratiques, ces services sont également très critiqués par certains riverains en raison des nuisances sonores provoquées par les camions, et les livreurs. Ils menacent aussi les petits commerçants qui se trouvent déjà en grande difficulté. Les élus de Paris, Lyon, Nice, Marseille, Lille ou encore Montpellier ont donc pressé le gouvernement de prendre des mesures, et c’est chose faite avec un nouveau décret qui sera bientôt publié.

Ainsi, les dark stores sont désormais considérés comme des entrepôts. Et si l’on en croît les propos de la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, Olivia Grégoire, cela pourrait tout changer. Elle précise : « Une fois ce décret finalisé, il n’y aura plus aucune ambiguïté. Les dark stores seront officiellement désignés comme des entrepôts, et non comme des magasins, ce qui signifie que les maires locaux auront le pouvoir d’agir s’ils le souhaitent ».

« Nous nous débrouillions parfaitement bien avant le commerce rapide, n’est-ce pas ? »

Dès lors, certains édiles pourraient faire évoluer leur Plan local d’urbanisme (PLU) pour interdire ce type d’activités. Nul doute que la mairie de Paris va apprécier cette décision, elle qui tente depuis des mois d’enrayer la propagation de ces dark stores qui poussent comme des champignons dans la capitale.

La mesure devrait aussi être appréciée à Bordeaux, où la municipalité a déjà réagi à cette décision. Sandrine Jacotot, adjointe au maire de Bordeaux en charge du commerce, a ainsi expliqué à nos confrères de Sud-Ouest :

Cela va nous permettre de réaliser des contrôles inopinés et très rapides. À Bordeaux, il va y avoir des surprises. C’est l’objectif. On agira de la sorte tant que ces start-up n’auront pas pris la décision de travailler avec nous et avec nos commerçants.

À Lyon, les élus placent le sujet des “dark stores” d’un point de vue sociétal. Citée par la BBC, Camille Augey, adjointe au maire de Lyon interroge ainsi : « Nous devons nous demander ce que nous voulons. Chaque besoin doit-il être immédiatement satisfait, quelles que soient les conséquences extérieures ? Avons-nous vraiment besoin de ce paquet de pâtes ou de cette bouteille de shampooing à 11 heures du soir ? Ne peut-il vraiment pas attendre jusqu’au matin ? Nous nous débrouillions parfaitement bien avant le commerce rapide, n’est-ce pas ? »

Les dark kitchen également sur la sellette ?

Pointées du doigt et menacées par cette décision, les grandes entreprises du secteur restent pour l’heure très discrètes. Gorillas a néanmoins publié un communiqué qu’elle a adressé à l’AFP. Elle rappelle qu’elle apporte du dynamisme dans les centres-villes « créant des emplois mais aussi de nouveaux débouchés pour les producteurs locaux ».

Quant à la décision du gouvernement, la compagnie dit « attendre la teneur des arrêtés » et promet de « poursuivre les échanges avec le ministère avant de prendre toutes décisions sur une éventuelle évolution de son modèle ».

À noter enfin que le gouvernement prévoit également de faire évoluer la législation concernant les dark kitchen, ces restaurants sans repas où les plats sont préparés pour être livrés directement. Cela reste encore assez flou, mais dans son communiqué, l’éxécutif détaille : « il a été acté avec les élus de créer une nouvelle catégorie spécifique ».

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