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La Porsche Taycan sur la route du succès commercial… et les américains servis en premier

Dans une interview à un journal allemand, le PDG de Porsche confirme la bonne tendance des commandes de la Taycan.

Porsche est-il en train de réussir l’un des plus gros paris de son histoire ? Selon Oliver Blume, PDG de la firme allemande, la marque a déjà reçu la signature de 10 000 contrats d’achat fermes pour sa berline de sport électrique Taycan. Petite déception cependant à prévoir pour les early adopters européens : même si les commandes qui affluent proviennent majoritairement du vieux continent, les premiers exemplaires devraient prioritairement arriver chez les concessionnaires américains avant la fin de cette année. C’est à dire dans les prochains jours si nos calculs sont exacts, et que notre calendrier est le même qu’à Stuttgart.

Oliver Blume confirme également que les prochains lancements prévus sur le marché se déroulent comme prévu. D’ici 2020, il y aura plus de 20 000 véhicules, soit plus qu’initialement prévu. Selon Blume, les 10 000 contrats ont déjà été signés et leur nombre ne cesse d’augmenter. Ce n’est pas tout à fait surprenant puisque près de 30 000 personnes intéressées ont déjà payé des frais de réservation (2 500 euros en Europe), “nous traduisons maintenant cet intérêt en commandes concrètes”, a déclaré le patron de Porsche.

Qualité plutôt que quantité

Entretemps, en Europe, de nombreux clients devront probablement attendre quelques semaines de plus avant que leur Taycan leur soit livrée. Porsche a annoncé que le nouveau véhicule, avec toute sa technologie et une nouvelle usine, aurait une courbe de démarrage plus lente, et que la qualité de fabrication primerait sur la quantité de véhicules produits, ce qui pourrait entrainer quelques délais supplémentaires de livraison. D’après nos sources, si Porsche tiendrait bien son engagement initial de livrer les premiers modèles avent fin 2019, les premières livraisons en Europe n’interviendraient pas avant le printemps 2020.

Dans une interview accordée à la presse spécialisée allemande Handelsblatt, Blume déclare : “Chaque montée en puissance de la production a ses défis. Taycan, c’est un nouveau produit, des technologies complètement nouvelles, une nouvelle usine, une nouvelle équipe et une nouvelle structure de fournisseurs. Et les exigences légales augmentent dans le monde entier. Dans cette interaction, nous avons réduit la courbe de démarrage d’environ 1000 véhicules au cours des premiers mois de manière orientée qualité. Il est crucial que nous fournissions cette année les premiers concessionnaires aux USA avec le Taycan comme prévu.”

Les normes antipollution européennes retardent les livraisons

Il y a de véritables raisons pour lesquelles Porsche voudrait d’abord livrer aux Etats-Unis et non en Allemagne ou en Norvège – ce à quoi Blume fait peut-être référence dans ses “exigences légales” : si une nouvelle voiture électrique est immatriculée en décembre 2019, le constructeur ne pourra pas compter sur ces immatriculations pour réduire sa production totale de CO2, car les nouvelles limites européennes plus strictes ne s’appliqueront pas avant janvier 2020. Récemment, l’organisation environnementale Transport & Environment a affirmé que les constructeurs automobiles retardent délibérément la vente de voitures électriques jusqu’à ce que les nouvelles limites de CO2 entrent en vigueur l’année prochaine. L’association norvégienne de voitures électriques Elbilforening a également critiqué les longues listes d’attente pour les véhicules électriques et considère que cela met en danger l’objectif fixé par le gouvernement il y a trois ans, à savoir l’enregistrement de nouvelles voitures sans émissions en Norvège à partir de 2025.

Dans l’interview accordée à Handelsblatt, Blume indique clairement que les Taycan et électriques, en général, ne sont pas seulement un moyen pour le constructeur de voitures de sport de réduire les émissions de CO2, mais qu’à l’avenir, les véhicules électriques représenteront une part importante de son activité. “En 2025, nous livrerons 50 % de nos véhicules à propulsion purement électrique ou hybride”, explique M. Blume.

Pour mettre les chiffres en perspectives, rappelons que Porsche produit environ 260.000 véhicules par an. Si 30.000 exemplaires de la Taycan sont écoulés dès la première année après son lancement, cela représenterait d’emblée plus de 10% des ventes de la marque, soit pratiquement l’équivalent des ventes mondiales de la 911, son modèle mythique. Ces chiffres sont également à rapprocher de ceux des ventes de la Tesla Model S avec laquelle le Taycan est en concurrence frontale, puisque la Model S s’est écoulée à 20.511 exemplaires dans le monde à fin septembre 2019. Si l’on fait une projection sur les 12 mois, les ventes de la Model S s’établiraient à environ 28.000 exemplaires. A ce sujet, Klaus Zellmer, Président de Porsche Amérique du Nord avait déclaré en marge du salon de Los Angeles être “surpris” de voir que la première source de clients potentiels pour la Taycan étaient des propriétaires de Tesla.

D’autre part, il est probable que les ventes de la Taycan connaissent une accélération du fait de l’arrivée dans la gamme de la version 4S, à un tarif beaucoup plus “attractif” que les Turbo et Turbo S, soit 108.000 euros. Une version “de base” devrait plus tard arriver sur le marché, à un tarif situé en-dessous des 90.000 euros.

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