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Libra versus Bitcoin : quelles sont les principales différences ?

Si la Libra et le Bitcoin sont deux crypto-monnaies, leur fonctionnement et leurs objectifs sont très différents. Voici un comparatif des principaux points de différenciation entre les deux devises électroniques.

Alors qu’on a tendance à simplifier et mettre toutes les crypto-monnaies dans le même panier, chacune possède toutefois ses propres caractéristiques telles que définies dans leur white paper (document fondateur). La nouvelle devise électronique de Facebook, Libra, a un fonctionnement très différent du Bitcoin – il est donc compliqué d’affirmer que la première rivalise directement avec la seconde. Il faut toutefois reconnaître l’influence de l’une sur l’autre.

Libra, une crypto-monnaie centralisée

Au fil des années, le Bitcoin a bâti sa réputation sur un écosystème décentralisé d’ordinateurs à travers le monde. À l’inverse, le pouvoir et la gestion de Libra repose sur un nombre limité de (28) membres dans une association – certes à but non lucratif. Ce sont eux qui décident de manière démocratique au sein de leur entité de l’avenir de la crypto-monnaie, ils peuvent décider à tout moment d’en changer les règles. Le pouvoir reste toutefois très concentré, ce qui n’est pas le cas du Bitcoin, où chaque participant au réseau à son mot à dire.

Association Libra
Membres fondateurs de Libra © Libra

Facebook, via sa filiale Calibra, mais également Visa, Mastercard, PayPal ou Uber font partie de la Libra Association, qui est elle-même domiciliée en Suisse. C’est justement cette association d’entreprises très puissantes dans la technologie qui inquiète le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire : il estime que monnaies souveraines doivent “rester aux mains des États, pas des entreprises privées”.

Hormis le fait que la crypto-monnaie de Facebook se distingue par le fait qu’elle soit centralisée, elle s’appuie quand même sur une blockchain similaire à celle du Bitcoin pour enregistrer les transactions. Toutefois, le Bitcoin repose sur une blockchain publique qui permet de visualiser de manière transparente toutes les transactions qui ont eu lieu sur le réseau, ce qui n’est pas le cas de Libra qui s’appuie sur une blockchain privée. Autrement dit, le grand public ne pourra pas avoir un historique de toutes les transactions réalisées dans cette crypto-monnaie.

Le Bitcoin, une valeur refuge ?

Le Bitcoin s’est démocratisé ces dernières années, mais la célèbre crypto-monnaie reste aujourd’hui encore limitée à un petit nombre de personnes. L’un des principaux freins à l’adoption est le nombre restreint de biens et services qui peuvent être consommés en l’échange de Bitcoin – ce qui limite aujourd’hui l’utilisation de la célèbre devise virtuelle à une valeur refuge et non à un moyen de paiement. Dans l’industrie, beaucoup considèrent le Bitcoin comme de “l’or numérique” (digital gold).

Bitcoin accepted here
© Bitcoin.org

Lors de son officialisation, Facebook a annoncé que Libra serait une monnaie digitale “mondiale”, et le géant américain compte bien inscrire la crypto-monnaie dans le quotidien de ses utilisateurs en facilitant les transactions. Pour ce faire, elle devra convaincre des partenaires d’accepter la crypto-monnaie sur des biens et services en ligne, mais également dans les commerces plus classiques (d’où la coopération avec 27 autres partenaires dans l’association Libra…). Autre différence entre le Bitcoin et Libra : cette dernière n’impliquera aucun frais de transaction pour ses utilisateurs, tandis que le Bitcoin impose quelques coûts – variables – pour chacune des transactions.

Plutôt que de voir Libra comme un concurrent du Bitcoin, les experts en crypto-monnaie voient ce nouveau projet d’un très bon oeil. Spencer Bogart de Blockchain Capital affirme même que “Libra est probablement l’un des facteurs extérieurs les plus positifs dans les 10 ans d’histoire du Bitcoin”. En parallèle, Libra “pourrait être l’une des décisions les plus importantes de l’histoire de Facebook” croit savoir Lou Kerner, un autre spécialiste en crypto-monnaies.

Quelle différence au niveau de la volatilité ?

Un autre frein à l’adoption du Bitcoin – et des crypto-monnaies de manière générale – est la volatilité de leurs cours, ce qui ne permet pas faciliter leur démocratisation. Ces dernières années, elles sont même devenues des cibles privilégiées des spéculateurs qui peuvent tirer des profits gigantesques des fortes variations. Par exemple, le cours du Bitcoin a doublé de valeur sur les 6 premiers mois de l’année 2019, après une chute qui lui a fait perdre près de 85% de sa valeur en 2018.

Cours du Bitcoin
Cours du Bitcoin

Libra se différencie du Bitcoin du fait qu’il s’agisse d’un stablecoin, qui est donc corrélé à un actif réel : pour chaque jeton émis, l’association Libra placera l’équivalent (parité un pour un) sur un panier d’actifs “de première qualité, un panier de devises comme le dollar, l’euro, la livre sterling, le yen, et des bons du Trésor des plus grandes banques centrales (Fed, BCE, BoE, BoJ)”, explique David Marcus, le responsable du projet chez Facebook.

Cette stratégie a ses avantages comme ses inconvénients : cela permet d’investir sur une crypto-monnaie “supra-nationale” qui soit le moins possible sensible à des actifs réels, et qui soit donc le moins volatil possible. Pour un spéculateur, investir sur la Libra n’est donc pas un choix très intéressant. En revanche, une personne qui souhaite se protéger contre une variations d’une monnaie fiduciaire – comme par exemple dans un pays à forte instabilité politique et économique, la Libra est un choix idéal. C’est justement ce qui inquiète de nombreuses banques centrales,

S’il existe d’autres stablecoin sur le marché – le Tether étant le plus populaire du moment – la Libra a un avantage supplémentaire : jusqu’à présent, les stablecoins ont toujours été corrélé à un seul actif (le Tether suit l’US Dollar avec une parité 1:1). En choisissant volontairement un panier d’actifs, Facebook opte ainsi pour la solution la moins volatil possible.

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Par : Facebook, Inc.
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