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Test Gran Turismo 7 PS5 : un « vrai » Gran Turismo, bourré de qualités, et de défauts…

Après un Gran Turismo Sport moribond (à son lancement) sur PS4, la saga Gran Turismo est de retour, avec un « vrai » nouvel épisode. Et ça fait du bien !

Voilà un peu moins de dix ans maintenant que les férus de la saga Gran Turismo attendent un nouvel épisode, le sixième opus ayant été lancé sur PS3 en fin d’année 2013. En 2022, la saga signée Polyphony Digital célèbre son vingt-cinquième anniversaire, et compte bien célébrer l’évènement avec Gran Turismo 7, annoncé comme l’épisode « de la maturité ». Un opus fermement attendu par les fans, qui signe les premiers tours de roue de la franchise sur PS5, et qui s’annonçait comme un retour aux sources, avec en prime un hommage appuyé à l’Histoire de l’automobile.

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Gran Turismo 7, ENFIN !

Si Gran Turismo Sport a décontenancé plus d’un fan (mais s’avère en réalité extraordinaire), ce Gran Turismo 7 promet de renouer avec les origines de la saga. Ainsi, “comme avant“, il faudra accepter notamment de gravir graduellement les échelons, et de démarrer avec un véhicule très modeste, pour parvenir petit à petit à se glisser au volant des plus beaux bolides de la planète. Le démarrage est donc relativement lent, très posé, le jeu n’hésitant pas à nous abreuver d’informations sur tel ou tel modèle, avec une passion immédiatement détectable et toujours cette petite ambiance jazzy si caractéristique de la saga.

Ne songez même pas à vous lancer d’emblée sur les plus beaux circuits du monde à bord d’une GT3 ou d’une supercar. Dans Gran Turismo 7, tout se mérite, y compris de déverrouiller les différents modes de jeu, les circuits, les véhicules… Cela va transiter par le nouveau mode Café (on y reviendra plus bas), avec des missions qui vont permettre de débloquer, au fil des heures, Spa-Francorchamps, Monza, Le Mans ou encore Deep Forest, High Speed Ring, Trial Mountain et autres RedBull Ring. C’est assez déroutant de prime abord, mais on comprend rapidement que le jeu prend le pari d’instaurer une ambiance, à son rythme, et à laquelle on adhère bien volontiers.

Evidemment, qui dit « vrai » Gran Turismo dit également Ecole de Conduite, avec différents Permis à passer ici. Le tout permet d’appréhender de nombreuses situations, mais aussi de se glisser au volant de quelques bolides d’exception. L’Expérience du Circuit est aussi de retour, avec là encore la possibilité de piloter de superbes bolides (imposés) tout en apprenant chaque secret des différents tracés.

Au fil des heures, on déverrouille ainsi les modes multijoueur, l’atelier GT ou encore la station de nettoyage, mais aussi les différents concessionnaires, le marché de l’occasion, le mode Photo… Un apprentissage en douceur, qui prend parfois un peu trop son temps, mais avec un petit côté old-school qui reste très appréciable.

Gran Turismo, c’est aussi ce genre de course peu palpitante, mais obligatoire pour progresser…

Sur la piste, pas de mauvaise surprise, on retrouve ce feeling si propre à Gran Turismo. Ceux qui ont poncé Gran Turismo Sport ne seront pas dépaysés, avec une interface identique, et un gameplay lui aussi très similaire. A ce niveau, le jeu signé Polyphony Digital est toujours un exemple en terme de grip et de transfert de masse, et force est d’admettre que ce gameplay mixant simulation et arcade est toujours aussi accrocheur.

Contrairement à bon nombre de simulations, Gran Turismo 7 est parfaitement jouable à la DualSense. A ce niveau, la manette propose d’excellentes sensations, avec des vibrations très présentes et des retours haptiques bien sentis, que l’on ressent notamment lors des passages de rapports sur une GT ou encore lorsque l’on perd l’adhérence ou que l’on chevauche un vibreur. Evidemment, avec un (bon) volant, l’expérience est encore plus immersive, plus précise, mais le jeu reste parfaitement jouable à la manette.

L’autre atout de Gran Turismo, c’est son accessibilité. Bien qu’il s’agisse de « The Real Driving Simulator », il s’agit d’un jeu pensé pour tout le monde, pour les néophytes comme pour les pros du volant. Cela passe pas de nombreux réglages (ABS, Traction Control, aide au contre-braquage…), mais aussi par une sélection pléthorique de véhicules, chacun étant plus ou moins véloce et donc plus ou moins évident à contrôler. Gran Turismo 7 accorde également une large place au tuning, aux réglages et à la personnalisation, et oui, il est possible de laver sa voiture ou encore d’effectuer une vidange pour retrouver le look et les performances des premiers jours. Un “vrai” GT on vous dit !

Le mode Photo est à tomber à la renverse

Si Gran Turismo 7 est un peu inégal visuellement, il gère en revanche de manière assez exemplaire la météo. En effet, la météo évolutive est particulièrement réussie ici, avec un cycle très naturel, qui influe directement sur l’état du ciel bien sûr, mais aussi sur les éclairages au niveau de la piste. Tout est paramétrable, et on peut ainsi simuler les 24H du Mans sur quelques dizaines de minutes, l’occasion d’apprécier les variations de lumière, ce soleil qui rase la piste et qui vient plus tard nous éblouir dans la ligne droite, avant de s’effacer le tour suivant pour laisser place à la pénombre. A cela s’ajoute une gestion de la pluie plutôt convaincante, avec de vraies répercussions sur le pilotage, et de vrais pièges (aquaplanning) sur certains circuits.

Il faudra jouer plusieurs heures avant de pouvoir enfin parcourir Le Mans à bord d’une Porsche

On peut notamment démarrer une course sous une pluie battante, avant de voir réapparaitre le ciel bleu à mi-course. La trajectoire aura alors tendance à s’assécher, quand les abords de la piste resteront détrempés. Le rendu visuel est excellent, et les sensations sont décuplées, la moindre erreur étant fatale. Et Gran Turismo oblige, aucun rewind salvateur pour vous tirer d’affaire ici. L’examen final du Permis S est une petite pépite à ce sujet, à vous de le découvrir. Les éclairages ont eux aussi été joliment optimisés, avec un rendu vraiment très réaliste des phares des différents bolides.

Dans ce genre de configuration, il est impératif de rester sur la trajectoire sèche de la piste

A noter qu’en plus des permis, du mode Café, Arcade et autres courses personnalisées et expérience de Circuit, Gran Turismo propose également des « Missions », soit des défis plus ou moins contraignants. Ceux-ci vous demanderont par exemple d’atteindre une certaine vitesse en vous servant de l’aspiration, ou encore de dépasser un nombre précis de concurrents avant la ligne d’arrivée, voire de parcourir la plus grande distance possible avec quelques gouttes de carburant seulement. Des missions plutôt variés dans l’ensemble, mais ce n’est pas forcément le mode qui retiendra toute votre attention.

Enfin, là où Gran Turismo 7 excelle, c’est au niveau de son ambiance sonore. En effet, les sonorités moteurs sont juste extraordinaires, avec en prime des montées/descentes de rapport parfaitement retranscrites, sans oublier ces petits crépitements à la sortie de l’échappement une fois la course terminée. Le travail effectué par Polyphony Digital est plus qu’exemplaire, c’était déjà le cas avec Gran Turismo Sport, mais on a franchi un nouveau ca avec ce Gran Turismo 7. Sur certains modèles, c’est purement et simplement bluffant.

Gran Turismo 7, le plein de défauts ?

Mais si Gran Turismo 7 déborde de qualité et de passion, le dernier-né de chez Polyphony Digital n’est pas exempt pour autant de défauts. Loin de là même… En effet, visuellement parlant, Gran Turismo 7 souffle le chaud et le froid, avec parfois des courses peu enjouées, avec une météo grisâtre et un tracé qui manque d’effet (sans oublier un public assez immonde…), et parfois des courses littéralement endiablées, avec une météo plus clémente qui permet de profiter de divers changements de luminosité très réalistes, avec des reflets a gogo et une dynamique phénoménale.

Spa-Francorchamps fait partie de ces nombreux circuits à déverrouiller en progressant via le Mode Café

Globalement, et malgré quelques séquences parfois exceptionnelles, visuellement le jeu n’arrache pas la rétine autant qu’on l’aurait souhaité, et l’ensemble manque souvent de vie, avec un côté très (trop) lisse, en plus d’afficher parfois certains détails d’un autre âge (ces arbres en arrière-plan…). A noter que la vue externe ne rend pas (du tout) hommage au jeu, et il est impératif de lui préférer l’une des trois autres vues disponibles, la vue cockpit étant très réussie, en plus d’être parfaitement jouable.

Aussi, comme évoque plus haut, Gran Turismo 7 introduit un nouveau mode, baptisé « Café », dans lequel le barista local vous proposera diverses missions à réaliser dans l’ordre. Il s’agit ici du mode « Carrière » de Gran Turismo, celui qui vous permettra de déverrouiller de nouveaux tracés, et donc de nouveaux défis. Un choix délibéré de la part des développeurs, avec un Mode Café qui propose un total de 40 « Menus ».

Les objectifs sont multiples (participer à une course/un championnat, acheter telle ou telle voiture, nettoyer son bolide, tuner son véhicule…), et l’ensemble s’apparente à un gigantesque tuto (qui s’étale sur une dizaine d’heures environ) visant à vous montre l’étendue des possibilités offertes par le jeu.

Dans GT7, on retrouve de nombreux intervenants qui nous abreuvent d’informations plus ou moins utiles…

C’est plutôt noble dans l’esprit, mais dans les faits, cela impose aussi de participer à des défis parfois inintéressants au possible. Néanmoins, vous serez contraint de mener chaque mission à bien si vous souhaitez déverrouiller tous les circuits du jeu. Un Mode Café qui vient remplacer le mode « Gran Turismo » habituel, lequel est « éclaté » ici, chaque tracé proposant en réalité son lot de joyeusetés (Expérience du Circuit, mode Arcade, Course Personnalisée, Mini-championnat…). Ce n’est pas très ergonomique, et on aurait préféré pouvoir retrouver l’ensemble des défis dans un menu dédié, mais soit.

On comprend rapidement que ce Gran Turismo 7 vous prend (un peu) par la main quelques heures (une bonne douzaine en gros), avant de vous lâcher dans la nature, et de vous permettre de façonner votre propre expérience GT 7. C’est simple, lorsque vous atteindrez le générique de fin du jeu, cela ne marquera en aucun cas la fin de votre épopée Gran Turismo 7, mais bien le début de vos nouvelles aventures mécaniques.

Le rallye est de la partie évidemment !

Globalement, l’interface générale de ce Gran Turismo 7 ne constitue pas un modèle d’ergonomie. Le jeu impose d’innombrables allers/retours assez fastidieux, mais heureusement, sur PS5, les chargements sont inexistants, c’est toujours ça de pris. Par ailleurs, difficile de passer à côté d’un modèle économique un peu défaillant, le jeu n’étant pas très généreux en Crédits, tout en proposant des modèles à plusieurs millions. Dans leur ensemble, les menus ne sont pas toujours d’une grande clarté, et affichent parfois un côté un peu « vieillot ». Cela n’empêche pas pour autant de s’éclater une fois en piste, mais force est d’admettre qu’un peu de modernité n’aurait pas fait de mal ici.

A noter également que Gran Turismo 7 nécessite une connexion internet permanente pour jouer, ce qui est susceptible de poser de réels soucis (maintenance de serveurs, connexion réseau indisponible chez le joueur…) puisque le jeu refusera alors de se lancer et/ou limitera drastiquement les modes de jeu disponibles (y compris en solo).

En ce qui concerne Music Rally, ce mode mis en avant récemment par Polyphony Digital est une immense déception. En effet, difficile de saisir le concept de cette course contre le tempo, qui nécessite de passer des checkpoints et de parcourir la plus grande distance possible. Le principe aurait pu être accrocheur avec une musique en adéquation avec le véhicule proposé, et sur un tracé spécifique, mais en l’état, l’ensemble parait avoir été généré de manière totalement aléatoire. De plus, mis à part masquer le bruit du moteur (et donc gêner le passage des rapports si vous jouez en Manuel), la musique n’apporte rien à l’expérience. A voir si des mises à jour viendront corriger/optimiser la chose, mais en l’état, Music Rally ne présente absolument aucun intérêt et personne ne hurlerait au scandale s’il venait à être retiré…

Enfin, si Gran Turismo 7 signe le grand retour de certains tracés emblématiques, certains pesteront face aux changements apportés aux circuits de Deep Forest et Trial Mountain. En effet, si ces derniers sont très réussis d’un strict point de vue visuel, ceux qui pensaient renouer avec le dernier enchainement diabolique de Trial Mountain auront la désagréable surprise de retrouver un circuit modifié, avec une chicane « de la muerte » en lieu et place du gauche/droite si emblématique du tracé. Et pour l’heure, impossible d’opter pour la variante d’origine… Dommage également que ce Gran Turismo 7 s’ouvre sur une course Music Rally relativement ratée, tant il aurait été plus impactant aux yeux du joueur de démarrer à bord d’une GT3 à Spa-Francorchamps ou d’un proto sur le tracé du Mans, voire d’apprécier d’emblée les progrès réalisés en terme de météo dynamique et d’environnement audio. C’est un détail certes, cela n’empêche pas ce Gran Turismo 7 ne procurer de vraies sensations en piste (et c’est bien là l’essentiel) mais c’est tout de même un peu dommage.

Enfin, si vous attendiez des dégâts réalistes, une IA aux petits oignons et des collisions parfaitement gérées, ce n’est toujours pas le cas ici. Certes, l’IA fait parfois des erreurs, et les concurrents s’attaquent entre eux, mais ces derniers peinent toujours autant à vous dépasser malgré un véhicule plus puissant, et ont toujours cette tendance à piler parfois sans raison. Vivement que la nouvelle IA Sophy soit intégrée au jeu…  Du côté des dégâts, les véhicules se déforment un peu oui, la carrosserie affiche des marques d’usure, mais il ne faut pas s’attendre à beaucoup plus. Là encore, l’essentiel est ailleurs.

Notre verdict concernant Gran Turismo 7

A la fois attendu et redouté, Gran Turismo 7 signe un vrai retour aux sources pour la saga. Le pilotage est toujours aussi grisant (et accessible aux amateurs comme aux pros), avec une jouabilité parfaite à la DualSense (les retours haptiques sont fous) et encore plus exquise avec un bon volant. Visuellement, l’ensemble est inégal, avec parfois des tracés très tristes, très plats, et parfois des courses sublimes, bien aidées par une gestion incroyable de la météo et des changements de luminosité d’un réalisme saissant. Dommage toutefois que le Mode Café vienne « remplacer » le mode Gran Turismo et que l’interface soit à ce point lourdingue, sans compter un certain manque de vie global sur les circuits comme en dehors. Malgré tout, Gran Turismo 7 propose une expérience globale assez extraordinaire, avec du challenge pour tous les joueurs, un côté collectionnite ultra-prononcé, un mode Photo à tomber à la renverse, des courses d’une grande intensité parfois, mais il brille surtout par son gameplay si accrocheur et cette passion constante pour l’automobile dans sa globalité. Mention spéciale aux sonorités moteur, extraordinaires. Un excellent Gran Turismo 7 donc, non sans défauts et autres maladresses toutefois, dont certaines seront pour sûr corrigées via les nombreuses mises à jour à venir. Une vraie « déclaration d’amour », pas seulement au sport auto, mais à l’automobile dans son ensemble. J’y retourne !

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Gran Turismo 7

8.5

Note Globale

8.5/10

On aime

  • Ce pilotage, ce grip, ces sensations !
  • Les sonorités moteur… mais WOW !!
  • Un contenu dantesque
  • Fantastique à la DualSense, prodigieux au volant
  • Une déclaration d’amour permanente à l’automobile

On aime moins

  • Pas toujours très beau
  • L’interface préhistorique
  • Les défauts habituels (l’IA, les collisions, l’absence de dégâts…)
  • Ça manque un peu de « vie »
  • Music Rally…. Pourquoi ?
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