Les faits sont là : les élèves sont de plus en plus enclins à se tourner vers l’intelligence artificielle (IA) pour effectuer leurs devoirs. Et si les outils comme ChatGPT s’avèrent très utiles dans certains contextes éducatifs, cette tendance commence sérieusement à inquiéter les experts.
Entrave aux capacités cognitives
Génération d’idées, révision de concepts, résolution de problèmes mathématiques, rédaction de dissertations… Les multiples capacités de l’IA générative sont exploitées par les élèves et les étudiants pour réaliser diverses tâches. Comment ne pas craquer ? Non seulement la technologie rend les devoirs plus faciles et rapides à compléter, mais elle les aide aussi à obtenir de meilleures notes avec moins d’efforts.
Problème, en plus de compromettre l’intégrité académique, cette dynamique pose de sérieuses questions quant à la capacité des jeunes à se préparer dans les meilleures conditions possibles pour leurs études supérieures, voire même leur vie professionnelle. Car avoir recours à l’IA peut réduire les efforts cognitifs : en externalisant des tâches intellectuelles, les élèves évitent l’effort mental nécessaire pour comprendre et résoudre des problèmes par eux-mêmes. Cela peut limiter le développement de compétences analytiques et critiques.
Par ailleurs, les modèles peuvent fournir des réponses standardisées, réduisant ainsi les opportunités pour les élèves d’explorer des idées originales, ou de développer leur propre style d’écriture et de pensée. « L’écriture exige un type de réflexion que d’autres types d’exercices n’exigent pas. L’écriture vous pousse à expliquer plus soigneusement si vous expliquez, à argumenter plus complètement si vous argumentez », explique Daniel Willingham, un psychologue cognitif à l’Université de Virginie.
Or, l’IA peut fournir des réponses sans expliquer le processus de raisonnement derrière celles-ci. Les élèves obtiennent donc des réponses correctes sans vraiment comprendre les concepts sous-jacents.

Les fournisseurs pas favorables aux outils de détection
Les professeurs tentent d’user de stratagèmes pour faire face à cette tendance. Par exemple en exigeant des brouillons manuscrits en classe ou en donnant des devoirs basés sur des expériences personnelles. Ils ont aussi la possibilité d’avoir recours à des outils de détection, mais leur efficacité est souvent remise en question.
Et les fournisseurs d’IA ne sont pas forcément en faveur de tels dispositifs : OpenAI a développé un outil capable d’identifier de manière fiable les textes générés par ChatGPT, mais a refusé de le rendre public. La raison ? Un sondage interne a révélé que près de 30 % des usagers utiliseraient moins l’IA s’il était déployé…

Un outil pédagogique puissant
Il faut aussi prendre en compte le fait que cette technologie s’avère un outil pédagogique très pertinent, en servant de tuteur virtuel capable de personnaliser les exercices selon les compétences de chacun. Les professeurs peuvent aussi l’utiliser pour créer des plans de cours ou des feuilles de travail ludiques.
Il paraît donc crucial d’accompagner les jeunes générations dans l’usage responsable de l’IA. L’enjeu réside désormais dans la capacité à l’intégrer de manière éthique et réfléchie, tout en préservant et en développant les compétences intellectuelles des élèves. Et pour y parvenir, une formation adéquate des enseignants et des politiques claires sont indispensables. En France, le ministère de l’Éducation nationale a fait le choix d’enseigner l’IA aux élèves et aux professeurs dès la rentrée 2025. De quoi leur permettre de développer des compétences numériques très tôt.
- De plus en plus d’élèves ont recours à l’intelligence artificielle pour faire leurs devoirs.
- Cette tendance pose question, car la technologie peut limiter le développement de compétences analytiques et critiques.
- L’IA est aussi un outil pédagogique puissant, ce qui témoigne du besoin de trouver une solution rapidement afin d’en tirer le meilleur parti sans affaiblir l’enseignement.
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