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Startup : l’eau a coulé sous les ponts de Londres

La métropole se met de plus en plus à dos ses entrepreneurs, alors que la politique de soutien à l’innovation peine à faire des heureux.

Londres perd de son aura. Non pas que la métropole ait vu son dynamisme et son attractivité se dissiper, mais du fait de son relâchement côté startup. Le secteur technologique commence vraiment à perdre patience d’un après-Brexit sans bénéfices à court terme, et un gouvernement dangereusement absent dans ses politiques et incitations financières.

Dans quelques jours, le programme Tech Nation fermera ses portes. Plus qu’un symbole, l’accélérateur qui a permis à de nombreuses pépites d’émerger de Londres et du Royaume-Uni sera définitivement fermé le 31 mars prochain et les subventions seront détournées vers le programme d’incubation de Barclays Bank.

Au-delà, c’est bien plus de programmes d’aide qui sont menacés depuis que le Royaume-Uni a signé son Brexit. Plus indépendante et autonome, la politique locale pour l’entrepreneuriat n’a pas encore montré ses points positifs, peut-on conclure d’un reportage publié cette semaine dans le Financial Times.

L’accès aux marchés européens rajoute des obstacles à la croissance des entreprises. Mais plus maladroit encore : la menace plane sur un crédit d’impôt pour la recherche et le développement (R&D) destiné à des startup de taille moyenne et supérieure – les principales délaissées.

Pour les concernés, l’arrivée au stade final, celui de l’introduction en Bourse, ne les épargnerait pas de problèmes financiers et une absence troublante de soutien de la part du gouvernement pour ces entreprises serait de plus en plus visible et difficilement soutenable.

En jeu, des startup comme Revolut et Monzo côté fintech, Deliveroo, Just Eat, Darktrace ou encore Ocado Group, qui ont le point commun d’avoir tous pu profiter dans ces dix dernières années du programme Tech Nation lancé sous l’impulsion de l’ancien Premier ministre David Cameron.

Partir de Londres, pour ?

La plupart des acteurs locaux s’accordent à mentionner que les capitales européennes voisines rattrapent leur retard et que la question de s’établir d’un côté ou de l’autre de la Manche sera de plus en plus pertinente.

Paris, mais aussi Bucarest et Madrid, “sont des écosystèmes technologiques qui ont prospéré. […] Les données montrent que les talents et les fondateurs ont plus que jamais le choix de choisir les conditions les plus favorables pour démarrer et faire évoluer leur entreprise”, commentait Tom Wehmeier, associé de la société de capital-risque Atomico, au journal financier.

En chiffres, l’avance de Londres se traduit par plus d’un dixième des entreprises à la croissance la plus rapide dans le secteur technologique en Europe, mais à l’échelle nationale, Italie et Allemagne sont devant.

Londres est aussi en retard sur la question des entreprises publiques alors que la plupart des startup devenues des sociétés cotées en Bourse trouvent que les États-Unis sont une place de marché bien plus importante pour pouvoir oser leurs ambitions.

À Paris, la tentation est la même, mais le gouvernement a désormais tourné ses objectifs vers l’introduction en Bourse de ses licornes avec des plans d’intégration plus simples à la Bourse de l’Euronext, grâce à des programmes comme Euronext Growth ou encore Tech Leaders.

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