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Transition énergétique : la question des ressources qui taraude

Certaines demandes en ressources doubleront d’ici 2030, entraînant des questions écologiques, économiques, politiques et sociales.

« C’est une discussion très complexe car elle concerne l’énergie, la défense, l’économie, la diplomatie et bien d’autres domaines », regrettait Dr. Michael Moats, professeur et président par intérim du département des sciences et de l’ingénierie des matériaux à l’Université du Missouri.

Pour répondre aux futurs besoins en énergie propre, d’ici 2030, la demande en extraction de cobalt devrait doubler, et tripler d’ici 2050. Elle est aujourd’hui de 100 000 tonnes par an déjà.

Dans un article publié par le site spécialisé dans la mobilité électrique Electrek, la journaliste Michelle Lewis dressait quelques-uns des défis quels les Américains devront relever sur le plan de la transition énergétique.

De rapport en rapport et d’expert en expert, elle parvenait à relever les principaux constats du moment sur la question des ressources, des conséquences économiques et sociales. L’arrivée de la voiture électrique joue bien évidemment pour beaucoup dans ces changements.

Si les États-Unis évitaient la totale dépendance pour les énergies fossiles, les choses se compliquent pour les composants des nouvelles technologies. À la clé du rapport de la journaliste, des chiffres pour comprendre l’enjeu de l’industrie technologique de demain.

Besoins en hausse et totale dépendance

Le cobalt n’est pas le seul minerai indispensable en 2021. Dans nos batteries, nos cellules de panneaux solaires, dans les semi-conducteurs et autres transitors, la demande en lithium, en nickel ou encore en cuivre explose.

Les États-Unis s’interrogent fortement sur leur situation. Par exemple, seul un centre d’extraction de cobalt est présent sur son sol. Le site est situé dans le Missouri, et produit seulement 32 600 tonnes de cobalt, 47 600 tonnes de nickel, 46 700 tonnes de cuivre.

Quant au lithium, encore indispensable dans les batteries électriques, même si les États-Unis possèdent certaines des plus grandes réserves du monde, le pays n’accueille là encore qu’une seule mine à grande échelle.

Il s’agit de Silver Peak au Nevada, qui a ouvert ses portes dans les années 1960 et ne produit « que 5 000 tonnes par an, soit moins de 2 % de l’approvisionnement annuel mondial », écrivait le New York Times.

Par conséquent, l’État fédéral continue de se tourner dans une nouvelle industrie dans laquelle il ne possède aucune clé d’indépendance. Un rapport de l’US Geological Survey, datant du mois de février 2020 et analysé par Electrek, montrait que les États-Unis dépendaient des importations pour 17 minerais, dont 14 identifiés comme indispensables.

« Nous pourrions éventuellement atteindre certains de nos besoins en matériaux en recyclant, mais il y a très peu à recycler à ce stade. Il va donc falloir faire appel à de nouvelles mines pour répondre à la demande » disait le Dr. Michael Moats.

« Cela devient une question de savoir dans quelle mesure vous voulez contrôler votre chaîne d’approvisionnement et à quel point il peut être difficile de faire venir des fournitures de l’étranger en temps de guerre ou de bouleversements politiques. C’est une discussion très complexe car elle concerne l’énergie, la défense, l’économie, la diplomatie et d’autres domaines » ajoutait-il.

Ouvrir des nouveaux sites, et former

L’urgence sera tout de même de quitter la totale dépendance de la République démocratique du Congo, où les révélations médiatiques sur les conditions de travail et l’exploitation d’enfants continue d’agiter la toile. Pour ses entreprises, les États-Unis devront former tout en ouvrant leurs propres mines.

Le docteur Michael Moats soumettait l’idée de lancer un un centre d’innovation minière et métallurgique pour favoriser la recherche et susciter l’intérêt, pour que les universités se lancent dans ces programmes.

En outre, ces nouveaux sites devront respecter des normes environnementales très strictes tant la question de la dangerosité de ces activités d’extraction est sérieuse. Le sujet sensible concerne la pollution des eaux souterraines.

« La pollution de l’eau causée par l’exploitation minière peut prendre des décennies même des siècles avant de se dépolluer après la fermeture de la mine. Ces impacts dépendent d’une variété de facteurs comme la sensibilité du terrain, la composition des minéraux extraits, le type de technologie employé, les habiletés, la connaissance et l’engagement environnemental de la communauté et la capacité de gérer et contrôler les règlements environnementaux », alertait la Safe Drinking Water Foundation en 2017.

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1 commentaire
1 commentaire
  1. Et sans la transition énergétique le problème des matériaux extraits de sol est bien pire, car il est transformé en chaleur et donc non recyclable, de plus tous ces combustibles sont devenus bien plus rare que ce que l’on extrait pour les besoins de la transition énergétique. A commencé par l’uranium que l’on enfourner dans les réacteurs nucléaires qui se trouve être l’atome le plus rare de la planète. Tandis que ce que l’on extrait du sol dans le cadre de la transition énergétique n’est pas transformé bêtement en chaleur et reste réutilisable à l’infini une fois que le dispositif dans lequel il est utilisé est devenu obsolète.
    On affole les populations avec des articles alarmants là où il n’y a aucune inquiétude à avoir mais on oubli de signaler que l’on se demande ce que l’on mettra sans nos réacteurs nucléaires dans 50 ans !

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