Parmi les 10 pires endroits au monde à visiter en 2023, deux sont situés en France

Tous les ans, le guide Fodor’s Travel publie une liste des 10 lieux à éviter pour ses vacances. Ces destinations ne manquent pas d’intérêt, au contraire : elles sont en revanche victimes du tourisme de masse, ce qui nuit à l’environnement et aux populations locales.

Avec son classement à contre-courant, le guide touristique veut alerter le grand public sur la durabilité de ces dix lieux exceptionnels. “Les voyages représentent environ 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et ce chiffre devrait augmenter d’ici à 2030. Les effets non quantifiés du surtourisme sont très nombreux : pression sur les chaînes d’approvisionnement, destruction de l’habitat des espèces sauvages et surpopulation”, précise le communiqué Fodor’s Travel.

Dans cette édition 2023 de la “No List”, on découvre 10 destinations parmi les plus prisées et photographiées sur les réseaux sociaux. La France, les États-Unis et l’Italie sont les trois seuls pays à posséder deux noms dans la liste.

Victimes de la surpopulation

En France, Étretat et ses falaises occupent la première place de destinations à éviter en 2023. La commune est d’ailleurs très sensible à cette surpopulation vacancière et elle n’hésite pas à mettre en place des campagnes de “démarketing”.

Ces dernières tentent de décourager les voyageurs de manière temporaire pour favoriser un tourisme durable. L’engouement autour de la série Lupin sur Netflix a encore renforcé la cote de popularité des falaises. Le village de 1 400 âmes a accueilli 1,1 million de touristes en 2021 malgré la crise sanitaire. Fodor’s Travel s’inquiète de l’érosion spectaculaire des falaises, un symptôme qui ne se limite d’ailleurs pas qu’à cette région de France.

Un conseiller municipal d’Étretat, Jean-Baptiste Renié faisait à nos confrères de France 24 expliquait : “nous avons besoin du tourisme, mais il faut trouver un équilibre. Ce sont les touristes eux-mêmes qui en bénéficieraient le plus. Beaucoup d’entre eux repartent furieux après avoir passé plusieurs heures en voiture sans pouvoir trouver un parking, un endroit où manger, ou des toilettes, car il n’y a pas assez d’infrastructures. Ce tourisme de masse ne satisfait personne”.

Autre nom français dans la No List : le parc national des Calanques dans les environs de Marseille. Là aussi, les élus locaux essaient de protéger le lieu de la surfréquentation. La calanque de Sugiton est désormais limitée à 400 personnes maximum par jour depuis cet été.

Pour Didier Réault, président du parc national, “il était important de protéger cette calanque qui est victime l’érosion des sols, au déracinement des arbres et puis à l’écrasement des plantes et l’effarouchement des espèces. […] La surfréquentation qui pouvait atteindre 2500 personnes par jour était vraiment dévastatrice”.

France, Italie et États-Unis

Aux États-Unis, l’île de Maui à Hawaï et le lac Tahoe dans la Sierra Nevada sont pris d’assaut par le tourisme de masse. Encore une fois, la liste de Fodor’s Travel n’appelle pas à un boycott, ni à une interdiction de voyager vers ces destinations mais elle demande plutôt “aux voyageurs de bien réfléchir aux choix que nous faisons. Nous pouvons avoir un impact positif sur ce monde que nous aimons tant”.

En Europe, les côtes sont particulièrement visées par la No List : Venise, la côte almafitaine au sud de Naples, les Cornouailles ou encore Amsterdam sont des villes qui sont victimes de la surfréquentation de touristes et du changement climatique.

Les 10 destinations à éviter en 2023 :

• Étretat (France)
• Les Calanques (France)
• Le lac Tahoe (États-Unis)
• Maui à Hawaï (États-Unis)
• Venise (Italie)
• La côte amalfitaine (Italie)
• Les Cornouailles (Angleterre)
• Amsterdam (Pays-Bas)
• L’Antarctique
• La Thaïlande

Si l’Antarctique n’est pas la destination la plus privilégiée des touristes, elle n’en reste pas moins une victime du réchauffement climatique et du tourisme. La présence de bateaux et le survols des avions a entrainé le “le réchauffement des températures le plus rapide et le déclin de la faune le plus marqué de l’histoire”. Dans son communiqué disponible sur son site, Fodor’s Travel explique que ces moyens de transport produisent du noir de carbone qui accélère encore la fonte de la glace.

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